A l'instar de tous les autres mois de l'année, juillet dernier a eu son lot de mouvements de protestation. En effet, l'Observatoire tunisien des droits économiques et sociaux en a recensé 90 dans 21 gouvernorats, soit près de 3 protestations par jour. A caractère tantôt collectif tantôt individuel, ces protestations étaient de dimension locale, régionale ou nationale. La scène nationale tunisienne, souligne l'Observatoire dans son dernier bulletin mensuel, a connu nombre d'évènements importants qui ont alimenté directement et inspiré ces mouvements, notamment l'interactivité avec la campagne d'inscription sur les listes d'électeurs, mais aussi en réaction aux récentes attaques terroristes, outre la protestation contre la violence et les appels en faveur de la neutralité des mosquées. L'offensive israélienne à Gaza a été, elle aussi, à l'origine de nombreux mouvements de protestation nationaux à l'appel de plusieurs partis politiques et de composantes de la société civile. L'Observatoire a également constaté que la plupart des régions du pays ont connu des protestations, à l'exception notoire des gouvernorats de Nabeul et de Zaghouan, soit le même schéma relevé en juin. Les protestations ont parfois pris des formes individuelles comme les grèves de la faim, voire des suicides ou tentatives de suicides, ce que l'Observatoire dit reprouver avec force, appelant à ce qu'il y soit remédié avec le concours des médias. Quant aux mouvements de protestation collectifs, l'Observatoire les attribue principalement à la détérioration du pouvoir d'achat, la flambée des prix, mais aussi les réactions de colère des commerçants contre le circuit parallèle ou des éleveurs contre les vols de cheptel, sans compter la condamnation de la violence et du terrorisme.