Dans une interview conduite par Stephen Sackur présentateur de l'émission Hard Talk, diffusée sur la BBC, le Cheikh Rached Ghannouchi est revenu sur la montée de la violence en Tunisie, après la chute de Ben Ali, un phénomène qui a atteint un point culminant avec l'assassinat de feu Chokri Belaïd. Le cheikh Rached Ghannouchi, présenté comme étant la figure politique la plus puissante dans un pays postrévolutionnaire, a déclaré que la violence est un phénomène, certes, en montée intolérable par une période transitoire critique, mais il a été dénoncé et condamné par plusieurs partis et composantes de la société civile. « La nature des Tunisiens n'est pas violente et en aucun moment de l'histoire de la Tunisie, la violence n'a été de nos habitudes et coutumes » a-t-il souligné. En réponse à la question portant sur les accusations portées à l'encontre du mouvement Ennahdha, suite au meurtre de feu Chokri Belaïd, le leader du mouvement islamiste a affirmé que la violence n'a jamais fait partie de la culture du parti. « Cet acte a été condamné et le mouvement Ennahdha a appelé à une journée nationale de deuil » a avancé Rached Ghannouchi. Ce dernier a ajouté, dans ce même contexte, que le ministère de l'Intérieur a déjà mis la main sur les personnes impliquées dans cet assassinat politique et a précisé que « le défunt appartenait à un petit parti politique et pour grandir, on s'est attaqué au plus grand parti, qui est Ennahdha ». Par ailleurs, Rached Ghannouchi est revenu sur la montée de la mouvance salafiste qui prône l'idéologie du djihad, lutte pour l'instauration de la Chariaa et rejette la démocratie, pour indiquer que l'idéologie de la violence, laquelle est un phénomène international, est à combattre mais non à la manière de Ben Ali qui mettait les islamistes dans le même sac. « Toute personne qui ose braver la loi sera sanctionnée. Que veut-on qu'Ennahdha fasse de plus pour prouver qu'il est contre ces individus ? » s'est interrogé Rached Ghannouchi avant d'ajouter que les partis politiques qui s'attaquent à Ennahdha veulent que le parti marche sur les pas de Ben Ali et adopte une politique de criminalisation de masse.