TUNIS (TAP) - «Comment affronter le passé?» est le thème d'une conférence présentée, mardi, à Tunis, par le Pr. Henry Laurens, titulaire de la Chaire d'Histoire contemporaine du monde arabe au Collège de France. «Tout groupe social s'approprie un passé», a indiqué le conférencier ajoutant que le passé peut aider à comprendre la complexité de notre présent car il est, suffisamment, riche pour y trouver des réponses à plusieurs problématiques actuelles. Comment affronter le passé ? à cette question l'historien a répondu qu'on pouvait le faire en respectant les souffrances des gens. Il a évoqué, à ce propos, les guerres mondiales et les crimes contre l'humanité. Le conférencier a jeté la lumière sur le dilemme auquel les historiens français doivent faire face aujourd'hui : «celui des passés qui ne passent pas» c'est à dire les passés qui continuent à influencer le présent. Il a mis, aussi, en relief les exigences mémorielles des différents groupes sociaux expliquant que certains conservent leur passé pour eux, alors que d'autres acceptent de le partager avec autrui. L'historien a relevé l'importance de l'avènement de la culture de la paix et son rôle dans le changement des mentalités. Il faut, selon M. Laurens, renforcer le rôle des sciences sociales, dont celui des historiens qui oeuvrent à calmer les passions et à éviter les conflits en prenant de la distance par rapport aux événements. Pour lui, les historiens sont les éducateurs de la société et les premiers à être confrontés au passé.