Tweet Share TUNIS (TAP) - L'organisation de défense des médias "Reporters sans frontières (RSF)" s'est dite "inquiète des vices de procédure dans l'affaire de Sami Fehri " suite à l'émission d'un mandat de dépôt le 24 août à son encontre par la cour d'appel de Tunis. "L'empressement de la chambre criminelle de la Cour d'appel de Tunis à rendre son jugement dans un procès commencé il y'a un an et demi, tout comme l'évident vice de forme sont pour le moins surprenants et nous conduisent à nous interroger sur les motivations du tribunal et des juges" lit-on dans un communiqué publié lundi par RSF. L'organisation de défense des médias précise "qu'à la veille du jugement, les avocats de la défense avaient appris que le rapport d'expertise (3000 pages environ) n'avait toujours pas été transféré à la chambre criminelle de la Cour d'appel de Tunis". RSF fait part de son inquiétude "des vices de procédure ayant accéléré la délivrance d'un mandat de dépôt à l'encontre du directeur général de la chaîne Attounissia et demande la tenue d'un procès équitable, sans interférence du pouvoir". Sami Fehri est poursuivi pour "les préjudices financiers subis par la télévision nationale tunisienne à l'époque de l'ancien régime, notamment de potentiels dépassements contrevenant aux contrats signés entre la Télévision tunisienne et Cactus productions, Société actuellement sous contrôle judiciaire". Selon cette même source, cette affaire "survient au lendemain de la publication le 23 août dernier d'un communiqué du syndicat national des journalistes tunisiens (SNJt) indiquant que l'arrêt de la diffusion de l'émission satirique "Ellogique Essiyassi" était due à des pressions "indirectes du pouvoir". Ces déclarations ont été niées par le conseiller du Chef du gouvernement, chargé des affaires politiques, Lotfi Zitoun qui a affirmé avoir "critiqué en tant que citoyen et membre du mouvement Ennahdha, la manière dont les symboles de l'Etat ont été ridiculisés". Le conseiller a encore, considéré Sami Fehri comme " un symbole de l'ancien régime, impliqué dans la corruption et qui doit rembourser des sommes considérables au trésor de l'Etat". Du côté de la défense, Me Sonia Dahmani, l'avocate de Sami Fehri, a indiqué lundi à l'Agence TAP, que son client n'est pas "officiellement informé de toute procédure judiciaire, ce qui laisse à entrevoir qu'il n'est pas dans l'obligation de se présenter aux autorités concernées", signalant que l'arrestation "n'est exécutoire qu'après notification de la décision de mandat de dépôt en vertu duquel Sami Fehri sera arrêté par les agents de sécurité pour comparaître devant le procureur général pré la cour d'appel qui ordonnera son emprisonnement". Tweet Share Suivant