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Chronique, Le mot pour le dire : a Kairouan, Les chats ne sont pas méchants, les chattes si !
Publié dans Tunivisions le 31 - 05 - 2013

« De conin, qui signifiait lapin en vieux français mais désignant également le sexe féminin, ne demeure que le con. On a remplacé lapin par chatte. Le sexe est devenu carnivore ».
Roland Topor
Il est un proverbe, fort connu, qui stipule que la nuit tous les chats sont gris, dont une variante précise que c'est le soir que tous les chats sont noirs. Considéré à la lumière de l'actualité nationale, cette loi s'avère être inexacte, voire carrément fausse, surtout que le proverbe, dans ces deux versions, parle de chats et non de chattes. Cette restriction, du reste fort compréhensible, dans un idiome où le passage du masculin au féminin pourrait ne pas affecter seulement le genre d'un vocable, mais également son acception prouve, si besoin est, que la pudeur n'est pas la vertu des seuls humains.
C'est donc en vertu de cette anomalie linguistique congénitale que le mâle passe inaperçu, comme l'huile sur l'eau, pour paraphraser un proverbe du terroir, alors que la femelle, elle, risque de tomber dans les filets. Ce qui s'est passé dernièrement à Kairouan, lors du congrès d'Ansar Shari'a, en constitue l'illustration magistrale. Les milliers de chats – noirs en plein jour – de cette formation illégale n'ont pas attiré l'attention des autorités judiciaires, ou pas suffisamment en tout cas. L'unique chatte de Femen, la très célèbre Amina Tyler, s'est fait épingler, elle, pour avoir osé écrire – quelle profanation ! – le mot Femen sur la murette d'un cimetière, geste qui a réussi à foutre les morts tellement en rogne qu'ils ont menacé de quitter leurs trous noirs pour corriger de leurs propres os cette femelle insolente et lubrique !
Il faut préciser, en faveur des chats d'Ansar Shari'a, que leurs chattes étaient tout à fait invisibles sous les tentes ambulantes qui leur servent de robes. De très mauvaises langues ont assuré que, si les morts ne se sont pas fâchés contre les pieux félidés, c'est parce que ces derniers, trop respectueux de la bienséance, ont interdit à leurs douces moitiés de brandir leurs armes ailleurs que sur les fronts où se démènent les moudjahidines. Les fantômes niqabés, présents ce dimanche 19/5/2013 à Kairouan, seraient donc les membres de l'escorte de l'insaisissable Abou Iyadh que la pression des tagouth a contraint, pour épargner sa barbe fleurie, à endosser l'humiliante tunique des chattes !
Voilà pourquoi les morts, dont le flair est infaillible, n'ont pas rouspété contre les tentes mouvantes et se sont acharnés contre l'incorrigible Amina. Leur hargne était d'autant plus virulente que l'immense provocatrice ne s'est pas servie, comme toutes ses sœurs, de son arme légale – celle précisément que les pieuses batailleuses exhibent sans vergogne sur le front syrien – mais d'un calame, un vrai, au moyen duquel elle a tracé, en lettres païennes, l'horrible nom de sa secte diabolique. A cela s'joute le fait, impardonnable entre tous, qu'elle était l'unique femelle visible dans un rassemblement où les filles d'Eve, en règle générale, sont condamnées à la discrétion absolue !
Ce qui s'est passé à Kairouan est simple et sans équivoque : les chats d'Ansar Shari'a, dans leurs tuniques bariolées, allant du gris au noir, se sont révélés sous leur vrai jour de petites bêtes, toutes humaines et inoffensives. Cette incroyable métamorphose est corroborée par le fait que ces soldats de l'amour, de la solidarité et de l'entraide se sont produits sous le soleil, réfutant ainsi l'ignominieuse thèse selon laquelle ils seraient d'insatiables vampires. Il est donc normal que les autorités judiciaires, dont la perspicacité est hors de cause, aient été sensibles à cet aspect de l'affaire et aient libéré les rares chats que les agents de l'ordre ont, par excès de précaution sans doute, mis aux arrêts. Les grands chats d'El-kram, les chefs de file d'Ansar Ath-thawra, ont été, eux aussi, élargis après que la preuve fut faite qu'il n'avaient rien commis de bien répréhensible. Les chats noirs, auteurs de la triste razzia de l'ambassade des Etats-Unis, traduits en justice, ont écopé de la très lourde peine de deux ans de prison, avec sursis, et se sont retrouvés, les jolis minets, à l'air libre pour vaquer à leurs innocentes occupations.
Il s'avère ainsi que les chats, indépendamment de leur couleur et de leur accoutrement, ne sont pas du tout dangereux. En tout cas, ils ne font courir aucun risque à la prestigieuse révolution tunisienne. Bien plus, sans eux, cette dernière pourrait tourner court. C'est pourquoi, les autorités compétentes, soucieuses du bien-être national, n'ont pas hésité à appliquer, scrupuleusement et équitablement, la loi en prodiguant à chacun le prix qu'il mérite : c'est ainsi que les chats d'Ansar Shari'a (les enfants de qui vous savez) et d'Ansar Ath-thawra (la conscience d'une révolution, concoctée à distance par ce même qui vous savez) ont été remis en liberté et que cette chatte d'Amina, qui a perturbé le repos de nos chers morts et Sali les murailles saintes de la plus prestigieuse de nos mosquées, a été arrêtée et traduite en justice sous la terrible accusation de profanation !
Les mauvaises langues, qui voient du louche partout, prétendent que la turbulente félidée risque de se retrouver derrière les barreaux parce que le père de ses congénères les chats est, par nature ou par stratégie, misogyne jusqu'au bout des ongles. Ce fruste patriarche admet très mal que, dans son royaume béni, une femelle – en particulier la chatte pour la stricte raison que nous avons bien explicitée en exergue – puisse exhiber (je dis bien exhiber, autrement dit mettre à nu), au lieu des mines et des missiles, ses beautés orientales (dites aussi amortisseurs, avant-scènes, ballons, ballotes, bossoirs et boîtes à lait), sur la place publique alors qu'elle aurait dû les réserver au seul plaisir des moudjahidines qui s'activent, sur le front syrien, pour le compte du Grand Satan et de son protégé dans la région, le très gentil chat gris, baptisé Israël.
C'est ainsi que, dans ces milieux malfamés, hostiles à la révolution du jasmin, à ses agents et à ses fervents immunisateurs (néologisme à mettre à l'actif du génie contre-révolutionnaire de qui vous savez), l'imagination n'a pas chômé. En réaction aux poursuites engagées contre Amina Tylor, le porte-parole des avocats du diable a annoncé les couleurs en criant sur tous les toits, pervertissant le fameux proverbe sur les doux chats noirs, les Ansar confirmés du bien, qu'à Kairouan, les chats ne sont pas méchants, les chattes si !
Paradoxalement, ce mensonge éhonté est passé rapidement en proverbe !


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