LE BARDO, 2 déc 2010 (TAP) - La Chambre des députés a adopté, jeudi, le projet de Budget du ministère du ministère de l'Enseignement supérieur et de la recherche scientifique pour l'exercice 2011. Les dépenses de gestion et de développement du ministère, pour l'année 2011, ont été fixées à 1163,089 millions de dinars, contre 1111,137 millions de dinars pour l'année 2010. Les dépenses se répartissent comme suit: - Dépenses de gestion: 910,131 millions de dinars - Dépenses de développement: 252,958 millions de dinars Les députés ont souligné lors de l'examen du budget du ministère l'impératif d'intégrer les nouvelles technologies de l'information et de la communication dans les programmes d'enseignement, mettant en relief la nécessité d'adapter la formation universitaire aux besoins du marché de l'emploi. Les députés ont mis l'accent sur la nécessité de renforcer la recherche scientifique et sur le terrain, en harmonie avec les développements socioéconomiques que connaît le pays, et afin d'être au diapason de l'évolution de l'économie immatérielle. Ils ont, également, appelé à installer, davantage, de centres et de laboratoires de recherche relevant des établissements d'enseignement supérieur et des pôles technologiques. Un autre député s'est interrogé sur les programmes prévus par le département pour assurer la formation de techniciens et d'ingénieurs spécialisés, à l'effet de mettre en oeuvre le plan solaire tunisien. Un intervenant a proposé la création d'une école supérieure d'ingénieurs en énergie et industries pétrolières, dans le gouvernorat de Tataouine, compte tenu des richesses énergétiques que recèle la région. En ce qui concerne l'enseignement supérieur, l'un des députés a proposé la création d'un guichet unique dans les établissements universitaires pour faciliter les procédures administratives au profit des étudiants, alors qu'un autre député a appelé à restructurer les offices universitaires en vue de rapprocher davantage leurs prestations des étudiants. L'accent a été mis, en outre, sur la qualité des services offerts par les restaurants universitaires, évoquant la nécessité de fournir des repas équilibrés et de consacrer des fonds supplémentaires, à cet effet. Plusieurs autres députés ont appelé à accorder davantage d'intérêt à la recherche scientifique et à réexaminer le réseau des chercheurs conventionnés avec les centres de recherche, recommandant de créer une école supérieure spécialisée en écosystème des oasis (palmiers) et lutte contre la désertification. Un député s'est interrogé sur le taux d'avancement de la réalisation des écoles d'ingénieurs dans les régions et sur le plan adopté par le ministère pour créer de nouveaux établissements universitaires à Siliana. Les députés se sont intéressés, également, au renforcement du cadre enseignant dans les universités tunisiennes, soulignant à cet effet la réduction du taux de recrutement contre l'augmentation des enseignants contractuels, ce qui pourrait affecter le rendement du système de l'enseignement supérieur. Sur un autre plan, un député s'est interrogé sur les relations entre le ministère de l'éducation et le syndicat de l'enseignement secondaire et l'état d'avancement des négociations entre les deux parties. Un autre député s'est interrogé sur le plan élaboré par le ministère de l'éducation pour restructurer les collèges techniques en concrétisation du programme présidentiel dans son volet relatif à l'orientation de 50pc des élèves vers ces collèges, fin de 2014. Les députés ont demandé des éclaircissements sur la révision du temps scolaire, le contrôle et l'organisation des cours particuliers, ainsi que la généralisation de la connexion des établissements éducatifs au réseau de l'Internet. M.Bechir Tekkari, ministre de l'Enseignement supérieur et de la recherche scientifique a mis l'accent, dans sa réponse aux interventions des députés, sur l'importance de ce secteur compte tenu de sa complémentaire avec le marché de l'emploi et sa contribution au renforcement du système de production. Il a indiqué qu'en concrétisation des décisions présidentielles, une commission a été créée pour la révision du système d'orientation et l'élaboration d'un rapport, soulignant qu'entre- temps le ministère a œuvré à réduire le nombre des spécialités universitaires de 720 à 580 ainsi qu'à faciliter et à clarifier le système d'orientation. S'agissant des conditions d'inscription et du transport des étudiants, le ministre a indiqué qu'il n'y a de difficultés à signaler puisque 80 pc des étudiants sont inscrits à distance et le parc des moyens de transport en milieu universitaire a été renforcé. Concernant les foyers universitaires, il a précisé que la candidature pour avoir un logement universitaire s'effectue à distance, soulignant que l'Etat répond à 60 pc des demandes pour les étudiants qui habitent à plus de 30 km de leurs établissements universitaires. Le ministre a évoqué, aussi, les encouragements mis en place par l'Etat pour inciter le secteur privé à investir dans la construction de foyers universitaires. En ce qui concerne le recrutement des universitaires permanents, M.Tekkari a affirmé qu'il n'a pas eu une régression des opérations de recrutement, précisant que le ministère a recruté 800 enseignants durant l'année universitaire actuelle contre 700 l'année précédente. Il a relevé le souci du département de réduire le nombre d'enseignants contractuels et celui des enseignants du secondaire détachés à l'enseignement supérieur. Le ministre a indiqué que les écoles doctorantes bénéficieront d'un appui constant pour qu'elles offrent idoine à l'encadrement des étudiants chercheurs et à la facilitation de leur recrutement. En réponse à une question relative à l'organisation des universités, M.Tekkari a précisé que le ministère oeuvre à aménager les établissements universitaires qui ont été approuvés lors des conseils ministériels, soulignant que l'édification des établissements scolaires est soumise à un ensemble de critères et de conditions dont les spécificités de la région et la présence d'un corps et cadres enseignants en nombre suffisant. Pour ce qui est des établissements d'enseignement universitaire privé, Il a fait remarquer que ces établissements doivent répondre à des critères et des conditions essentielles dont la disponibilité d'un cadre enseignant permanent et compétent ainsi que la supervision académique, soulignant que ce secteur draine 14 mille étudiants soit 4 pc du total des étudiants en Tunisie. Le système LMD ne peut être à l'origine des difficultés d'insertion des diplômés au marché de l'emploi, a fait savoir le ministre, indiquant que la Tunisie sous la conduite du Président Zine El Abidine Ben Ali a parié sur la société du savoir. Il a indiqué que ce système, adopté à l'échelle internationale, est soumis à l'évaluation et à l'évolution conformément à la législation qui le régit, précisant que le ministère a entamé l'évaluation de ce système, ce qui a permis de réduire le nombre de spécialités et d'identifier de nouvelles solutions pour éviter l'éparpillement des établissements de l'enseignement supérieur. Abordant la question de la conformité du système d'enseignement aux standards internationaux, le ministre a exprimé sa satisfaction de la reconnaissance des diplômes tunisiens à l'échelle internationale et l'accès des étudiants tunisiens aux universités étrangères, en particulier européennes. Le ministre a annoncé l'ouverture d'une deuxième session au master à partir de février 2011 en vue de répondre au plus grand nombre de demandes d'inscription estimées à 7 mille, ajoutant que déjà 34 mille inscriptions au master ont été enregistrées depuis le début de l'année. S'agissant de la recherche scientifique, l'effort sera axé sur la promotion de la recherche technologique ainsi que la consolidation de la recherche dans le domaine des sciences humaines et sociales.