"Winou el pétrole?" cette compagne qui dure depuis deux semaines visant à faire pression sur le gouvernement actuel en accusant les responsables de non transparence dans le traitement de ce sujet, reste encore au cœur de l'actualité et domine tout les réseaux sociaux. Le questionnement sur le secteur de l'énergie faisant polémique sur les réseaux sociaux n'est pas passé sans tambour ni trompette, au point que cela a engendré des déclarations qui ne sont pas pour le moins dérisoire. Des parties politiques dont plusieurs dirigeants du CPR et du Courant démocrate ont soutenu cette compagne et se sont prononcés sur le sujet en revendiquant la création d'une commission d'enquête sur les ressources pétrolières et en pointant du doigt le manque de clarté du gouvernement concernant les secteurs énergétiques. Certains accuse ce dernier d'instrumentaliser ce dossier à des fins politiques, d'autres s'en prennent au secteurs privées. Les accusations on même touché madame Wided Bouchamaoui présidente de l'union tunisienne de l'industrie du commerce et de l'artisanat ainsi que Mehdi Jomâa ex chef du gouvernement. Lors d'une visite rendue à un centre d'examen du baccalauréat le mercredi 3 juin 2015, Beji Caid Sebssi Président de la République a déclaré aux élèves, sur une touche d'humour et d'espoir : « C'est vous le pétrole, la richesse de la Tunisie». En guise de réponse à la campagne «Winou El-Pétrole? », Rached Ghannouchi Président du mouvement Ennahdha a appuyé dans une déclaration radiophonique, les propos de Béji Caid Sebssi, ce qui constitue un pas important pour comprendre ce qui se trame à travers cette compagne et découvrir les instigateurs. Cette compagne a provoqué plusieurs incidents dont la fermeture de puits de pétrole notamment à Kebili ce qui laisse présager le départ des entreprises étrangères de forage et d'exploitations pétrolières. Des foules de jeunes ont manifesté à l'avenue Habib Bourguiba ainsi que dans plusieurs villages du sud tunisien brandissant des slogans accusant les responsables du secteur et le gouvernement actuel d'opacité quant à ce sujet. Lors d'une interview accordée a une radio de la place, le Ministre de l'Industrie et de l'Energie a qualifié cette compagne « d'inacceptable », en indiquant que la production nationale de pétrole est passée de 54 à 51 mille barils par jour après les évènements survenus dans la région d'Al Faouar, précisant que la production nationale est loin de couvrir la consommation. Concernant les puits de pétrole en Tunisie, il a ajouté qu'à l'exception des puits d'Achtarout, El Borma et Sadrabaal, les autres ont une production faible et négligeable. Mais toutes les réponses officielles à cette revendication sont loin de satisfaire cette mouvance au point d'interpeler la réflexion sur les objectifs réels de leurs leaders. Et si la phrase de Mohamed Akrout, Pdg de l'ETAP qui dit « la Tunisie ne dort pas sur une mer de pétrole » était vraie, la prochaine compagne revendiquera t-elle une goute de pétrole pour chaque tunisien ?