MOSCOU (TAP) - Moscou usera de son droit de veto à l'ONU contre toute résolution sur la Syrie de peur que l'Occident ne bombarde ce pays comme la Libye, même si Damas a des morts "sur la conscience", a dit le président Dmitri Medvedev dans un entretien publié par le Kremlin dimanche. "La Russie usera de son droit de veto en tant que membre permanent du Conseil de sécurité" de l'ONU, a-t-il prévenu, dans cet entretien au journal Financial Times. Le président Medvedev a précisé qu'il refusait un tel texte car la coalition internationale intervenant en Libye avait une interprétation abusive de la résolution l'autorisant à mener des frappes aériennes. "Dans la résolution, une chose sera écrite, mais les actes seront complètement différents", a-t-il résumé. Dmitri Medvedev a cependant reconnu que le régime de Bachar al-Assad était responsable du sang versé, tout en relevant qu'il croyait aux promesses de réformes du président syrien, mais que ces dernières arrivaient sans doute trop tard. "Humainement, j'ai de la peine pour le président Assad (...), il me semble qu'il veut des changements politiques dans son pays, qu'il veut des réformes", a-t-il expliqué. "Mais en même temps, il est en retard, et à cause de cela il y a des victimes qu'on aurait pu éviter et qui, bien entendu, resteront en grande partie sur la conscience de ceux qui sont au pouvoir", a dit le président Medvedev. La Russie, membre permanent du Conseil de sécurité, se refuse à toute résolution à l'ONU sur le sujet.