L'information est relayée, depuis le 5 août 2015, par les réseaux sociaux et plusieurs médias, tous supports confondus. Cette semaine, une journaliste allemande a crée l'info : Anja Reschke, directrice du département Politique intérieure des programmes télé de la NDR et rédactrice en chef des émissions thématiques Panorama, a appelé à lutter contre le racisme, rappelant des principes élémentaires face à une montée sans précédent de la haine. Elle a démoli en quatre paragraphes les théories fumeuses de l'extrême droite sur la soi-disant liberté d'exprimer n'importe quoi y compris la haine la plus sordide, sur les réseaux. Elle n'a pas reçu que des congratulations, les détracteurs étaient nombreux mais aussi nombreux que ceux qui l'ont encouragé et félicité pour son courage. Voilà des passages de ce qu'elle a passé à la télé allemande : « Supposons que je dise publiquement : Je trouve que l'Allemagne devrait aussi accueillir des réfugiés économiques, que se passerait-il selon vous ? Ce n'est qu'une opinion. On peut l'exprimer. Il serait aussi bien qu'on puisse en discuter sur la base d'arguments objectifs. Mais ce n'est pas ce qui se passerait si je le faisais. Je me prendrais un flux de commentaires haineux. « Kanaques de merde, que va-t-on encore leur céder, trop c'est trop, on devrait les brûler ». Anja Reschke alerte sur la gravité du phénomène : pour elle, les auteurs de ce genre de commentaires ne se cachent plus derrière un pseudonyme. Désormais, ils le font à visage découvert. Au contraire, dit-elle, des phrases comme « les ordures, on doit les noyer en mer », obtiennent des encouragements enthousiastes et des paquets de j'aime. Pour elle, ca ne peut pas durer. « Il y a la possibilité de poursuivre les auteurs de ces messages haineux. Cela se fait de plus en plus. Un de ces semeurs de haine sur Facebook, un Bavarois, a été condamné à une amende pour incitation à la haine. Ça peut déjà faire effet. Mais ce n'est pas suffisant. Les rédacteurs de messages haineux doivent comprendre que cette société ne tolère pas leurs écrits. Du moins, si nous ne pensons pas que tous les réfugiés sont des parasites qui doivent être chassés, brûlés ou gazés. Dans ce cas, nous devons le leur faire savoir clairement. S'y opposer, dire les choses tout haut, résister, clouer ouvertement la haine au pilori, quelques blogs méritoires le font déjà. Mais il y en a trop peu. La dernière contestation des gens honnêtes date d'il y déjà 15 ans. Je pense qu'il est temps de remettre ça».