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«Le SNG aura des impacts positifs sur le développement économique et social de la Tunisie»
Marc LeMaire, spécialiste de géomatique
Publié dans WMC actualités le 11 - 05 - 2005

La Tunisie veut se doter d'un système d'informations numérisées visant à favoriser son développement durable à travers l'utilisation de la géomatique comme outil stratégique. Pour ce faire, un schéma national de géomatique a été conçu dont l'objectif essentiel est l'amélioration de la qualité des informations géospatiales.
En vue d'en savoir plus, nous avons rencontré M. Marc LeMaire, représentant du gouvernement du Canada et coordinateur du Schéma national de géomatique (SNG).
Marc LeMaire, pourriez-vous en quelques mots nous expliquer ce qu'est la géomatique ?
La géomatique est la science et la technologie de la cueillette, de l'analyse, de l'interprétation, de la distribution et de l'utilisation de l'information géographique. Elle englobe une foule de disciplines qui, dans un système à référence spatiale commune concourent à créer une représentation à la fois détaillée et compréhensible du monde physique et de l'espace que nous y occupons. Parmi ces disciplines, on peut citer : les systèmes d'information géographique, le positionnement global, la télédétection, la cartographie numérique et le levé cadastral. Autant dire que c'est un nouveau secteur de technologie où le Canada s'est affirmé au cours des dernières années comme leader mondial.
Il faut ajouter que la discipline a beaucoup évolué au cours des 10-15 dernières années, ayant bénéficié de l'apport informatique, ce qui permis par exemple aux cartes géographiques de passer du monde statique à celui entièrement ou partiellement numérique ou analogique ; devenant ainsi évolutives et flexibles. Autrement dit, avec votre ordinateur, vous pouvez choisir par exemple de voir uniquement les routes, les câblages du réseau téléphone, les montagnes, ou autres… Ca devient beaucoup plus ouvert, plus flexible.
Pourquoi a-t-on décidé en Tunisie de mettre en place un système de géomatique ?
Il y a eu d'abord la prise de conscience en Tunisie de passer à l'analogique dans les années 1995-1997 ; puis est intervenue la décision très importante à la différence d'autres pays qui considèrent la géomatique comme un outil- de dire que la géomatique est certes un outil mais une façon de faire, c'est-à-dire une mise en place d'informations standardisées, partagées. D'où la décision de revoir de standardiser certaines informations d'un intérêt commun telles que celles liées par exemple aux réseaux routier, la STEG, l'ONAS, l'aménagement du territoire, etc.). Pour ce faire, chacune de ces institutions envoie sur le terrain des entités pour faire la mise à jour. Ce qui engendre des coûts énormes alors que tous les Tunisiens captent la même information. Donc un besoin de standardiser et d'apprendre à travailler ensemble…
Depuis combien d'années travaillez-vous sur ce projet ?
La Tunisie a fait appel au gouvernement canadien en octobre 2000, d'où est intervenu un protocole d'accord entre les deux pays pour la mise en place d'un schéma national de géomatique. Le problème n'est pas un manque d'informations, je dirais même qu'il y a une surabondance d'informations.
Alors à quoi consiste votre rôle si les informations existent?
Notre rôle se situe dans la mise en commun de tous ces ingrédients de façon plus cohérente. C'est donc un travailler de réflexion qui à consiste à dire comment travailler ensemble pour réaliser des économies qui serviront à la mise à jour des informations disponibles, puisqu'une carte, par exemple, qui date de 15 ans n'est pas tellement utile. Le schéma national de géomatique constituera d'énormes possibilités de répondre aux besoins actuels et d'être prêt pour les besoins du futur. Exemple des besoins du futur : Vous êtes venus aujourd'hui nous rencontrer dans nos bureaux, pour ce faire soit vous avez demandé des informations, soit consulté une carte pour savoir où se trouve la rue d'Angola. A l'heure où on parle, il est technologiquement possible pour vous de composer un numéro de téléphone et d'obtenir sur l'écran de votre portable la carte de l'endroit où vous êtes et l'endroit où vous voulez aller.
Quelles sont les économies que peut générer la géomatique ?
On commence à parler de services que représentent ces genres de technologies : on peut par exemple payer 200 millimes pour avoir accès à ces informations. Imaginez l'impact que cela peut avoir que toute la population tunisienne ait accès à ce genre d'informations, à supposer que 500 personnes composent un numéro pour savoir par exemple où se trouve l'hôtel Sheraton… Là on n'est plus dans l'environnement physique pour obtenir ces services mais dans le domaine numérique où il y a des services.
En Tunisie, quelles sont les institutions qui ont été impliquées dans ce projet ?
Le schéma national de géomatique (SNG) décrit également comment les secteurs public et privé peuvent travailler ensemble, ainsi que comment les institutions d'enseignement pourraient fournir des informations fiables et standardisées pour qu'elles soient partagées. Ce qui explique sans doute pourquoi 12 ministères techniques sont impliqués dans ce projet.
Cela va permettre également au secteur privé de faire de la créativité et de l'innovation. La SOTULUB, par exemple, envoie des gens sur le terrain pour rencontrer d'autres personnes ou organisations qui recueillent des huiles usées (il y en a environ 2000). Pour localiser le partenaire, ils ne possèdent pas toutes informations nécessaires, d'où de pertes de temps et d'argent énormes. Or, il est possible de positionner ces 2000 partenaires ou fournisseurs sur une carte numérique et savoir exactement où ils se trouvent partout en Tunisie. L'entreprise ferait énormes économies en faisant lire à ses chauffeurs la carte numérique avant de se rendre sur le lieu. C'est une optimisation de son parcours et de son intervention que la société ferait en adoptant cette solution.
Mais M. Le Maire, en quoi tout ceci peut-il être utile pour la Tunisie d'une façon générale ?
A mon avis, un pays qui possède d'informations sur ses ressources, sur ses infrastructures…, est à même de mieux planifier ses interventions. Un autre exemple : un investisseur décide de construire une usine de transformation de tomate en Tunisie. Il va donc utiliser ce que l'on appelle la géomarketing : poser des questions du genre : «où se trouvent les endroits où on cultive les tomates en Tunisie ? Où est le meilleur site pour installer cette usine ? Si l'exportation doit se faire par bateau, quel est l'endroit le plus adéquat pour installer cette usine ?…». Mais pour avoir de réponses claires et précises à ces questions, il faut avoir des bases de données standardisées. C'est là l'utilité du SNG qui indique qui doit faire quoi, comment et pourquoi on le fait, pour quel impact en termes économiques.
Et le secteur privé dans tout ça … ?
L'Administration devrait donner des pistes : quelles données utiliser, comment les produire ; à partir de là, on pourrait impliquer le secteur privé dans l'exécution des ouvrages une fois les normes et les produits connus. Ça devient une symbiose avec trois voies. Ce serait une erreur de considérer que c'est une chasse gardée, car le projet est à même d'ouvrir de nouveaux marchés, de nouveaux services et de nouveaux produits avec la mise en œuvre du SNG.
Quel est l'organisme qui chapeaute le projet en Tunisie ?
L'approche du Canada en la matière, c'est de personnaliser le produit en fonction des besoins du client. Ceci étant, ici en Tunisie, nous travaillons en fonction certes des besoins mais en tenant compte des contraintes. Nous avons compris que les 12 ministères impliqués dans le projet de SNG ont besoin d'une entité qui va chapeauter tout le processus ; dans le jargon du SNG, on parle d'une instance de concertation et de coordination, un organisme qui n'existe pas au moment où nous parlons, mais qui sera créé avec des ressources propres et des pouvoirs pour justement favoriser la mise en œuvre cohérente et intervenir avec les 12 ministères en question…
Cet organisme pourrait être sous tutelle au sein d'un ministère, ou totalement autonome, ou bien carrément supervisé par le Premier ministère. En tout cas, en ce qui nous concerne en tant que chargés de la mise en œuvre de ce projet, nous avons fait des propositions qui contiennent des pour et des contre.
Quelles sont les éventuelles créations d'emplois attendues ?
Nous avons constaté au Canada et aux Etats-Unis que si des informations standardisées numériques existent, le secteur privé peut se positionner très vite et offrir des produits avec des données numériques ou la géomatique. Donc, si la volonté est clairement exprimée et que cette matière première, c'est-à-dire ces données numériques sont disponibles, le secteur privé tunisien va les observer et choisir le créneau là où il peut fournir des services…
Ceci pour dire que si les informations ne sont pas disponibles sur place (dans le pays), les gens vont recourir à d'autres voies pour les obtenir. Aujourd'hui on peut facilement surfer sur Internet et commander une image satellite de la Tunisie chez les Français, Américains, Canadiens ou Allemands… Alors pourquoi pas disposer et fournir ces informations éventuellement aux citoyens ou entreprises qui le désirent ?
En 2000-2002, il y avait au Canada environ 2700 entreprises qui gravitaient autour de la cartographie numérique et de la géomatique, qui emploient chacune environ 25 personnes ; ces entreprises oeuvrent au Canada et à l'étranger. Autant dire que la mise en place par la Tunisie d'un SNG le premier en Afrique- pourrait être une opportunité pour les entreprises tunisiennes d'offrir des services à l'étranger. D'ailleurs, certaines ont commencé à frapper à notre porte pour demander à ce qu'on leur livre ce qui est déjà développé pour qu'elles le fournissent à leurs clients ; cela veut dire qu'il y a déjà des entreprises qui se positionnent. L'ISET de Nabeul a déjà un programme de formation en géomatique, l'Université de La Manouba présente un mastère en géomatique.
Donc la mise en œuvre du SNG devrait avoir un impact très important et permettre un certain dynamisme dans le domaine de l'innovation.
Quel est le coût de ce projet ?
Le coût du projet est estimé à plus de 100 MDT sur dix ans ; c'est une somme importante j'en conviens. Mais le coût de ne pas le faire serait encore plus élevé, car si on prenait le temps de calculer les coûts engendrés par la recherche des données par chacun des dix ministères, on verrait que leur cumul est nettement supérieur à 100 MDT sur la même période. Ensuite, le fait de ne pas fournir cette matière première aux clients tunisiens amènent ces derniers à aller les chercher ailleurs.
Donc, nous avons proposé, vu que c'est une grosse somme, de réaliser le projet par étape de trois paliers : un 1er palier de 20-25% sur trois ans (mise en place des choses et voir leur évolution). Pourquoi ? Parce que l'outil informatique étant en constante évolution, il peut y avoir entre temps des opportunités en termes de technologie, de télécommunication. Au bout de trois ans, on essaie de voir le résultat… avant de continuer sur les deux autres paliers. Nous estimons qu'en procédant ainsi, les retombées et bénéfices seront le plus immédiats possibles et les dépenses moins importantes.

Les impacts (résultats escomptés à long terme du projet) sont les suivants :
* Utilisation de la géomatique comme outil stratégique pour favoriser le développement durable.
* Amélioration de la qualité et de la précision des informations géospatiales.
* Information disponible et accessible tant pour les décideurs des corps publics que pour la société civile.
* Elargissement du nombre de facteurs environnementaux pris en considération dans les décisions d'aménagement et d'investissement.
* Une main d'oeuvre technique et professionnelle compétente, en nombre suffisant et représentative pour assurer le développement et l'exploitation adéquate des systèmes.
* Développement de l'offre de services du secteur privé tunisien en géomatique.



Entretien conduit par Tallel Bahoury


07 - 05 - 2005 :: 12:00
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