Question légitime qui taraude plus d'un Tunisien au lendemain d'une nouvelle attaque terroriste meurtrière à Bouchebka dans la région de Kasserine frontalière avec l'Algérie. Une patrouille de la douane qui revenait de sa mission est attaquée manu militari dans un endroit isolé par un groupe terroriste dans une nouvelle embuscade, devenue un mode opératoire privilégié par les groupes djihadistes qui pullulent sur les hauteurs des monts frontaliers avec l'Algérie. Selon le témoignage d'un douanier rescapé, les terroristes ont arrosé le véhicule de la douane, de type tout terrain, avec des rafles de balles mitraillettes criblant le véhicule. L'adjudant-chef Abdelmajid Dabbabi qui conduisait le véhicule a tenté de fuir le déluge de feu pour sauver ses amis mais la voiture s'est renversée et il est tombé en martyr en recevant plusieurs balles alors que trois de ses collègues ont été blessés dont deux grièvement, selon une déclaration à la presse du président du syndicat de la douane, Ridha Ennasri. Toujours selon ce témoigne, les terroristes ont commencé à dévêtir le martyr dans une tentative de le décapiter, d'après Ridha Ennasri qui précise que n'eût été l'arrivée des habitants qui a fait fuir les terroristes, ils auraient passé à l'acte. Ainsi, les trois blessés ont été transportés à l'hôpital par les citoyens qui se sont acquittés ainsi de leur devoir civique en portant secours aux victimes, selon toujours ce témoignage. Le même modus operandi Pareil scénario n'est pas le premier et on l'impression du déjà vu d'où la légitime question de savoir si on a bien assimilé les leçons des précédentes attaques pour avoir une réactivité plus efficace face à ce genre d'attaque. En effet, c'est le même modus operandi, devenu très rodé au fil des attaques. Les groupes terroristes repèrent une patrouille ou un véhicule militaire ou de sécurité qu'ils jugent vulnérable car non protégé ou isolé pour ensuite l'attaquer. L'effet de surprise aidant, les terroristes terminent leur sale besogne sans s'inquiéter, persuadés que les renforts n'arriveront pas dans le moment opportun et qu'ils pourront se retirer et aller se réfugier tranquillement dans leurs tanières en songeant au prochain coup après avoir repéré et intercepté leur prochaine victime. Les précautions à prendre Certes, ce genre d'attaques ne peut pas être prévenu ni évité car il s'agit de méthodes de guérillas qui sont réputées pour leur efficacité contre les armées régulières mais des précautions auraient pu être prises pour limiter les dégâts dans certains cas et pourquoi pas dissuader l'ennemi de recourir à ce genre de procédés de combats. Il faut absolument multiplier la présence de patrouilles dans les lieux sensibles, c'est-à-dire les itinéraires que traversent ces patrouilles, recouvrir davantage aux renseignements en sollicitant les services des habitants des régions qui sont prompts à rendre service aux forces de sécurité car eux-mêmes sont victimes et ensuite couper les sources d'approvisionnement des terroristes. Dernièrement des terroristes en rupture de stocks sont descendus voler les habitants résidants dans les périphéries de la ville de Sakiet Sidi Youssef au Kef. C'est dire qu'en confinant les terroristes dans leurs réduits dans les montagnes et en les privant d'approvisionnements, ils crèveront de faim ou soit, ils se rendront en abdiquant. Des patrouilles mixtes Dans le cas précis de l'attaque de Bouchebka dimanche soir, la douane est un corps paramilitaire qui n'est pas forcement destiné aux combats et donc une patrouille mixte avec la Garde nationale, ou une unité militaire aurait pu dissuader cette attaque terroriste. C'est en tout cas l'avis du président du syndicat de la douane Ridha Ennasri qui a plaidé pour des patrouilles mixtes de la douane avec d'autres corps de sécurité. Mais le problème qui demeure est comment se fait-il que les autorités n'aient pas réagi aussitôt dans le quart d'heure qui a suivi l'attaque. Lorsque qu'on a une patrouille qui opère dans une région sensible le contact doit être maintenu avec la base en permanence et tous les quarts d'heure au moins, on s'enquit de la situation de la patrouille. Il s'agit là des premiers béaba de la précaution surtout après tant d'attaques de patrouille où les victimes sont abandonnées pendant de longues heures à la merci de leurs bourreaux. Ne pas dormir sur ses lauriers Il est indéniable que nos forces de sécurité on gagné en efficacité depuis l'essor des groupes terroristes dans le pays et les opérations de prévention ainsi que les nombreuses victoires remportées au détriment des groupes terroristes qui sont entrain de se faire décimer, témoignent de cette réussite. Mais il faut toujours aspirer au meilleur et ne jamais dormir sur ses lauriers car, le terrorisme est un ennemi fugace, lâche et surtout imprévisible. C'est pourquoi plus on s'arme de précautions plus on a des chances de limiter la casse.