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Najla Bouden a-t-elle un bilan ?
Publié dans Tunisie Numérique le 01 - 02 - 2022

Quatre mois après sa nomination à La Kasbah le 29 septembre 2022, la cheffe du gouvernement est loin d'avoir répondu aux immenses attentes placées sur son gouvernement "de mission", celle de mettre en application les aspirations de la population et les promesses du président de la république de rompre avec le système politique frériste qui a poussé le pays vers l'abime.
Coincé entre une croissance en panne et la nécessité impérative de tenir les promesses du président de la République, l'hôte de La Kasbah a peu de résultats concrets à présenter, hormis un recul notable de l'activité économique. Et elle se prépare à affronter de grands périls avec les réformes réclamées par les bailleurs de fonds et un marasme économique persistant.
La politique prend le dessus sur l'économie
Najla Bouden a fêté, avec son immuable silence, ses quatre mois à la Kasbah. Il le faut bien puisque, le silence est en or comme dit l'adage. Or, quelques mois après avoir remplacé Hichem Mechichi dans la foulée du 25 juillet 2021, avec pour mission de gagner la bataille de stabiliser le pays, la cheffe du gouvernement affiche un premier bilan économique et social brouillé.
Parasité, certes, par la crise du COVID-19, le bilan du gouvernement est nettement négatif.
Les échéances de juillet ensuite de décembre 2022, justement, compliquent la mise en place de toute mesure d'urgence coté emploi, de relance économique, ou même de sauvetage des entreprises publiques qui risquent de lâcher.
Le gouvernement Bouden préfère le statu quo. Il ferait mieux de s'en tenir à sa mission de court terme, à savoir celle de la gestion des affaires courantes. Pour l'heure, La Kasbah affecte de ne pas s'inquiéter de la mauvaise perception du bilan par l'opinion publique, car il faudra du temps pour que les Tunisiens prennent conscience de la croissance de l'économie qui ne devrait guère excéder 3,4% cette année sinon moins, tout va bien…
Chômage
Sur le chômage, Najla Bouden présente, certes, des résultats médiocres. Le taux de chômage, qui était de 17,3 % à son arrivée, est resté stable. Les statistiques de l'INS confirment que le chômage fait du sur place malgré la disparition de 130 mille PME durant ces deux dernières années. Mais Najla Bouden se garde de faire le commentaire quant à cette situation et n'affiche aucun programme.
Dans le domaine économique et social, les premiers effets de l'action gouvernementale se font toujours attendre.
Najla Bouden est certes confronté à une conjoncture économique déprimée. La Tunisie a connu une récession deux années consécutives, avec un recul de 8,6% en 2020 et de 0,3% au troisième trimestre 2021 du Produit intérieur brut (PIB). Résultat, le chômage ne cesse de montera avec 18,4% de demandeurs d'emplois en plus.
Budget
En outre, le déficit budgétaire dépasse 8,5% du PIB, mettant la Tunisie sous la menace d'un endettement de plus en plus cher auprès des bailleurs de fonds.
Dans ce contexte, l'hôte de La Kasbah, qui semble avoir banni le mot « rigueur budgétaire » de son vocabulaire, ne semble pas être sensible aux économies budgétaires demandées par la population et même par les bailleurs de fonds, puisque rien n'a été fait pour réduire une masse salariale faramineuse dans la fonction publique et qui a augmenté de 1200 millions de dinars en une seule année.
Aucun privilège des « hauts » fonctionnaires (directeurs, directeurs généraux, PD-G ? etc...), et dieu sait qu'ils sont de plus en plus nombreux et qui constituent une armée mexicaine, n'a été révisé : promotions professionnelles aussi couteuses que des recrutements et souvent de complaisance, voitures de fonctions qui roulent sur le dos du contribuable, bons de carburants, frais de mission, etc.
Dans le budget paradoxal de 2022, les dépenses publiques devraient augmenter à cause d'une masse salariale faramineuse et le nombre de fonctionnaires stagner.
Najla Bouden compte sur la hausse d'impôts et éventuellement sur la « générosité » des bailleurs de fonds, une générosité qui tarde à venir, pour combler un déficit abyssal de 8,5 milliards de dinars et retrouver un rythme de croissance d'environ 3,5% d'ici la fin de l'année. Toutefois, les réformes structurelles promises doivent attendre.
Front social
Dans ce domaine encore, Najla Bouden est loin d'avoir gagné son pari. Surtout, le chef du gouvernement aborde une phase à hauts risques avec le déficit des caisses sociales, la hausse de la facture des subventions, ainsi que la hausse galopante de la pauvreté.
La réussite de son gouvernement dépend largement de ces dossiers, sur lesquels son prédécesseur s'était cassé les dents. D'où l'extrême prudence de Najla Bouden, qui commence à agacer la population avec l'absence de toute décision ou mesure décisive et avec une lenteur doublée d'une communication laconique voire inexistante.
Atouts
La cheffe du gouvernement bénéficie certes encore de nombreux atouts. Sa relation avec le président de la République, reste sans nuages pour le moment.
Enfin, l'opposition, qui ne s'est toujours pas remise du séisme du 25 juillet 2021, reste inaudible. Englué dans ses polémiques et est encore loin de proposer une alternative crédible. Autant de facteurs qui laissent un peu de répit à Najla Bouden.
Diplomatie : le gâchis
Quelques jours à peine après sa nomination, Najla Bouden, était à Riyad pour représenter la Tunisie aux travaux de la première édition du Sommet de l'initiative verte du Moyen-Orient les 25 et 26 octobre 2021. Cependant en marge de ce déplacement, tous les regards étaient tournés en Tunisie vers le royaume en sa qualité de bailleur de fonds.
Hormis quelques photos, aucune info n'a filtré de la rencontre, de Najla Bouden avec Mohammed ben Salmane si ce n'est une déclaration du ministre tunisien des Affaires étrangères, Othman Jarandi, qui affirme que le royaume suit de près la situation tunisienne et confirme son soutien, sous-entendu financier, à « la stabilité du pays » et « la restitution de son rôle régional ».
Toutefois, rien de concret depuis et personne ne sait pourquoi le gouvernement Bouden n'a rien obtenu du royaume et des Emirats, même si certains observateurs considèrent qu'un éventuel financement de ces deux pays reste en dernier recours, une alternative à une compliquée sortie sur les marchés financiers de l'emprunt, ou le club de Paris pour boucler le budget de l'Etat tunisien.
Une attitude difficile à comprendre dans un contexte économique difficile et face à une réticence de plus en plus claire des bailleurs de fonds classiques qui exigent du gouvernement un prix social élevé voir insupportable.
Gouvernement Bouden : Quel avenir ?
Avec un bilan aussi médiocre, et malgré le fait que Najla Bouden avait hérité d'une situation difficile dont elle n'est pas responsable, la cheffe du gouvernement et son équipe affichent des résultats très similaires aux gouvernements précédents et semblent avoir des défaillances semblables qui ont caractérisé leurs prédécesseurs, à savoir l'indécision et l'impuissance. Les résultats médiocres dans la gestion de la crise et même des affaires courantes laissent présager une nouvelle impasse politique qui pourrait aboutir à un nouveau remaniement.
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