• Vers l'installation d'une instance nationale d'évaluation, de garantie de la qualité et d'accréditation • Revoir le système d'enseignement d'ingénierie à travers le renforcement du cadre enseignant et l'incitation des étudiants à s'inscrire dans cette spécialité M. Béchir Tekkari, ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, a mis l'accent sur la place privilégiée qu'occupe le secteur dans le programme présidentiel, évoquant les réalisations accomplies pour répondre aux besoins des entreprises en compétences et contribuer à la réduction du taux du chômage à travers l'amélioration de la qualité de l'enseignement et l'adaptation de la formation aux exigences de l'économie nationale. Dans sa réponse aux interrogations des conseillers sur le projet de budget du ministère pour l'année 2011, il a indiqué que 60% des demandes de logement universitaire sont satisfaites, soulignant l'importance de la contribution du secteur privé dans la consolidation de cet effort. Abordant la question de la régression du système d'enseignement supérieur, le ministre a souligné que ce sujet fait l'objet de plusieurs débats dans le monde, précisant que le modèle tunisien bénéfice d'une reconnaissance internationale qui se traduit par l'augmentation de la coopération entre les universités tunisiennes et étrangères en matière d'homologation des diplômes, outre le rayonnement des étudiants tunisiens dans les concours internationaux. Il a rappelé que la Tunisie a été classée au troisième rang à l'échelle africaine en matière de production scientifique, par le groupe «Thomson Reuters», une référence mondiale dans l'information scientifique. M. Tekkari a relevé la volonté du ministère d'installer une instance nationale d'évaluation, de garantie de la qualité et d'accréditation, dont le Chef de l'Etat a ordonné la création, notant que la première phase d'évaluation a abouti à la réduction du nombre des filières universitaires. Il a insisté sur la nécessité de revoir le système d'enseignement d'ingénierie à travers le renforcement du cadre enseignant,l'incitation des étudiants à s'inscrire dans cette spécialité, le renforcement de la coopération avec l'étranger, indiquant qu'une commission a été créée en vue d'identifier les moyens à même de réaliser les objectifs tracés par le programme présidentiel dans ce domaine, à savoir la formation de 9.000 ingénieurs à l'horizon 2014. Il a affirmé que le recours exagéré aux enseignants contractuels et ceux de l'enseignement secondaire sera réduit au niveau du système de l'enseignement supérieur, et ce, à travers le renforcement du rôle des écoles doctorantes dans l'encadrement des étudiants brillants et leur formation pédagogique. Simplification des examens universitaires Le ministre a mis l'accent sur l'importance de l'enseignement des sciences humaines à l'université,en particulier dans les branches scientifiques et technologiques, évoquant l'importance qu'accorde le programme présidentiel 2009-2014 aux sciences humaines. Il a indiqué que les cours particuliers dans l'enseignement supérieur ne représentent pas un phénomène en Tunisie, rappelant que le ministère a pris les mesures disciplinaires nécessaires pour lutter contre tout dépassement, précisant que les cours de rattrapage planifiés par les instituts préparatoires aux études d'ingénieurs n'entrent pas dans cette catégorie et sont soumis au contrôle de l'organisme de tutelle. S'agissant de l'enseignement supérieur privé, le ministre a précisé que ce secteur ne joue pas encore le rôle du partenaire efficient dans la mesure où il n'accueille que 13 mille étudiants, soit 4% du total des étudiants en Tunisie, faisant remarquer que ces établissements sont appelés à améliorer leur contribution et à revoir leur organisation interne, surtout que le nombre de spécialités qu'ils enseignent est limité et leurs diplômés font face à des difficultés d'intégration sur le marché de l'emploi. M. Tekkari a fait savoir que de le ministère est en concertation avec toutes les universités et les parties intervenantes sur le projet de regroupement des établissements d'enseignement supérieur qui dispensent des spécialités similaires, et ce, en vue d'assurer une meilleures gestion des ressources financières et humaines, en particulier les enseignants de la catégorie A. Il a souligné qu'un comité a été créé pour se pencher sur l'examen d'un programme de simplification des examens universitaires et de réduction de leur calendrier, estimé actuellement à 25% de l'année universitaire, l'objectif étant d'atteindre 10%, soulignant le souci de conférer plus transparence au niveau de ces examens. Concernant l'Union générale des étudiants tunisiens (Uget), le ministre a relevé que cette organisation a contribué à la formation d'une élite des compétences tunisienne mais elle connaît depuis une certaine période des différends internes, rappelant la disposition du ministère à coopérer avec l'Uget lorsqu'elle aura surmonté sa crise. Pour ce qui est de la recherche scientifique, il a insisté sur le rôle dévolu aux centres et unités de recherche scientifique à l'intérieur comme à l'extérieur des établissements universitaires en vue de répondre aux besoins de l'économie nationale, évoquant les efforts du ministère pour inciter les chercheurs à enregistrer et valoriser leurs brevets d'invention. La Chambre des Conseillers a adopté le budget du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique pour l'exercice 2011.