Les autorités de Tripoli, constituées de milices islamistes qui avaient « pris livraison » de Baghdadi Mahmoudi du gouvernement tunisien, alors conduit par leur « frère » Hamadi Jebali, et qui avaient par la suite, malgré les multiples manœuvres de persuasion qu'elles avaient entreprises pour assurer l'opinion publique mondiale qu'il allait avoir droit à un procès équitable, décidé de le condamner à mort par le peloton d'exécution, après un simulacre de procès, dont seuls ces « frères » ont le secret. Ces autorités viennent d'exhiber ses photos et celles d'autres ex-responsables libyens en tenue de condamnés à morts, en attendant un passage par le peloton d'exécution qu'ils annoncent imminente. Cette condamnation avait suscité un tollé au niveau de la communauté internationale, et essentiellement, en Tunisie, où tout un chacun se sentait, quelque part en son fort intérieur, responsable du triste sort de cet homme, du moment qu'il avait été livré à la folie vengeresse des islamistes libyens par leurs frères tunisiens, frères qui avaient été installés au pouvoir par la « volonté » du peuple tunisien. Chargé de partout, les responsables tunisiens d'alors qui avaient décidé de « vendre » Baghdadi Mahmoudi, ont essayé tant bien que mal de se défendre et de nier leur implication dans la « transaction ». Mais il y en a un qui a tenu bon, et qui n'a rien nié et qui persiste dans son avis, et qui défend même cette décision qui avait mis la Tunisie au ban des sociétés civilisées et démocratiques. Lui c'est Hamadi Jebali, chef du gouvernement qui avait jeté Baghdadi Mahmoudi aux mains de ses tortionnaires. Hamadi Jebali qui se prétend, pourtant victime des emprisonnements abusifs et des exactions de l'ancien régime, et qui se prétend défenseur des droits des citoyens aux procès équitables et aux bonnes conditions d'incarcération. Hamadi Jebali, en est même arrivé à dire qu'il ne regrettait rien, et que si c'était à refaire, il n'hésiterait pas un instant à livrer cet homme à ses « frères » libyens. Et pour répondre à ses détracteurs, Hamadi Jebali n'a pas hésité à faire un bond dans le ridicule et dans l'absurde, pour prétendre que Baghdadi Mahmoudi n'était point un réfugié politique ni un prisonnier politique en Libye, et que ce n'était qu'un vulgaire violeur de femmes et d'enfants. Plusieurs parties ont, certes, engagé des poursuites judiciaires contre Hamadi Jebali pour ce « forfait ». Mais comme tout le monde le sait, et lui en premier, il n'y risque pas grand-chose grâce à ses frères qui vont remuer ciel et terre pour le défendre. Mais voilà que ses frères de Tripoli viennent de publier la photo de Baghdadi Mahmoudi en tenue oranger de condamné à mort, pour annoncer l'imminence de son exécution, une photo qui montre un Baghdadi Mahmoudi fixant drôlement l'objectif de la caméra, avec un regard qui en dit long, mais très long, et que personne ne pourra comprendre. Personne, sauf, certainement, les quelques personnes qui l'avaient livré à ce triste sort, et qui auront sur la conscience (si jamais ils en ont), sa mort, et dont ce regard n'en finira pas de meubler les cauchemars et de hanter les nuits. Et là, en attendant le jugement, le vrai, le dernier, ces messieurs qui font les fiers, maintenant, n'auront pas le soutien dont ils se prétendent maintenant, ni l'impunité dont ils se targuent actuellement.