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Saied-UGTT : Le combat de ce 16 juin fait plus de dégâts que des centaines de Millions
Publié dans Tunisie Numérique le 16 - 06 - 2022

La Tunisie se coltine sa énième grève. Certes elle n'a pas l'ampleur des deux grèves générales qui avaient paralysé le pays du temps de Youssef Chahed mais les dégâts sont là, quoi qu'en dise le gouvernement. Pour un pays qui a les problèmes économiques et financiers que l'on sait, une grève même partielle coûte cher, trop cher. Pouvait-on éviter ce cataclysme quand on sait que nos partenaires étrangers se démènent pour atténuer la disette qui sévit dans nos caisses publiques ? En fait ce choc des titans entre le chef de l'Etat, Kais Saied et l'UGTT était inéluctable, pour la simple et bonne raison que le gouvernement n'a rien fait pour l'éviter. Le camp présidentiel accusait la centrale syndicale d'avoir politisé cette grève, les motifs derrière le feu vert tacite de l'exécutif le sont tout autant.
La Tunisie broyée par le choc des titans
A ce stade, au moment où on écrit ces lignes, aucun des belligérants de ce bras de fer n'a gagné, c'est la Tunisie qui a perdu. Et elle a perdu beaucoup plus que des centaines de millions de dinars, elle a perdu ce qui sert à les produire, à en produire beaucoup plus : L'élan national vers un destin commun, la solidarité, le feu sacré de l'union sans laquelle aucun développement n'est possible. Les Occidentaux s'entre-déchirent lors des joutes électorales mais après chaque partie ramasse ses armes et les range pour sonner le rassemblement autour de l'essentiel : L'intérêt suprême de la nation. Mais en Tunisie hélas depuis 2011 on n'est d'accord sur rien et le poison de la division fait son oeuvre, jusqu'à offrir ce spectacle au monde, obligeant les amis du pays à choisir leur camp.
Je disais qu'on ne pouvait pas éviter cet affrontement au sommet entre Saied et le secrétaire général de l'UGTT, Noureddine Taboubi, parce que c'est ce que voulait celui ou celle qui a téléphoné après 5 heures de négociations harassantes entre la centrale syndicale et la délégation gouvernementale pour dire qu'il ne fallait pas signer l'accord conclu. Qui ne dit mot consent, dit-on, le gouvernement n'a pas formellement démenti les faits, donc… Certes celui ou celle – le chef de l'Etat ou la cheffe du gouvernement – qui a téléphoné avait des raisons objectives de ne pas parapher un document qui stipulait d'autres dépenses dont le pays n'a pas les moyens et qui surtout allaient atomiser toutes nos chances de conclure avec le FMI. Mais les soubassements du revirement spectaculaire du gouvernement sont d'abord éminemment politiques…
Les bons et les mauvais points
Le président de la République ne surprend personne : il avait promis à ses électeurs de mettre un terme à la déliquescence avancée du pouvoir central en Tunisie – le pouvoir parlementaire – et c'est exactement ce qu'il est en train de faire. Et la première mouture de la Nouvelle Constitution, que nous ne commenterons pas ici du fait de sa complexité inouïe, traduit parfaitement l'état d'esprit de Kais Saied et ses promesses électorales : La présidentialisation – à outrance ? – du régime. Que vient faire l'UGTT dans cette affaire me direz-vous ? Et bien Taboubi et compagnie nageaient comme des poissons dans l'eau dans cet émiettement du pouvoir, ils en étaient même le réceptacle vu la faiblesse endémique des partis politiques, surtout après 2014. Tout ça c'est terminé…
Enfin ce n'est pas encore tout à fait terminé, disons que c'est l'un des enjeux de la lutte sans merci en ce moment même entre le palais de Carthage et l'Avenue des Etats-Unis. La centralisation du pouvoir ne laissera aucune place à l'UGTT et elle se bat aussi pour ça, même si elle martèle que sa grève n'est pas politisée. On ne peut pas reprocher à Taboubi de vendre chèrement sa peau, on ne peut pas lui demander de scier la branche dorée sur laquelle il est assis depuis que Houcine Abassi la lui a cédée, on ne peut pas lui demander de tendre son cou pour que Saied le coupe sans qu'il bronche. Mais est-ce qu'au nom de ça il doit plonger le pays encore plus dans la fange ? Assurément non !
On ne peut pas non plus reprocher à Kais Saied de prendre sa place, toute sa place, celle que lui ont donnée les électeurs en 2019. Certains peuvent la juger démesurée mais à chaque période de la trajectoire d'un pays correspond un homme ou une femme. En ce moment c'est Kais Saied, que ses détracteurs le veuillent ou non. Les applaudissements qui ont suivi la frappe du 25 juillet 2021 sur le Parlement l'ont rappelé. Depuis il y a eu la décapitation du Conseil du supérieur de la magistrature (CSM), la liquidation de l'Instance supérieure indépendante pour les élections (ISIE), jusqu'au limogeage en bloc des 57 magistrats. A chaque fois ça a fait beaucoup de bruit dans les corporations mais l'assentiment populaire est monté en face.
"Le plus fort n'est jamais assez fort pour être toujours le maître…"
Rien ni personne ne pourra freiner la machine Saied, pas même la puissante UGTT. Et plus vite ses adversaires intégreront cette donne plus vite la Tunisie se remettra sur les rails. Mais cela ne veut pas dire pour autant que le chef de l'Etat jouit d'une impunité totale. La bonne nouvelle c'est qu'il doit son mandat aux électeurs, il devra le rejouer et mériter le second, si tel est son dessein et ce, quel que soit le béton armé qu'il injecte dans sa nouvelle Constitution. Donc il faut se calmer par rapport à ça. La Constitution, quelle que soit sa qualité, n'a pas valeur de Coran et ce que la main de Saied fera une autre pourra le défaire si la majorité juge que ça va dans le sens des intérêts du pays…
Reste à en finir avec cette cacophonie mortifère pour un pays qui collectionne les essais-erreurs depuis 2011. Que Saied le veuille ou non, il devra passer par la case négociation. Sa popularité est certes écrasante mais elle doit servir de force d'impulsion pour susciter une forte adhésion. La logique de l'écrasement pour passer ne peut pas être la panacée. "Le plus fort n'est jamais assez fort pour être toujours le maître, s'il ne transforme sa force en droit et l'obéissance en devoir", a écrit Jean-Jacques Rousseau. C'est ce que et Saied et Taboubi doivent méditer…
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