Dans le cadre de la section présence, Hobb story de Lotfi Achour s'est donnée l'occasion de renaître aux yeux du public des Jtc, le samedi 14 novembre au Théâtre Municipal. la présence était grande. Dans le cadre de la section présence, Hobb story de Lotfi Achour s'est donnée l'occasion de renaître aux yeux du public des Jtc, le samedi 14 novembre au Théâtre Municipal. La présence était grande.
Une occasion pour une audience plus large de découvrir cette œuvre, et ce fut le cas. La curiosité et les échos ont ramené pas mal de monde à la découverte de Hobb story. La pièce signée Lotfi Achour et interprétée par Chekra Rammah, Anissa Daoud, Moez Toumi , Jawhar Basti et Faten Riahi avec une dizaine de personnages à l'écran est présentée comme « une fiction-documentaire et théâtrale en direct ».
Hobb story est un ensemble de réflexions et de constats sur la représentation de l'amour et des relations amoureuses dans le monde arabe par la télévision. Ces constats sont mélangés, versés et servis sur le plateau d'un show télé-visé avec toutes ses composantes : la présentatrice qui allie douceur, spontanéité, présence d'esprit et surtout beauté physique, les reportages et les chroniques entre choquant et scandaleux et l'interaction du public qui est supposé voir une télé-réalité à son image.
Télé, amour, réalité et image sont des mots clés dans hobb story. Tous se rencontrent sur la scène et sur l'écran mais vont en parallèle dans la réalité car véhiculés par une image falsifiées et qui se prend pour naturelle. Ce show commence par creuser dans l'origine et le péché originel, celui d'Adam et Eve comme si pour dire : que de chemin parcouru depuis leur simple histoire à celle de Chahrazed, qui essaye inlassablement de guérir son insomnie en dialoguant avec Doniazed en l'absence d'un Chahrayar amorti, à Om Rached, désespérément perdue entre un mari amateur de chair libanaise et un fils instable, à la femme délaissée par son mari qui tue sa fille pour l'amour de son amant, à, à, à …
Chacune de ces histoires est supposée avoir eu lieu dans un des pays arabes. Chacune de ces histoires est une fenêtre sur le pays concerné. Elle part d'un fait-divers pour atteindre une vérité plus large, celle du parallélisme entre le discours religieux et la pratique de la religion qui diffère d'un pays à l'autre, entre la perception de l'amour et le vécu des relations amoureuses entre hommes-femmes, femmes-hommes, hommes-hommes et femmes-femmes. Un parallélisme exprimé tout de même par la rencontre du talent des comédiens qui s'essayent tout aussi brillamment au chant. Musique, théâtre et vidéo sont le support qui véhicule l'image recherchée mais jamais atteinte. Ni par les amoureux dans leur quête amoureuse, ni par la télévision à leur offrir une image dans laquelle ils puissent se reconnaître.
D'ailleurs, la pièce s'achève en pointant du doigt vers le ciel, ou peut être le paradis, berceau premier d'Adam et Eve, là où tout commence. La boucle est bouclée, mais le cercle vicieux de l'amour tourne toujours !