Une conférence s'est tenue la semaine dernière à Paris sur le thème : «Les éditeurs de logiciels libres : enjeux et perspectives de développement», et ce en présence du patron de Microsoft, Bill Gates et du ministre français délégué à l'Industrie, M. François Loos. Au cours de la conférence, plusieurs sujets ont été évoqués, notamment la contribution de la recherche publique aux PME innovantes, le financement et rôle du capital risque, les facteurs clés de développement des éditeurs de logiciel. Le premier constat qui se dégage aujourd'hui, c'est qu'on assiste à une explosion des contenus numériques. C'est donc à juste raison que M. Loos, en ouvrant la conférence, a souligné d'emblée que"en 2002, la France comptait 700.000 abonnés à Internet haut débit. Le gouvernement s'était alors fixé pour objectif, qu'en 2007, la France en comptera 10 millions. La France en a aujourd'hui 8 millions. Les usages numériques ont explosé". Et ce n'est pas pour déplaire à M. Bill Gates, qui considère que l'industrie du logiciel est une des plus excitantes qui soient aujourd'hui. "Parce que l'économie devient de plus en plus numérique. Des entreprises telles que Renault, Alcatel ou Thomson ont vu le logiciel prendre une place centrale dans leur activité, ce qui n'était pas le cas il y a quelques années. Même phénomène dans le secteur de la santé où les besoins en logiciel sont énormes, pour former les médecins, pour communiquer avec les patients, etc. Les emplois de l'avenir sont dans le logiciel !", a-t-il déclaré. Et en guise de conseils et d'avertissement, il lance ceci : "dirigez vos étudiants vers l'informatique, sinon l'Asie va tout prendre. Les opportunités sont plus nombreuses que vous ne le pensez !" Mais le ministre revient à la charge pour souligner que "Les sources numériques sont de plus en plus nombreuses, que ce soit au niveau des médias, dont toute la production est désormais numérique, ou au niveau des individus qui disposent aujourd'hui de la faculté de publier simplement photos, textes ou contenus multimédias, et grâce notamment à la progression fulgurante depuis 3 ans des accès à l'Internet haut débit". Toujours selon le ministre, s'il en est ainsi, c'est que l'Etat y a mis du sien en mettant en plaçant «une structure pour piloter la numérisation des contenus des bibliothèques françaises, et en cherchant à y associer les bibliothèques de nos partenaires européens». Mettre les moyens nécessaires Il faut dire que les Européens sont conscients de leur retard par rapport aux Américains et comptent bien le rattraper. Premier objectif, disposer d'outils de recherche capables de à même de permettre, de façon simple, de trouver l'information pertinente, estime M. Looos. Et s'il considère que «Google est indiscutablement une grande réussite, parce qu'il apporte une réponse à la recherche d'informations textuelles», il n'en est pas moins conscient que «la recherche dans ce domaine est loin d'être achevée». Et puisque l'hirondelle isolée ne fait le printemps, Français et Allemands se sont déjà unis dans des projets de recherche dans le cadre d'un moteur de recherche multimédia dénommé "quaero" qui regroupe plusieurs partenaires dont Thomson, Deutsche Telekom, France Télécom, Exalead, Inria, l'INA...). Par ailleurs, parce que la réussite dans tous les domaines, et plus précisément dans le secteur de l'innovation, c'est l'argent, alors le gouvernement compte en apporter que l'OMC ne dise surtout pas que c'est contraire aux règles du commerce international. Ainsi, afin de renforcer la compétitivité des territoires, le Comité Interministériel d'Aménagement et de Compétitivité des Territoires (CIACT), réuni le 14 octobre 2005, a décidé d'accélérer les investissements dans les infrastructures françaises, estimant que «la mise en uvre rapide des pôles de compétitivité sur le territoire doit permettre de soutenir l'innovation et la recherche sur l'ensemble du territoire». Passer de 2,2% à 3% du PIB dans les dépenses de R&D Si la France se situe dans la moyenne européenne, avec de 2,2% de son PIB à la recherche, mais elle est derrière le Japon (3,2%), les Etats-Unis (2,9%) ou les pays nordiques (Finlande 3,5%, Suède 4%)". De ce fait, des mesures gouvernementales ont été prises en faveur de l'innovation et de la recherche qui s'articlent sur deux points essentiels : - le statut très avantageux au niveau des impôts et des charges sociales de la Jeune Entreprise Innovante (JEI), - la réforme du crédit impôt recherche qui est le principal outil de soutien à la R&D des entreprises, avec l'introduction d'une part en volume pour en renforcer l'efficacité, part que le gouvernement propose de porter à 10% dans le projet de loi de Finances pour 2006.
En clair, tout a été mis en place pour faire de la France un des champions de la Recherche&Développement au cours des prochaines années. Un exemple que nos pays, notamment la Tunisie, devraient suivre afin de libérer les énergies créatrices de nos jeunes diplômés en quête de moyens pour montrer leur savoir-faire.