TUNIS, (TAP) - M. Kadhem Zine El Abidine (Ministère de la Justice) a souligné que la torture « est une pratique honteuse qui dénie l'humanisme et la dignité de l'Homme et qu'il n'y plus lieu de se taire sur pareilles pratiques, en Tunisie, après la révolution du 14 janvier ». Cette réaction est intervenue, mardi, au cours de la rencontre de presse périodique avec les représentants des ministère, à la suite d'une déclaration faite par un responsable des Nations-Unies, dans laquelle il a indiqué que la torture continue en Tunisie, même après la révolution du 14 janvier 2011. M. Juan Mendez, expert et rapporteur spécial de l'ONU sur la torture avait affirmé qu'il avait reçu des témoignages prouvant la poursuite de la torture, en Tunisie, après la révolution. M. Zine El Abidine, responsable au cabinet du ministre de la Justice, a aussi indiqué que le ministère est résolument engagé « à lutter contre pareilles pratiques et à sanctionner tous ce dont l'implication est prouvée dans ces crimes, que ce soit dans les centres de garde à vue, les prisons ou tout autre lieu". Il a, en outre, rappelé que le gouvernement provisoire, en particulier le ministère de la Justice, est engagé dans cette démarche, après l'adoption du protocole facultatif à la convention contre la torture et la convention internationale pour la protection de toutes les personnes contre les disparitions forcées. Le représentant du ministère a ajouté que toute personne ayant été victime de torture peut s'adresser au procureur de la République territorialement compétent pour déposer une plainte et ouvrir une enquête à ce sujet. Une affaire est en cours contre un responsable pénitentiaire accusé d'avoir été l'auteur de pareilles pratiques, en plus d'une autre affaire qui concerne le défunt ingénieur en informatique Marouane Ben Zeyneb qui "a réussi à pirater l'ordinateur du président déchu" et à se rendre compte qu'il avait des relations avec des membres de services secrets étrangers. L'orateur a rappelé qu'à la suite de ces développements, le disparu Marouane Ben Zeyneb a été kidnappé, comme l'indique la requête de sa famille, et "qui a été par la suite torturé à mort, et le crime a été camouflé sous forme d'accident de train dans la localité d'Ezzahra (Gouvernorat de Ben Arous). Il a, en outre, affirmé qu'une commission rogatoire a été délivrée à la police criminelle, pour déterrer le cadavre de la victime et la mettre à la disposition de la médecine légale, en vue d'accomplir les recherches nécessaires. A propos des commission rogatoires adressées aux Etats du Qatar et des Emirats arabes unis, les 3 et 12 mai 2011, pour le gel des avoirs et des biens du président déchu et des membres de sa famille et de ses alliés, le représentant du ministère de la Justice a expliqué que ces commissions rogatoires sont "complémentaires" et non pas initiales, surtout que de nouvelles données sont apparues avec l'avancement de l'enquête, ce qui a nécessité de les adresser à ces deux Etats. Il a ajouté, dans ce sens, que les deux commissions rogatoires initiales ont été adressées le 21 janvier 2011, soulignant que c'est pour la deuxième fois qu'une délégation du ministère de la Justice se rend au siège de l'Interpol à Lyon (France) dans le souci de l'exécution des mandats d'amener et des commissions rogatoires contre le président déchu et les membres de sa famille et de son épouse. Par ailleurs, M. Samir Toumi, commissaire principal de police à "la direction des frontières et des étrangers au ministère de l'Intérieur a souligné que les rumeurs autour de l'arrivée des membres de la famille du colonel Kadhafi en Tunisie sont dénuées de tout fondement, dans la mesure que la Tunisie est dans l'obligation d'appliquer les résolutions du conseil de sécurité 1970 et 1973, en date du 26 février 2011 et du 18 mars 2011, et portant interdiction à 18 membres de la famille de Kadhafi de quitter le territoire libyen. Pour ce qui est de l'accès de personnalités politiques libyennes au territoire tunisien, le commissaire principal a affirmé que l'accès des ces derniers est soumis aux mêmes procédures que tout voyageur ordinaire grâce à son passeport officiel, à moins qu'il n'y a pas de décisions d'interdiction émises par l'ONU à leur encontre. Le Général Mokhtar Ben Nasr (Ministère de la Défense nationale), a affirmé que la situation sécuritaire dans le sud tunisien est relativement stable, faisant remarquer que l'armée nationale est fortement mobilisée et effectue en coordination avec les forces de la sécurité intérieure et de la douane des opérations de contrôle et d'inspection pour protéger le territoire tunisien, les frontières terrestres, le littoral et l'espace aérien national. En ce qui concerne le point de passage de Dhiba-wazen, le Général Ben Nasr a indiqué que ce poste frontalier est actuellement contrôlé par les insurgés libyens depuis le 2 mai, indiquant que des échauffourées ont eu lieu durant la semaine dernière qui ont été accompagnées par des tirs de plusieurs obus de mortier sur le territoire tunisien. Ces obus, a-t-il précisé, sont tombés dans des zones dépeuplées et n'ont pas fait de dégâts humains et matériels, précisant que ces actes ne sont pas prémédités, dés lors que ce point de passage se situe à 4 kilomètres de la ville de Dhiba. Par ailleurs, le général Ben Nasr a indiqué que le nombre de réfugiés qui ont franchi la frontière à destination de la Tunisie, depuis le 23 février 2011, a atteint 412.625 réfugiés, dont 218 mille libyens, précisant que le nombre de déplacés qui se trouvent actuellement dans les six camps installés dans le sud tunisien s'élève à 8800 réfugiés, dont 2441 libyens. Le rapatriement des déplacés de nationalités soudanaise, érythréenne et somalienne constitue parmi les principaux problèmes persistants, dès lors que le rythme de leur rapatriement a été quasiment lent. D'autre part, il a souligné que douze tentes ont été incendiées dans l'un des camps, ce qui a provoqué la mort de quatre personnes, affirmant que la situation générale est actuellement « sous contrôle ». M. Samir Lazaar (ministère du Développement régional) a indiqué que la visite effectuée par huit membres du gouvernement de transition dans le gouvernorat à Sidi Bouzid est un évènement majeur, dès lors qu'elle a permis de réaliser des résultats importants. Il s'agit là, a-t-il relevé, de l'une des visites que devront effectuer, régulièrement, les membres du gouvernement dans les gouvernorats prioritaires, précisant que la composition des membres du gouvernement qui effectuera ces visites changera en fonction des spécificités de chaque région. Il a ajouté que le ministère du Développement régional s'emploiera à concrétiser les propositions dressées par les régions, en coordination avec tous les ministères concernés par le développement dans les régions prioritaires. D'autre part, M. Karim Mejri (ministère de la Formation professionnelle et de l'Emploi) a rappelé la signature, le 27 avril 2011, d'un décret-loi relatif à des mesures exceptionnelles pour le recrutement dans la fonction publique, faisant remarquer que cette initiative s'inscrit dans le cadre des efforts déployés par le gouvernement de transition pour absorber le taux de chômage. Ces mesures, a-t-il précisé, visent à assouplir les formalités de candidature et d'inscription aux concours aux demandeurs d'emploi et de garantir la transparence et l'égalité des chances quant à l'admission à la fonction publique au titre de l'année 2011. Ces mesures, a-t-il expliqué, consistent à organiser des concours sur dossier et à généraliser cette pratique, faisant remarquer que le recrutement par voie d'examen sera effectué dans des cas exceptionnels fixés par les ministères concernés par ces recrutements. Ces concours seront ouverts aux candidats en chômage conformément à cinq critères : "âge de fin d'études", " l'âge du candidat ", « le statut familial », « la mention du diplôme délivré » et « les stages de formation non prévus par le programme d'études ». Un décret d'application explicitant les modalités d'application de ce décret-loi a été adopté le 14 mai, a-t-il précisé, relevant que le ministère de la formation professionnelle et de l'emploi a entamé en collaboration avec les ministères concernés, la mise en ligne des communiqués de concours sur un site WEB dédié à cet effet. Ces communiqués qui proposent quelque 5000 postes ouverts aux candidats à partir du samedi dernier, a-t-il relevé, concernent les ministères de l'Education, de la Culture, l'Agriculture et l'Environnement. Les concours relatifs au ministère de la Femme, au ministère de l'Enseignement supérieur, au ministère de l'Emploi et de la Formation professionnelle, a-t-il ajouté, seront annoncés sous peu.