L'ancien conseiller principal au Fonds Monétaire International, Lotfi Maklouf, a critiqué le manque de vision de l'Etat dans les choix économiques et a mis en garde contre une nouvelle crise semblable à celle de 1984. Intervenu, mardi, sur les ondes d'Express Fm, Lotfi Maklouf, s'est exprimé sur la nouvelle loi de finances estimant qu'elle manque de définir les grandes orientations stratégiques. Même si elle part d'une bonne intention, la nouvelle loi de finances manque de vision, a affirmé Lotfi Maklouf jugeant farfelues des mesures telles que la taxe sur la piscine ou la création d'une police fiscale. L'ancien conseiller au FMI a ajouté que le nouveau budget de l'Etat esquisse les traits d'une nouvelle orientation sans pour autant les arrondir. Il a estimé insuffisantes les mesures élaborées pour la lutte contre la contrebande et l'évasion fiscale ou la réforme de l'administration. « Les solutions existent mais l'état est absent », a asséné Lotfi Maklouf. Pour illustrer l'état de déliquescence actuelle, l'ancien conseiller au FMI a rapporté une « anecdote » citée par un haut responsable du FMI lors d'une visite en Tunisie: « comment un état qui ne parvient pas à contraindre ses citoyens à porter un casque sur la voie publique pour se protéger peut protéger l'investissement », a-t-il dit ironisant sur l'incapacité de l'Etat à imposer la loi. Ridha Maklouf a souligné la volonté du FMI à soutenir la Tunisie dans le parachèvement de sa transition démocratique s'insurgeant contre le diktat des corporations. « Comment le FMI peut-il aider un état qui se refuse à aider lui-même », s'est interrogé Maklouf en guise de conclusion.