A peine une année après son ascension au pouvoir, le premier parti de Tunisie, Nidaa Tounes, en l'occurrence, création de l'actuel président de la République Béji Caïed Essebsi, semble être parti en lambeaux. Le parti était, forcément, voué à une telle fin, vue sa composition hétéroclite et les alliances contre nature qui l'ont marqué, et vu que le patriarche l'a formé sous forme d'une mini galaxie qui gravite autour de sa personne comme astre central, et qui se maintient grâce, uniquement, à son pouvoir gravitationnel. Il était, de ce fait, prévisible que cette formation allait se désintégrer suite à la sortie de BCE. Mais que cela se passe avec cette célérité et avec ce feu d'artifice de scandales et de coups bas, nul ne pourrait prétendre l'avoir prédit. Et voilà que Nidaa Tounes perd, en quelques heures, son aura, ses bases, la confiance de ses électeurs, et une grosse partie de son élite et, aussi, et surtout, de son bloc parlementaire. Du coup, ceux qui avancent que Nidaa Tounes est fini, n'auront pas tout à fait tort... Sauf qu'il ne faut jamais sous estimer la ruse et le machiavélisme d'une certaine classe politique rompue aux coups d'éclat et d'Etat, et autres complots de palais. Alors, que pourra faire Nidaa Tounes, pour sauvegarder ses chances de subsistance en tant que force politique dans le pays ? Il lui faudrait des alliances et des coalitions. Mais avec qui ? Avec les islamistes ? Cela semble, désormais fort peu probable, vu que ceux-ci ne composent qu'avec ceux qui sont plus forts qu'eux, et des quels ils peuvent tirer profit. Il ne leur reste, donc, comme seule alternative, que les « amis » de l'UPL, avec les quels ils pourraient constituer un bloc parlementaire majoritaire, et même un gouvernement centré sur eux. Et dans cette optique, il paraitrait que les leaders des deux formations seraient, déjà, en train d'affiner quelques coups bas, dont ils ont le secret, pour pouvoir renverser la vapeur et reprendre leur place au soleil qu'ils avaient si rapidement perdue. Il paraitrait, d'après certaines indiscrétions, que la première action du nouveau tandem Nidaa/UPL, une fois constitué, serait de faire passer une loi à l'assemblée stipulant que tout député démissionnaire de son bloc, doit être immédiatement remplacé par un autre membre du même parti, et qu'il n'a pas le droit de rester député qu'il soit indépendant ou sous un autre étendard. Et il paraitrait qu'ils vont faire de sorte que cette loi ait un effet rétroactif, pour englober ceux qui avaient démissionné de leur bloc parlementaire, histoire, soit de les faire revenir « à la raison », soit de les remplacer par d'autres éléments plus « fiables ». Mais pour le moment, Nidaa est obligé de temporiser et d'attendre la suite des évènements, car ce projet, comme toute autre alternative, dépendra essentiellement de ce qui va leur rester comme nombre de députés au sein de l'ARP, car ils appréhendent bien que la vague des démissions n'est pas encore finie.