TUNIS (TAP) - Les partis représentés au sein de la Haute instance pour la réalisation des objectifs de la révolution, la réforme politique et la transition démocratique ont signé, jeudi, à Tunis, le document "Déclaration du processus transitoire", à l'exception du Congrès pour la République (CPR). Initié par Yadh Ben Achour, président de l'Instance, ce document a été adopté après 6 réunions qui se sont poursuivies du 5 août au 12 septembre avec la participation de 12 partis représentés au sein de la Haute instance pour la réalisation des objectifs de la révolution dont le Parti du Mouvement Ennahda et le Congrès pour la République qui s'étaient retirés de l'instance pour se concerter au sujet du processus de transition démocratique en Tunisie. Selon Yadh Ben Achour, ce document représente une feuille de route qui engage, moralement, tous les partis signataires, l'objectif étant de garantir la réussite de l'échéance électorale et du processus de transition démocratique en Tunisie. S'exprimant devant un auditoire de la presse nationale et internationale, M. Ben Achour a précisé que "cette initiative est personnelle et n'a aucun rapport avec l'activité de l'instance". Elle vise, également, à reconquérir les partis qui se sont retirés de l'instance, a-t-il ajouté. Cette initiative, a-t-il poursuivi, tend notamment à prémunir cette échéance électorale contre toute manœuvre politique qui risque d'entraver son organisation à la date du 23 octobre 2011. Elle vise, aussi, à engager un débat entre les partis politiques pour unifier les vues, dans le but d'assurer la réussite du processus démocratique dans le pays, a-t-il enchaîné. De surcroît, cette initiative a pour objectif de rassurer l'opinion publique, de dissiper les craintes de la société tunisienne quant aux prérogatives et à la durée du mandat de la Constituante et de stabiliser le climat politique dans le pays, a-t-il encore expliqué. D'autre part, M. Yadh Ben Achour a déclaré avoir informé le Premier ministre du gouvernement de transition Béji Caïd Essebsi des circonstances du lancement de cette initiative, ajoutant qu'il va présenter un compte-tenu de cette conférence à M. Caïd Essebsi pour juger, si nécessaire, de généraliser et d'élargir le champ de ce document. En réponse aux questions des journalistes, M. Yadh Ben Achour a souligné que l'initiative a été lancée par les partis représentés au sein de la Haute instance pour la réalisation des objectifs de la révolution, précisant qu'« il est impossible de regrouper tous les partis évoluant sur la scène nationale pour discuter de ce document ». Tous les partis et tous les indépendants ont toujours la possibilité de signer "La déclaration du processus transitoire", a-t-il relevé, faisant remarquer que "ce document n'engage que ses signataires". M. Ben Achour a démenti que cette initiative procède des craintes de l'Assemblée Constituante, assurant qu'il s'agit bel est bien d'une tentative de consolider cette assemblée afin de dissiper la confusion autour de ses prérogatives et de la durée de son mandat. La phase transitoire est parmi les étapes les plus difficiles que pourraient traverser les nations, a-t-il relevé, faisant remarquer que le consensus demeure la condition sine qua non pour garantir la réussite des prochaines échéances en prévision de l'élaboration d'une nouvelle Constitution qui sera la source de toute légitimité. Le comité d'experts au sein de la Haute instance pour la réalisation des objectifs de la révolution, a-t-il indiqué, va préparer, à la demande de l'un de ses membres, un projet de règlement intérieur de la Constituante pour faciliter sa mission, faisant remarquer que cette opération ne va pas entraver le processus constituant dès lors qu'elle ne prend pas assez de temps. Maya Jribi, Secrétaire générale du PDP, et Mohamed Jemour, porte-parole officiel du Parti du travail patriotique et démocratique (PTPD), ont tenu à affirmer que "cette initiative ne vient pas répondre à l'appel en faveur de l'organisation d'un referendum sur les prérogatives de la Constituante", faisant remarquer que les réunions des partis ont démarré, dès le début du mois d'août, avant même que l'idée d'organiser un référendum n'a germé.