TABARKA (TAP) - Le 22ème congrès ordinaire de l'Union générale tunisienne du travail (UGTT) a rendu publique une motion sur la situation dans le monde arabe, les relations internationales et la migration. Cette motion rend un hommage des syndicalistes aux martyrs des révolutions démocratiques arabes et réaffirme que l'étincelle des révolutions qui s'est déclenchée en Tunisie, pour se répandre, rapidement, dans d'autres pays arabes, "nous met devant la possibilité effective de fonder une nouvelle réalité arabe consacrant la souveraineté nationale et rompant avec le morcellement, le suivisme et l'esprit sclérosé sous toutes ses formes." En outre, la motion qui a été adoptée au cours de la séance du mercredi après-midi, indique que cette nouvelle réalité réhabilite les travailleurs intellectuels et manuels en tant que principal levier pour l'édification de la société arabe solidaire basée sur la démocratie, la justice sociale et l'égalité, et préserve le droit des travailleurs, des catégories populaires et de tous les citoyens à la liberté et à la dignité. Les congressistes soulignent, d'autre part, leur soutien à la révolution arabe, ainsi que leur détermination à atteindre ses objectifs pour la mise en place d'une société arabe démocratique qui rompt avec le morcellement, le suivisme, l'esprit rétrograde, la pauvreté et la marginalisation, et favorise l'établissement de nouveaux accords arabes dans les domaines économiques, sociaux, culturels et scientifiques, dans le sens de stratégies de développement arabe intégré. Ils y réaffirment, aussi, que la cause palestinienne et la cause centrale de la Nation arabe, tout en mettant l'accent sur leur refus catégorique et l'incrimination de toute forme de normalisation avec l'entité sioniste. D'autre part, la motion met en relief l'échec du système économique mondial "libéral nouveau" fondé sur la spéculation et la liberté de circulation des capitaux, ainsi que l'encouragement des exportations, en contre partie de la marginalisation de la demande intérieure. A ce propos, les congressistes expriment leur mécontentement des retombées négatives de ces politiques sur les travailleurs, les jeunes, les femmes et les catégories sociales fragiles. La motion précise que l'absence de stratégies politiques de développement communes, aux niveaux arabe et régional, a toujours constitué un obstacle fondamental devant la réalisation du développement, du progrès et du bien-être, dans les Etats arabes, et a ouvert la voie aux interventions étrangères et aux visées colonialistes, ainsi qu'à la poursuite des crimes de l'entité sioniste. Les congressistes évoquent, en outre, l'amplification du phénomène de l'émigration clandestine et la situation précaire des émigrés arabes et maghrébins. Ils appellent, à cet égard, le gouvernement tunisien à ratifier la convention internationale relative aux droits des travailleurs émigrés et leurs familles, de même qu'ils insistent sur la nécessité de créer un conseil supérieur de l'émigration chargée de défendre les intérêts et les droits des travailleurs et de veiller au respect des engagements locaux et internationaux, dans le domaine de la migration. Ils saluent, d'un autre côté, les citoyens tunisiens, notamment dans le sud du pays, pour l'accueil qu'ils avaient réservé aux milliers de réfugiés, lors des événements de Libye. Les congressistes mettent l'accent, en conclusion, sur l'impératif qu'il y a à ce que l'UGTT continue d'assumer ses responsabilités auprès des instances régionales et du haut des tribunes internationales afin de stimuler le militantisme contre les politiques de mondialisation libérale sauvage, pour davantage de solidarité syndicale et civile internationale.