LUBANGO (Angola), 13 jan 2010 (de l'envoyé spécial de l'Agence TAP: Jameleddine Khadri) - La fièvre tarde à monter à Lubango dont les matches du Groupe "D" de la CAN 2010 de football démarrent mercredi avec Cameroun-Gabon (17h00) et Tunisie-Zambie (19h30 ht). Les invités, équipes et journalistes attendent avec curiosité le début de la compétition pour voir le degré d'intérêt porté par les habitants d'une ville peu habituée aux compétitions continentales. - La très coquette ville de Lubango, un havre de paix au charme ineffable, adossée à des collines où foisonnent végétations luxuriantes et verdure à perte de vue et bercée par une température très clémente loin des rigueurs de l'hémisphère sud, s'éveille en effet petit à petit de sa torpeur et de son calme ambiant. - Les vastes avenues de la ville, chef-lieu de Huila, située à plus de 700 km au sud-est de Luanda, sont bien entretenues et parées de leurs plus beaux atours pour accueillir les nombreux supporters, journalistes et officiels alors que l'animation est à son comble au siège du comité d'organisation "COCAN" de Lubango et celui de l'octroi des badges d'accréditation. Si peu d'engouement est remarquée chez les habitants, les banderoles déployés dans les principales artères de la ville, le cortège de nouveaux taxis flambants neufs spécialement mis en circulation pour la CAN et le dispositif de sécurité aussi discret que peu encombrant quadrillant tous les quartiers, les rues et surtout les hôtels et centres d'organisation, sont les principaux signes d'une nouvelle animation qui gagne la ville étalée sur des dizaines de kilomètres à la ronde. - Les autorités angolaises ont mis en place des nouveaux stades avec l'aide des chinois pour le plus important rendez-vous du football continental, dont le beau stade de Tundavala d'une capacité d'accueil de plus de vingt mille spectateurs, situé à l'écart de la ville et à flanc de montagne. - La présence de quatre sélections dans une ville bien loin de leur pays respectifs, notamment la Tunisie dont quelques centaines de supporters sont attendus pour le deuxième match face au Gabon le 17 janvier, explique l'absence d'animation dans la ville. - Ville à vocation agricole, Lubango nourrit peu d'engouement pour le football mais au coup d'envoi dans quelques heures de la compétition, les organisateurs espèrent que les fans du ballon rond viendront nombreux assister à la fête du football africain. - Le comité d'organisation a mis en place un important réseau de bénévoles et personnel accompagnateurs pour guider journalistes et membres des délégations afin de leur faciliter la tâche dans une ville où très peu d'habitants parlent autre langue que le portugais, réminiscence d'une présence des colons lusophones remontant au 16ème siècle. Les visiteurs étrangers se heurtent en effet à de gros problèmes de communication et rares sont les habitants, personnels d'hôtel ou responsables, qui comprennent autre langue que le portugais sans oublier une autre difficulté; le coût de la vie extrêmement élevé. - Mieux lotis que nombre de pays africains avec un niveau de vie en amélioration grâce notamment à la manne du pétrole -le pays étant considéré comme un des principaux exportateurs du continent africain-, illustré par un parc automobile impressionnant de voitures tout terrain, les habitants de Lubango pourront en tout cas contribuer à la fête et venir découvrir la petite perle de Tundavala puisque les organisateurs ont fixé des prix bien abordables de 250 à 500 kwansa (1 dollar : 90 kwanza). - Lubango (appelé Sa-da-Bandeira durant la colonisation portugaise) est une région agricole. Son économie est fondée sur l'agriculture, la production de viandes, de céréales, de tabac, de fruits et de légumes. Cette région très fertile avait attiré 55 familles boers du Transvaal (les Dorslandtrekkers) au début des années 1880. Elles avaient mis en valeur les terres et obtenu la nationalité portugaise. Devant le refus des autorités de leur accorder la propriété des terres, 45 de ces familles étaient reparties vers le sud-ouest africain dans la région de Grootfontein.