Un reportage sur la vente conditionnée dans les cafés a été diffusé sur Tunis 7 dimanche 15 octobre dans le cadre du journal de 20 heures. Dans ce reportage, les journalistes de la télévision tunisienne ont invité le syndicat général des cafés et un représentant de l'Organisation de défense des consommateurs (ODC). Il se trouve, comme vous l'avez certainement constaté, que la pratique de la vente conditionnée dans les cafés se trouve de plus en plus répandue, notamment dans les quartiers chics tels les Berges du Lac ou la Cité Ennasr. On dit notamment, car même dans les cités populaires, on n'échappe pas à cette arnaque où l'on exige des clients d'acheter des gâteaux avec leur café ou encore de prendre obligatoirement une bouteille d'eau minérale. Ces deux produits échappant à la grille tarifaire imposée par les autorités de tutelle sont vendus au prix fort. Répondant aux questions de notre confrère, le secrétaire général de l'ODC, M. Hassen Khabthani, a déclaré que l'écrasante majorité des cafés à Tunis pratiquent la vente conditionnée. Ce qui explique cet état de faits (devant lequel l'ODC semble totalement impuissante si l'on se réfère à ce témoignage), c'est que les cafés verbalisés ne courent pas grand-chose : une amende variant entre 50 et 5.000 dinars. Un montant qu'ils arrivent à récolter en une nuit, deux au maximum, par leurs pratiques interdites. Ce qu'il faut (et c'est ce qu'ont demandé les intervenants à l'émission), c'est de fermer carrément les cafés où l'on enregistre ce type d'infractions et notamment les récidivistes. Car, qu'est-ce qui va empêcher un café de récidiver des dizaines de fois si à chaque fois les inspecteurs ne le verbalisent que de quelques dizaines de dinars ? Comme on sait que les inspecteurs sont peu nombreux et qu'ils ne peuvent tout contrôler, c'est carrément la voie libre à l'impunité pour les cafés au grand dam du consommateur et de l'organisation chargée de les défendre. R.B.H.