Selon « le Monde », Les taux d'audience des chaînes de télévision en disent parfois plus long sur l'état psychologique d'une nation que bien des études sociologiques. Depuis plusieurs jours, les spécialistes de Médiamétrie observent un curieux phénomène : tant la révolution tunisienne que la révolte égyptienne font, semble-t-il, baisser l'audience des journaux télévisés. Le "20 heures" de TF1 tourne aujourd'hui autour de 27 % – il atteignait 33,2 % (soit 8,9 millions de téléspectateurs) le 8 décembre 2010, au plus fort des intempéries neigeuses de la fin de l'année. Même observation en ce qui concerne le JT de France 2, qui, a priori, s'adresse pourtant à un public plus féru d'actualité internationale : son audience a chuté à 19 %, après avoir frôlé les 21,9 % le 20 décembre 2010, soit au moment des premiers départs en vacances. Sur son blog du Point.fr, Emmanuel Berretta note que TF1 a "été bombardée d'e-mails racistes liés à la révolution tunisienne". Dans la mesure où de tels événements peuvent aujourd'hui être suivis en direct et en continu sur de nombreux médias, il serait intéressant de savoir combien de personnes ont choisi de s'informer sur ce qui se passe en Tunisie ou en Egypte en regardant les chaînes d'info françaises ou étrangères ou les sites des grands journaux. Sans parler de la radio, de Facebook ou de Twitter. Faites l'expérience avec un iPad : de l'application du New York Times à celle du Financial Times en passant par la BBC, France 24, BFMTV et iTV, vous verrez, non pas tout, mais beaucoup de ce qui se passe là-bas. Certains tunisiens confirment qu'ils ne s'étaient jamais intéressés aux médias tunisiens comme actuellement à partir du moment où les chaînes publiques et privées se sont exprimées en toute liberté en laissant la voie libre aux citoyens et aux forces d'opposition. Une liberté que certains voient être étouffée depuis quelques jours. Le fait que les sujets de proximité soient, à la télévision, davantage fédérateurs que les grands événements internationaux n'est pas nouveau. "La Corrèze plutôt que le Zambèze", avait théorisé il y a bien longtemps le journaliste Raymond Cartier. Dans la mesure où de tels événements peuvent aujourd'hui être suivis en direct et en continu sur de nombreux médias, il serait intéressant de savoir combien de personnes ont choisi de s'informer sur ce qui se passe en Tunisie ou en Egypte en regardant les chaînes d'info françaises ou étrangères ou les sites des grands journaux. Sans parler de la radio, de Facebook ou de Twitter. Faites l'expérience avec un iPad : de l'applications du New York Times à celle du Financial Times en passant par Aljazeera, BBC, France 24, BFMTV et iTV, vous verrez, non pas tout, mais beaucoup de ce qui se passe là-bas.