Dans la perspective de son adhésion à l'OMC, les autorités algériennes considèrent qu'une des priorités économiques du pays c'est le développement du secteur privé, des PME, et notamment celles innovatrices et à très forte valeur ajoutée technologique. Un obstacle majeur qui freine l'atteinte de cet objectif est l'inexistence en Algérie, hormi Finalep, de sociétés de capital risque. Pour remédier à cette insuffisance, les autorités algériennes envisagent la mise en place d'une société nationale de capital risque. Les grandes entreprises et les banques algériennes semblent adhérer et étudient elles aussi la possibilité de mettre en place des filiales spécialisées dans ce nouveau créneau. Dans cette perspective, tout autant que la mobilisation des ressources de financement, la formation d'équipes de «capital-risqueurs» est considérée comme un impératif pour le pays. Depuis plus de trois ans, les Etats-Unis ont apporté leur concours à la réforme bancaire entreprise en Algérie, notamment en menant, en coopération avec la Société Interbancaire de Formation 'SIBF'', des actions de formation au financement des PME. Lors d'une réunion bilatérale Algérie/Etats-Unis (TIFA), tenue à Washington en décembre 2004, le gouvernement US a approuvé une demande d'assistance technique en matière de capital risque et a conçu à cet effet un projet qui s'inscrirait dans le droit fil des actions de formation menées en Algérie avec la SIBF. Deux mois après l'annonce par le département du Commerce des Etats-Unis du succès de l'atelier sur la problématique de financement des PMI innovatrices au Maghreb, co-organisé à Tunis les 3 et 4 mars dernier, par l'ATIC (Association tunisienne des investisseurs en capital, c'est-à-dire l'association professionnelle tunisienne des sociétés d'investissement des capital risque) et le département américain du commerce, ce dernier recommandait au gouvernement américain le recours à l'expertise tunisienne en matière du capital risque qui s'avère, selon les Américains, plus adaptée que celle américaine pour le marché algérien, et décidait de faire appel aux professionnels membres de l'ATIC pour sa mission en Algérie (**). En juin 2005, le président de l'ATIC a été sollicité pour prendre part à un programme de formation, impliquant une quinzaine de cadres minutieusement sélectionnés pour ancrer le métier du capital risque en Algérie. Le programme a été discuté avec l'ATIC et finalisé en 4 phases dont 3 seront réalisées en 3 jours à Alger et une quatrième d'une semaine aux Etats-Unis. Une approche d'étude de cas a été recommandée et adoptée. Deux membres de l'ATIC ont pris part à cette action dans sa première phase qui s'est achevée le 4 octobre dernier, avec la collaboration d'un avocat américain senior, spécialisé dans la propriété intellectuelle et ayant des responsabilités conséquentes dans le domaine du financement des PME innovatrices. Deux autres actions suivront en janvier et février prochains pour approfondir l'approche du capital-risqueur pour des projets en création, en développement, puis en matière de gestion du portefeuille et du monitoring de la performance des fonds. La phase 4 (dernière semaine de mars 2006) serait une Mission d'études d'une semaine aux USA qui permettra aux participants de rencontrer des experts en capital risque de la SFI (Groupe Banque mondiale), de la SBA (SBIC), d'universités et de sociétés privées de capital risque. Cette mission pourrait être préparée par un passage recommandé en Tunisie des responsables algériens. L'ATIC considère cette action comme importante pour introduire le savoir-faire tunisien aux pays du Maghreb dans ce créneau ou les Tunisiens sont appréciés et jouissent déjà d'une bonne réputation. Cette action permettra, d'autre part, de développer les affinités entre les managers des fonds algériens et tunisiens et de renforcer les échanges entre les pays du Maghreb qui ne pourrait qu'être bénéfique pour la Tunisie.