Après l'épopée du 14 janvier, tout le monde était persuadé que la Tunisie allait réaliser des progrès énormes sur tous les plans. Nos politiques avaient un autre avis. Lors de la révolution, on a assisté à des scènes honorables : Les gens font la queue pour payer les factures du STEG et de la SONEDE malgré l'absence de l'Etat, les jeunes même ceux considéré comme «délinquants» se sont mobilisé pour protéger les biens de leurs voisins, Ceux qui ont des voitures se sont déplacé gratuitement pour compenser le manque du transport en commun. En bref, il y avait les prémices d'une nation qui renaît. Quelques jours plus tard, les partis commencent à se constituer, les hommes politiques commencent à venir des quatre coins du monde pour profiter de leur part de liberté. Puisque il n'y avait pas de gâteau pour tout le monde, la campagne électorale a commencé très tôt. Le parti Ennahdha a choisi la religion pour vulgariser son «programme électoral», les familles démunies et les personnes âgées ont été obligées de croire aux « paroles sacrées » et aux promesses d'emploi alors que l'enjeu était une assemblée constituante dont la tâche principale était d'écrire une constitution. De l'autre côté, il y a avait les partis de gauche. Un nombre infini de noms pour défendre une seule idée. Pour vulgariser leur idée, ils ont choisi le «discours transversal» : Laïcité, conception matérialiste de l'histoire et Luthéranisme. Tout cela devant un peuple qui a du mal à manger convenablement. Après les élections de 2011, Les slogans scandés lors de la révolution : emploi, liberté et dignité nationale ont vite métamorphosé. En effet, le dialogue des sourds a été mis en place. On parlait désormais de l'excision et la polygamie. Les résultats sont bien évidement catastrophiques : taux de chômage très élevé, inflation, et pouvoir d'achat en décadence. Après les élections de 2014, Beaucoup de choses ont changé – sur la forme bien sûr-. Sur les plateaux télé, on parle plutôt des problèmes de partis. Les gens se sont lassés d'entendre parler du bureau exécutif de clans de Nida Tounes, des déclarations utopiques d'EL Jabha et des questions existentialistes d'Ennahdha. Le cirque continue et les jeunes sont complètement «out». Ils n'assistent pas aux meetings des partis et rares sont ceux qui se mobilisent dans des associations. Pire encore, l'esprit révolutionne semble tomber sur ses travers. Même ceux qui sont descendus dans les rues en janvier 2011 ont commencé à croire à la théorie du complot : « la révolution n'est qu'un coup d'état réalisé par l'OTAN … » Il y même ceux qui ont parlé du KJB et l'Armée rouge. Tout cela était attendu. Puisque les gouvernements postrévolutionnaires n'ont pas donné une version officielle de ce qui s'est passe le 14 janvier, on a commencé à croire à tout le monde, même les Trabesli.. Paradoxe, l'arrivée du facebouker Rabie bouden en Tunisie a secoué le monde des jeunes. Des centaines sont venus l'accueillir à l'aéroport tout en scandant « Lkolna Cha3b El wiw », sa fameuse blague qu'il avait lancée sur les réseaux sociaux. En fait, cette mobilisation a intrigué les «experts». Comment un inconnu peut-il rassembler tant de jeunes autour de lui alors que les leaders politiques ont failli. La réponse s'avère simple : L'accueil chaleureux réservé à Bouden n'est qu'une réaction contre la langue de bois tant prononcée par les politiciens toutes catégories confondues. Ses discours simplistes et sympathiques à la fois, n'ont rien à voir avec la prestigieuse médiocrité des politiciens prônant des sujets intrus aux Tunisiens : « Régime de Bachar, retour des terroristes,… ». Cependant plusieurs initiatives qui ont germé au sein de la société civile ont donné leurs fruits, même si leurs moyens étaient limités. Moralité de l'histoire, les jeunes sont là avec leur créativité et leur désir de changement. C'est le rôle de politiciens de descendre sur terre et confronter les vrais défis.