La section tunisienne d'Amnesty International (AI) a rejeté, vendredi 06 janvier 2012, toute éventualité d'extradition vers la Libye de Baghdadi Mahmoudi, l'ex-Premier ministre libyen. S'exprimant lors d'une conférence de presse, Sondes Garbouj, présidente de la section tunisienne d'AI, a opposé un refus catégorique à l'extradition de l'ancien responsable libyen aux autorités libyennes en l'absence des conditions d'un procès équitable et au regard des risques de torture et d'exécution auxquels il est exposé. Elle a appelé les autorités tunisiennes et notamment les ministères de la Justice et des Droits de l'homme et de la Justice transitionnelle à se conformer à la Convention contre la torture ratifiée par la Tunisie en 1988. De son côté, Mme Radhia Nasraoui, présidente de l'Association de lutte contre la torture en Tunisie, s'est dite confiante que “le président de la République provisoire Moncef Marzouki n'allait pas accepter d'extrader Baghdadi Mahmoudi vers la Libye”, estimant que “les traditions tunisiennes ne permettaient pas de remettre une personne qui a trouvé refuge en Tunisie”. Le président de la Ligue tunisienne des droits de l'homme (LTDH) Abdessatar Ben Moussa a opposé un refus catégorique à l'extradition d'une personne vers un pays “qui ne s'oppose pas à la peine de mort”. Dans un communiqué rendu public vendredi, la section tunisienne d'AI a appelé les autorités tunisiennes à enquêter sur les accusations qui pèsent contre Mahmoudi l'inculpant d'avoir commis de graves violations. Le président de la République avait réaffirmé lors de sa visite en Libye que la condition sine qua non de remettre l'ex-Premier ministre libyen aux autorités de son pays était de lui garantir un procès équitable et d'instaurer une justice transitionnelle préservant son intégrité physique.