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Tunisie : Composition du gouvernement : Deuxième round de négociations où Nida Tounes joue sa victoire, sa tête et son avenir.
Publié dans Tunisie Numérique le 29 - 01 - 2015

En ouvrant la porte gouvernementale à Ennahdha, Nida Tounes (NT) ne courrait-il pas de gros risques ? Le cas échéant, aurait-il bien étudié son coup et surtout son impact sur son homogénéité interne et sur sa base électorale. A priori non, sauf si les pontes de ce parti, tout au moins son aile favorable, ait choisi de faire un passage en force, au mépris de ses engagements de campagne et au prix d'une insondable volteface, sous prétexte d'intérêt national et d'union sacrée autour du nouveau gouvernement. Sur le principe, le motif de brasser large, quitte à intégrer Ennahdha, est certes de bon aloi mais d'un point de vue aussi bien politique que moral il bat de l'aile.
Par courte vue, précipitation, pression et manque de lucidité, le premier casting, duquel Ennahdha a été pourtant écarté, a mal tourné. Devant le vaste éventail de réactions négatives, Habib Essid a été contraint à retourner à ses chères études et à revoir sa copie. Aujourd'hui, il semble que la donne comporte d'autres cartes et que les lignes rouges d'hier ne soient pas tout aussi infranchissables. Tel que composé, le premier gouvernement n'a pu éviter, à juste titre, la mort subite. Un vrai mort-né. Et ce n'est guère à cause de l'absence d'Ennahdha, absence qu'autant le mot d'ordre électoral que le scrutin justifient. Comment se fait-il que les alliés naturels de NT en soient évincés ? Il est tout aussi insondable que NT n'ait pu ou su ou voulu trouver un terrain d'entente et une voie de compromis avec le Front Populaire, Afek Tounes et El Moubadara, qui avec leurs députés à l'ARP auraient donné, sans l'assentiment des mandataires d'Ennahdha, une majorité plutôt confortable au nouveau gouvernement lors du vote de confiance.
Il est quand même étrange que la majorité électorale barre la route à Ennahdha et bombarde NT à l'Exécutif alors que ce dernier tergiverse, voire même fait fi de ce choix populaire et, contre toute attente, presque à la surprise générale, et surtout au tollé de ses sympathisants, décide de sauver le parti vaincu et de lui faire la part belle. Comme quoi « Majless Choura » continue de tirer les ficelles, à l'antichambre du pouvoir, et de faire avancer ses pions, comme il l'entend, sur l'échiquier politique. A se demander qui a , en définitive, le dernier mot, le peuple, à travers les urnes, ou « Majless Choura », par le biais de manœuvres et de trames ?! De toute évidence, dans l'école de l'intrigue politique et de la tactique de positionnement, NT reste un cancre. Sinon comment comprendre le retournement de veste annoncé ?!
Il y a une vérité à rétablir : Le « vote utile », lors des élections, a marché à fond, au détriment de quelques formations politiques plus ou moins de la même famille, dommage collatéral imparable. Il faut comprendre qu'une bonne partie de l'électorat n'a pas voté NT pour son programme ou sa stature mais ont bel et bien voté contre Ennahdha. Et il serait paradoxal que les électeurs en question acceptent sans rechigner ni contester que le parti qu'ils ont sanctionné et chassé par les urnes soit admis dans la coalition gouvernementale, à contre pied de leur choix. Auquel cas une avalanche de discrédit s'abattra sur NT, qui croyant cibler le consensus se tire moult balle dans le pied et dans le front. Les électeurs auront l'amer sentiment d'être floués, menés en bateau et juste utilisés comme chair à canon. Il n'y a pas de logique qui tienne la route si d'venture les leaders de NT, saisissant mal le message, perd pied dans les arrangements de coulisses, bassement politiciens.
Le deuxième round de négociations sur la composition du prochain gouvernement est encore à la croisée des chemins, la route vers le consensus est encore longue et tortueuse, pavée d'incertitude et d'ambigüité. L'équilibre n'est guère facile à construire, tant l'équation regorge de paramètres parfois inconciliables. Au sein même de NT, l'option intégrant Ennahdha au prochain Gouvernement, la crise couve, le conflit bat son plein. Beaucoup de prétendants et peu d'élus, à en juger par la première liste. Le risque d'effondrement n'est pas une hypothèse mais bel et bien un scénario tangible. Le retour de manivelle est vraiment à craindre. Après tout, les électeurs ont clairement donné mandat à NT pour gouverner et non pour mettre le pouvoir aux enchères, ils ont voté nettement contre la Troïka, en particulier contre Ennahdha. La présence de celui-ci dans toute configuration gouvernementale est un chemin semé d'embuches, voire de boucliers de rejet.
Déjà des voix divergentes sinon insurgées s'élèvent ci et là traduisant le profond malaise interne à NT et l'absence de toute communauté de vue. Certains ont soutenu du bout des lèvres le premier Gouvernement Habib Essid, d'autres en ont été franchement scandalises et ils ne s'en étaient pas cachés. Pour d'aucuns, au sein de NT, le ton est au pragmatisme, estimant que la pilule est particulièrement amère mais qu'il faut l'à avaler! Donc, NT est soumis à une double pression, interne et externe, dont il sortirait forcément affaibli, fragilisé, sans compter les menaces d'implosion qui pèsent encore. Finalement, NT a bien mené la guerre électorale mais il n'est point jusqu'ici en mesure de cueillir les fruits de sa victoire.
Une célèbre citation pour résumer la situation : Maharbal, chef numide et premier commandant d'Hannibal lors de la deuxième guerre punique et la bataille de Cannes, a supplié, en vain, ce dernier de marcher sur Rome, prendre la ville et assurer ainsi une victoire définitive (qui aurait certainement modifié le cours de l'histoire). Face au refus, il aurait rétorqué à Hannibal « Tu sais vaincre Hannibal, mais tu ne sais pas tirer profit de la victoire ».


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