Le peuple s'est soulevé, comme un seul homme et a dit son mot: «Plus jamais ça». Le peuple s'est réapproprié sa souveraineté. Il lui reste à faire le plus dur: bâtir l'Etat de droit et pouvoir jouir de l'alternance enfin! Ainsi que les libertés publiques et par-dessus toute la stabilité politique. Nous devrons à Mohamed Bouazizi ainsi qu'à la centaine de «chouhadas» patriotes, notre affranchissement, que nous espérons définitif. Ils ont rétabli une vérité trop longtemps méprisée, injustement occultée ou raillée, à savoir que le peuple tunisien a pour devise unique «la vie dans la dignité ou la mort dans l'honneur» et c'est inscrit dans notre hymne national. Le modèle à suivre, pas le contre exemple subversif Ils sont tombés sur le champ d'honneur et ils rejoindront certainement un monde meilleur mais ne quitteront plus notre mémoire collective, notre Panthéon national, à jamais. Nous souhaitons paix à leur âme et jurons fidélité à leur combat. Leur vie a été le prix de notre survie. Leur acte à la fois désespéré et courageux nous a donné ce printemps politique dont nous avons toujours rêvé. Leur mort nous contraint à faire de notre pays le laboratoire d'expérimentation de l'émancipation démocratique et non un foyer de subversion. Il nous faudra être le modèle à suivre et non le contre exemple. Nous avons une opportunité unique pour concrétiser le «Miracle tunisien». Nous avons choisi l'autre façon de faire le politique, c'est-à-dire la voie de la noblesse de la représentativité populaire avec un passage momentané par une transition constitutionnelle. Rappelons-nous que nous leur devons de réussir. Avec éclat et sans dégâts. Eviter l'errance démocratique La Tunisie vit un moment ultra critique où il nous faut savoir gérer notre victoire. Il ne faut pas qu'elle nous échappe ni qu'elle soit usurpée, ne nous laissons pas frustrer de cette avancée unique qui nous a fait gravir la dernière marche de l'édifice politique qui nous apportera la stabilité réelle. Nous avons à notre tour à choisir un modèle d'architecture institutionnelle et il faudrait que ce soit le bon. Il ne faut pas que notre envie, toute compréhensible et légitime, d'assouvir et d'étancher notre soif de représentativité nous oriente vers une démocratie atomisée avec une infinité de formations politiques. Le 14 janvier nous étions unis comme les doigts de la main sur l'avenue Bourguiba, sachons ne pas sombrer dans les clivages. Nous souhaitons le regroupement des diverses sensibilités et formations politiques en un front populaire et démocratique, de taille, pour qu'il puisse rassembler la majorité des Tunisiens. L'opposition doit savoir muer en force de proposition et nous sommes prêts à lui faire confiance même s'il lui manque l'expérience et la culture du pouvoir. Nous sommes prêts à en prendre le pari. Et la guerre civile A l'heure actuelle, les hordes antinationales et les meutes des «ripoux» et des barbouzes en tous genres, ces souillures de ce corps sécuritaire malsain qui nous a privés d'une vraie police nationale au service de l'Etat et du citoyen, veulent nous projeter dans une guerre civile. Cet appareil immonde est aujourd'hui défaillant, comme il l'a été lors des émeutes du pain, ces gens qui sont en danger de stabilité politique veulent nous voler notre victoire. Sachons résister! Rétablissons l'ordre et protégeons-nous et laissons les explications pour plus tard. Un temps pour la défense et un temps pour le démantèlement de la piovra sécuritaire et Rcdéenne (entendre du RCD), leurs phalanges et leurs milices. D'abord et avant tou, construisons notre nouvelle Tunisie. Pas une minute à perdre Il nous faut en mettre un bon coup ensemble. Toutes les énergies vives de notre pays doivent montrer que notre pays sait se mettre en intelligence avec l'Histoire. Le peuple a demandé de rétablir les valeurs républicaines de justice, de liberté et de travail. Bouazizi et ses compagnons n'ont demandé qu'à travailler et de vivre du fruit de leur travail. Y-a-t-il revendication plus noble? Sachons prouver que nous savons mettre sur pied une «Méritocratie» assez rapidement, en commençant par blanchir notre administration de ses cellules RCdéennes néfastes qui l'ont perverti, remplaçant le travail par le clientélisme, parce que dans quelques semaines, nous allons négocier notre statut de partenaire privilégié avec l'UE, et qu'au mois de mars prochain, nous devons régler une échéance de notre dette extérieure (Samourai, Japon)pour 600 MDT, et que tout de suite l'on doit mettre en route le grand chantier qui consiste à créer des bassins d'emplois dans nos régions de l'intérieur. Nous n'avons pas une minute à perdre et c'est sous cet angle que le peuple a accepté le recours à l'article 56 de notre constitution puis au suivant, pour laisser un sursis au déserteur. L'urgence doit nous faire positiver, un peu comme le fait notre profession après l'adieu à Ammar 404 qui laissera Salah définitivement en paix sous l'il bienveillant de l'armée nationale dont nous saluons le code d'honneur et le haut sens patriotique.