PARIS (TAP) - Le procès des malversations présumées dans l'ex-programme de l'ONU en Irak «Pétrole contre nourriture» se tiendra du 21 janvier au 20 février 2013 à Paris, a annoncé mardi la justice française. «Cinq semaines devraient être suffisantes», a déclaré la présidente du tribunal correctionnel de Paris, Agnès Quantin, devant 21 avocats de prévenus. Le procès avait été fixé une première fois à mai 2012 mais la défense avait réclamé son renvoi. Fin juillet, le juge d'instruction Serge Tournaire avait renvoyé l'ancien ministre français Charles Pasqua, le groupe Total, son PDG, Christophe de Margerie et 17 autres personnes devant le tribunal correctionnel de Paris. Ouverte en 2002, l'enquête s'était orientée vers diverses personnalités françaises soupçonnées d'avoir perçu au début des années 2000 des commissions occultes sous forme d'allocations de barils de pétrole du régime de Saddam Hussein, en violation du programme de l'ONU « Pétrole contre nourriture ». Parmi les prévenus, figurent les anciens diplomates Jean-Bernard Mérimée et Serge Boidevaix ou encore l'ancien conseiller diplomatique de M. Pasqua, Bernard Guillet. Ils sont poursuivis pour corruption et trafic d'influence. Total est poursuivi pour corruption et complicité et recel de trafic d'influence. La justice soupçonne des dirigeants du pétrolier d'avoir versé des pots-de-vin pour des marchés, tandis que Total a toujours nié avoir contourné l'embargo onusien. En 2004, l'ONU avait mis au jour le détournement du programme « Pétrole contre nourriture » : l'Irak délivrait des allocations de barils de pétrole à des « amis » en échange de leur lobbying pour la levée des sanctions qui frappait le pays. La France était l'un des pays les plus concernés.