Le président du parti islamiste d'Ennahdha n'arrive pas à avaler l'histoire de la chute vertigineuse que connait son mouvement, dans les chiffres avancés par les sondages d'opinion mensuels. Il accuse les sociétés de statistiques et de sondage de ne pas être au diapason de l'évolution de la société tunisienne. Il leur reproche de fausser les résultats, ne serait-ce que par incompétence. Mais comme tout le monde le sait, Ennahdha n'a jamais trop compté sur les sondages des sociétés tunisiennes, et a, toujours, fait, et en parallèle, appel à des sociétés internationales pour connaitre, dans le détail, les intentions de vote des tunisiens, les causes des chiffres avancés, et ce qu'il y a lieu de faire pour récupérer le coup. Donc, ce scénario du Cheikh qui est fâché contre les sociétés de sondage, et qui en dément les études, ne colle pas trop, et cache autre chose, de bien plus grave. En effet, Ennahdha sait pertinemment que les chiffres des sondages avancés sont proches de la réalité, et que leur mouvement est en train de voir son réservoir électoral rétrécir comme peau de chagrin. Ils savent, maintenant, qu'à force d'affamer les gens, on ne peut pas, continuellement, compter sur leur loyauté, ni sur les sempiternels discours de vendeurs de places au paradis. A suivre les pages des réseaux sociaux administrés par les jeunes d'Ennahdha, on voit bien que le mouvement est aux abois. Il s'alarme de voir ses sympathisants lui tourner le dos. Il s'affole et ne trouve pas de solutions immédiates et efficaces. Certains jeunes admins se sont, tout simplement, remis au langage de chantage, comme quoi ceux qui ont voté, une fois aux islamistes et qui ne comptent pas le refaire sont comme ceux qui ont cru en Dieu et son prophète, puis se sont rétractés. Les autres, les séniors, se mettent, sérieusement au travail, pour trouver les solutions adéquates, puisqu'à ce qu'il parait, ils ne peuvent plus compter uniquement, sur l'effritement du parti concurrent, devant le péril de voir toutes ses composantes se regrouper sous un autre étendard. Ils sont, donc à la recherche des solutions efficaces, comme, par exemple, prétendre se dissocier du travail et des résultats du gouvernement, ou le retour aux sacrés couffins de Ramadan, ou, encore, les promesses en rapport avec l'activation du dossier des dédommagements, voire de faire la victime avec le rappel à l'esprit, par trop amnésique de certains, des sévices qu'ils ont subi durant des décennies (ce qui expliquerait la présence de Rached Ghannouchi à une audience de la cour spécialisée en justice transitionnelle). Mais, dans toute cette histoire, une chose est sûre : Ce ne sont pas Emrhod Consulting, ni Sigma Conseil qui se trompent. Le islamistes n'ont, réellement, plus le vent en poupe. Et ils doivent se dépêcher de trouver les solutions pendants les quelques mois qui restent avant les échéances électorales. Pourvu, seulement, qu'ils n'optent que pour des solutions pacifiques, même si elles sont diaboliques. Car le tunisien en a, aussi, marre de la politique, que des politiciens que du sang versé pour régner et accéder au pouvoir !