La caravane "Soumoud" entre en Tunisie    Ksibet el Mediouni : Le désastre écologique à ciel ouvert se poursuit    Festival Au Pays des Enfants à Tunis : une 2e édition exceptionnelle du 26 au 29 juin 2025 (programme)    Skylight Garage Studio : le concours qui met en valeur les talents émergents de l'industrie audiovisuelle    WTA Berlin : Ons Jabeur en demi-finales en double et en quarts en simple    La Tunisie parmi les 20 meilleurs écosystèmes de startups au monde    Grève générale à la CTN à partir de cette date    En images : Menzel Bourguiba partiellement inondée à cause des pluies    Skhira : cinq agents de la Garde nationale périssent dans un terrible accident de la route    Sfax : cinq morts parmi les forces de sécurité dans un accident de la route    216 Capital investit dans Talenteo, la startup RH Tech africaine en pleine expansion    Tunisair - Evolution des indicateurs de l'activité commerciale pour avril et mai 2025    Les Tunisiens en Iran sont en sécurité, assure le ministère des Affaires étrangères    Découvrez l'heure et les chaînes de diffusion du quart de finale en double d'Ons Jabeur    Météo en Tunisie : des pluies attendues sur plusieurs régions    L'Iran frappe des sites de renseignement militaire sionistes    Un séisme de magnitude 6,1 frappe le Japon    Pétrole, inflation et finances publiques : le diagnostic de Moez Soussi    Le CNRD presse les banques à respecter les décisions de la Banque centrale    33.000 élèves passent aujourd'hui le concours de la neuvième    Taher Mezzi : les négociations sociales doivent porter sur les aspects réglementaires et pécuniaires    ARESSE, une initiative pour relever les défis environnementaux    L'OACA lance des cartes de parking électroniques à l'aéroport Tunis-Carthage !    Le Palais de Justice de Tunis: Aux origines d'un monument et d'une institution    Hind Sabri déchue de sa nationalité égyptienne? Il s'agit d'une fausse information    Bassem Ennaifer : vers une croissance de 3,9% en 2027    Caravane Al Soumoud 2.0 en préparation : Ghassen Henchiri annonce une suite à l'initiative    Hasna Jiballah loin de ses objectifs, l'échec cuisant des sociétés communautaires    Fonction publique et institutions : L'heure du tri et de la restructuration    Le Chef de l'Etat reçoit le ministre des Affaires étrangères, de la Migration et des Tunisiens à l'étranger : Le front diplomatique au service de la libération nationale    Lutte contre la criminalité et la spéculation : Saïed donne ses instructions    Mondial des clubs : Al-Hilal arrache un nul historique face au Real Madrid    Para-athlétisme : La Tunisie règne sur le Grand Prix de Tunis avec 24 médailles    3e anniversaire en prison : Chayma Issa et Dalila Msaddek rendent hommage à Jaouhar Ben Mbarek    Skylight Garage Studio : Le concours qui met en valeur les talents émergents de l'industrie audiovisuelle    France : Vers l'interdiction des mariages avec des sans-papiers    Salon international de la céramique contemporaine du 20 juin au 15 juillet 2025 à la médina de Tunis    Ons Jabeur bat Jasmine Paolini et se qualifie pour les quarts de finale du WTA 500 de Berlin    Fête de la musique - L'orchestre fête la musique: Pôle musique et Opéra    Caravane Soumoud : retour vers la Tunisie après la libération des personnes arrêtées    Sonia Dahmani visée par une nouvelle affaire sur la base du décret 54    Tunisie : Fin officielle de la sous-traitance dans le secteur public et dissolution d'Itissalia Services    Il y un an Khémais Khayati nous quittait : la liberté à hauteur d'homme    Coupe du monde des clubs 2025 : sur quelle chaîne suivre Manchester City face au Wydad ?    Ridha Lamouri: Le galeriste passionné    beIN MEDIA GROUP prolonge ses droits exclusifs de diffusion de la Premier League jusqu'en 2028    Ons Jabeur poursuit son parcours à Berlin en double et en simple    La Tunisie mobilise les soutiens en faveur de son candidat l'ambassadeur Sabri Bachtobji, à la tête de l'Organisation Internationale pour l'Interdiction des Armes Chimiques (OIAC)    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Chronique, Le mot pour le dire : a Kairouan, Les chats ne sont pas méchants, les chattes si !
Publié dans Tunivisions le 31 - 05 - 2013

« De conin, qui signifiait lapin en vieux français mais désignant également le sexe féminin, ne demeure que le con. On a remplacé lapin par chatte. Le sexe est devenu carnivore ».
Roland Topor
Il est un proverbe, fort connu, qui stipule que la nuit tous les chats sont gris, dont une variante précise que c'est le soir que tous les chats sont noirs. Considéré à la lumière de l'actualité nationale, cette loi s'avère être inexacte, voire carrément fausse, surtout que le proverbe, dans ces deux versions, parle de chats et non de chattes. Cette restriction, du reste fort compréhensible, dans un idiome où le passage du masculin au féminin pourrait ne pas affecter seulement le genre d'un vocable, mais également son acception prouve, si besoin est, que la pudeur n'est pas la vertu des seuls humains.
C'est donc en vertu de cette anomalie linguistique congénitale que le mâle passe inaperçu, comme l'huile sur l'eau, pour paraphraser un proverbe du terroir, alors que la femelle, elle, risque de tomber dans les filets. Ce qui s'est passé dernièrement à Kairouan, lors du congrès d'Ansar Shari'a, en constitue l'illustration magistrale. Les milliers de chats – noirs en plein jour – de cette formation illégale n'ont pas attiré l'attention des autorités judiciaires, ou pas suffisamment en tout cas. L'unique chatte de Femen, la très célèbre Amina Tyler, s'est fait épingler, elle, pour avoir osé écrire – quelle profanation ! – le mot Femen sur la murette d'un cimetière, geste qui a réussi à foutre les morts tellement en rogne qu'ils ont menacé de quitter leurs trous noirs pour corriger de leurs propres os cette femelle insolente et lubrique !
Il faut préciser, en faveur des chats d'Ansar Shari'a, que leurs chattes étaient tout à fait invisibles sous les tentes ambulantes qui leur servent de robes. De très mauvaises langues ont assuré que, si les morts ne se sont pas fâchés contre les pieux félidés, c'est parce que ces derniers, trop respectueux de la bienséance, ont interdit à leurs douces moitiés de brandir leurs armes ailleurs que sur les fronts où se démènent les moudjahidines. Les fantômes niqabés, présents ce dimanche 19/5/2013 à Kairouan, seraient donc les membres de l'escorte de l'insaisissable Abou Iyadh que la pression des tagouth a contraint, pour épargner sa barbe fleurie, à endosser l'humiliante tunique des chattes !
Voilà pourquoi les morts, dont le flair est infaillible, n'ont pas rouspété contre les tentes mouvantes et se sont acharnés contre l'incorrigible Amina. Leur hargne était d'autant plus virulente que l'immense provocatrice ne s'est pas servie, comme toutes ses sœurs, de son arme légale – celle précisément que les pieuses batailleuses exhibent sans vergogne sur le front syrien – mais d'un calame, un vrai, au moyen duquel elle a tracé, en lettres païennes, l'horrible nom de sa secte diabolique. A cela s'joute le fait, impardonnable entre tous, qu'elle était l'unique femelle visible dans un rassemblement où les filles d'Eve, en règle générale, sont condamnées à la discrétion absolue !
Ce qui s'est passé à Kairouan est simple et sans équivoque : les chats d'Ansar Shari'a, dans leurs tuniques bariolées, allant du gris au noir, se sont révélés sous leur vrai jour de petites bêtes, toutes humaines et inoffensives. Cette incroyable métamorphose est corroborée par le fait que ces soldats de l'amour, de la solidarité et de l'entraide se sont produits sous le soleil, réfutant ainsi l'ignominieuse thèse selon laquelle ils seraient d'insatiables vampires. Il est donc normal que les autorités judiciaires, dont la perspicacité est hors de cause, aient été sensibles à cet aspect de l'affaire et aient libéré les rares chats que les agents de l'ordre ont, par excès de précaution sans doute, mis aux arrêts. Les grands chats d'El-kram, les chefs de file d'Ansar Ath-thawra, ont été, eux aussi, élargis après que la preuve fut faite qu'il n'avaient rien commis de bien répréhensible. Les chats noirs, auteurs de la triste razzia de l'ambassade des Etats-Unis, traduits en justice, ont écopé de la très lourde peine de deux ans de prison, avec sursis, et se sont retrouvés, les jolis minets, à l'air libre pour vaquer à leurs innocentes occupations.
Il s'avère ainsi que les chats, indépendamment de leur couleur et de leur accoutrement, ne sont pas du tout dangereux. En tout cas, ils ne font courir aucun risque à la prestigieuse révolution tunisienne. Bien plus, sans eux, cette dernière pourrait tourner court. C'est pourquoi, les autorités compétentes, soucieuses du bien-être national, n'ont pas hésité à appliquer, scrupuleusement et équitablement, la loi en prodiguant à chacun le prix qu'il mérite : c'est ainsi que les chats d'Ansar Shari'a (les enfants de qui vous savez) et d'Ansar Ath-thawra (la conscience d'une révolution, concoctée à distance par ce même qui vous savez) ont été remis en liberté et que cette chatte d'Amina, qui a perturbé le repos de nos chers morts et Sali les murailles saintes de la plus prestigieuse de nos mosquées, a été arrêtée et traduite en justice sous la terrible accusation de profanation !
Les mauvaises langues, qui voient du louche partout, prétendent que la turbulente félidée risque de se retrouver derrière les barreaux parce que le père de ses congénères les chats est, par nature ou par stratégie, misogyne jusqu'au bout des ongles. Ce fruste patriarche admet très mal que, dans son royaume béni, une femelle – en particulier la chatte pour la stricte raison que nous avons bien explicitée en exergue – puisse exhiber (je dis bien exhiber, autrement dit mettre à nu), au lieu des mines et des missiles, ses beautés orientales (dites aussi amortisseurs, avant-scènes, ballons, ballotes, bossoirs et boîtes à lait), sur la place publique alors qu'elle aurait dû les réserver au seul plaisir des moudjahidines qui s'activent, sur le front syrien, pour le compte du Grand Satan et de son protégé dans la région, le très gentil chat gris, baptisé Israël.
C'est ainsi que, dans ces milieux malfamés, hostiles à la révolution du jasmin, à ses agents et à ses fervents immunisateurs (néologisme à mettre à l'actif du génie contre-révolutionnaire de qui vous savez), l'imagination n'a pas chômé. En réaction aux poursuites engagées contre Amina Tylor, le porte-parole des avocats du diable a annoncé les couleurs en criant sur tous les toits, pervertissant le fameux proverbe sur les doux chats noirs, les Ansar confirmés du bien, qu'à Kairouan, les chats ne sont pas méchants, les chattes si !
Paradoxalement, ce mensonge éhonté est passé rapidement en proverbe !


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.