Cela fait déjà cinq ans jour pour jour que Chokri Belaid, avocat et l'un des leader de la gauche en Tunisie a été assassiné froidement au bas de son appartement le matin du 6 février 2013, plongeant le pays dans une vague de consternation, alors que les commanditaires courent toujours. Cet assassinat politique avait entraîné le pays dans une grave crise politique poussant le chef du gouvernement de l'époque Hamadi Jebali à réclamer un gouvernement de technocrates, chose qui lui a été refusée par son parti Ennahdha qui dirigeait la Troïka à l'époque. Une crise qui allait persister en s'aggravant avec un deuxième assassinat deux ans plus tard, celui du député Mohamed Brahmi, un nationaliste arabe et allié des partis de la mouvance de Gauche. Devant l'impasse politique, une médiation du Quartet aidera à la mise en place d'une feuille de route comprenant un gouvernement dirigé par Mehdi Jumaa conduisant à des élections générales en 2014. Orateur hors pair, Chokri Balaïd était connu pour ses critiques acerbes contre les islamistes et à leur tête Ennhadha, une position qui lui a valu une animosité de la part de ce parti. Le camp de Chokri Belaïd pointe toujours du doigt Ennhadha l'accusant d'être le commanditaire de son assassinat. L'assassin, identifié par le ministère de l'Intérieur, s'appelait Kamel Ghadgadhi mais il a été tué lors d'un assaut donné par les forces de sécurité contre une maison dans la périphérie de Tunis où s'étaient retranchés des hommes armés. Le procès des complices de l'assassin qui a été ouvert en été 2016 concerne 25 personnes ayant participé de près ou de loin au meurtre mais les véritables commanditaires n'ont pas encore été formellement identifiés. Sa veuve Besma Belaïd et ses compagnons ont dénoncé à maintes reprises les tentatives de saborder l'émergence de la vérité ainsi que la disparition de preuves, menaçant d'internationaliser l'affaire.