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Rare et chère à l'intérieur, la datte tunisienne s'exporte bien
Publié dans WMC actualités le 19 - 10 - 2006

Produit agricole stratégique à l'exportation, autant que l'huile d'olive ou les agrumes, les dattes tunisiennes se sont distinguées, en ce mois de ramadan, par leur rareté, et surtout, par leur cherté. Le kilogramme se vendait à plus de trois dinars contre 1,8 dinar en période normale.
Le marché a été approvisionné, au cours de la première semaine de ce mois saint, par le stock de la campagne 2005-2006. La production de la campagne 2006-2007 n'a commencé à envahir les étalages que durant la deuxième quinzaine du mois de ramadhan, au grand bonheur de ceux qui font le carême.
La pénurie de cette année a mis à nu le véritable talon d'Achille du secteur qui demeure la faible capacité de stockage. L'offre disponible est estimée, actuellement, à 15 mille tonnes, gérées par 27 unités de conditionnement alors que la demande est évaluée à 32.500 tonnes.
La situation a amené l'Etat à instituer des incitations fiscales et financières pour aider les gros conditionneurs à se mettre à niveau, à moderniser leurs équipements vétustes, à se doter d'unités de maintenance et à s'adapter aux normes de management de sécurité alimentaire (Haccp) exigées à l'exportation.
Pour la prochaine année, les responsables du secteur se veulent rassurants. Officiellement, des dispositions seraient prises pour que cette pénurie ne se reproduise plus durant le prochain mois de ramadan version 2007. L'accent sera mis sur la constitution de stocks régulateurs.
Très prisée au mois de Ramadan, la datte a une connotation religieuse pour les musulmans qui ont l'habitude de rompre le jeune, en mangeant une datte, excellente façon, paraît-il, pour faire démarrer le métabolisme après une journée d'abstinence.
Selon Mohamed Ali Jendoubi, Directeur Général du Groupement interprofessionnel des fruits (GIF), la production des dattes est estimée pour la campagne 2006-2007 à 128 mille tonnes dont 78 mille tonnes de deglat nour, soit une augmentation de 30% par rapport à une campagne auparavant (100 mille tonnes).
Les structures d'appui expliquent cet accroissement de la production par les efforts déployés par les agriculteurs en vue de protéger quelque 8 millions de régimes contre une moyenne annuelle de 6 millions de régimes.
Le GIF estime également que ces résultats sont le fruit de l'encadrement et de l'assistance que les structures d'appui ont apportés aux 40 mille palméiculteurs des oasis tunisiennes, notamment, en matière de conditionnement, de stockage et de promotion.
La Tunisie, premier exportateur de deglet nour, principale variété exportée qui se distingue par sa couleur blonde translucide et par sa saveur exceptionnelle, en exporte, annuellement, une moyenne de 30 mille tonnes dont 15.000 sur le seul marché européen. Par pays, la France est le premier client de la Tunisie, suivi de l'Italie, les Etats-Unis, l'Allemagne, la Belgique, les pays du Golfe persique.
Le GIF fait état de l'émergence de nouveaux marchés porteurs pour la datte tunisienne. Il s'agit entre autres des marchés turc, indonésien, russe, mauritanien et malaisien. Ces marchés figurent parmi les dix premiers débouchés de la datte tunisienne.
Il faut reconnaître ici que les débouchés à l'extérieur ont tendance à devenir de plus en plus rémunérateurs. A titre indicatif, durant ce mois de ramadan (2006), la datte tunisienne était la seule sur le marché mondial. Du coup, son prix a augmenté de 20%.
Les recettes s'en sont positivement ressenties et ont réalisé un bond qualitatif. Elles ont augmenté de 67 millions de dinars en 2000 à 137 millions de dinars en 2005. Le volume de dattes exportées s'élève à 52.700 tonnes.
Le GIF, structure étatique chargée notamment d'encadrer les oasis tunisiens, accorde des primes et autres subventions aux exportateurs qui prennent l'initiative d'identifier de nouveaux débouchés pour écouler la datte tunisienne et de provoquer un glissement d'une partie de la demande de dattes deglet nour vers d'autres variétés (dattes sèches).
Pour la campagne 2006-2007, le GIF projette d'exporter 45 mille tonnes et a fixé le démarrage des exportations pour le 18 octobre 2006.
Dans la perspective de renforcer ces performances, le GIF entend s'investir totalement dans l'assurance qualité. A cette fin, il vient d'arrêter une stratégie en deux points.
En amont, il se propose d'encourager les agriculteurs à lutter contre la pyrale (Ectomyelois ceratoniae), insecte nocif pour les palmeraies, à utiliser, à cette fin, des moustiquaires moyennant des avantages financiers (10% d'avance sur les dépenses à engager) et à nettoyer les oasis exploités.
En aval, le GIF est déterminé à aller plus loin sur la voie de l'amélioration de la compétitivité de la datte tunisienne face à sa principale concurrente, particulièrement, la datte marocaine.
Dans cette optique, il compte mettre au point, à partir de cette campagne (2006-2007), un système de traçabilité de la datte tunisienne. A cet effet, tout un chantier sera ouvert. Il concernera l'élaboration d'un répertoire codé des oasis, campagnes, variétés, producteurs dattiers, exportateurs, marchés et tous les autres intervenants dans le secteur. Au final, un site Web pour améliorer la visibilité de la datte tunisienne et de l'environnement dans lequel elle est produite sera mis au point.
La donne de l'écosystème
La valeur marchande des dattes ne doit pas occulter, toutefois, la fragilité de l'écosystème des oasis tunisiens.
D'une superficie globale de 32 mille hectares répartis sur quatre régions dattières situées aux confins du désert (Tozeur, Gafsa, Gabès et Kébili), ces oasis sont menacées d'érosion génétique. Celle-ci, pour peu qu'elle se poursuive, risque de compromettre la pérennité de l'écosystème oasien.
Pour Noureddine Nasr, agronome coordinateur du Projet sur la gestion participative des ressources phytogénétiques des palmiers dattiers dans les oasis du Maghreb (ipgri), un projet de démonstration financé par le PNUD, le remède passe par la réhabilitation de la diversité génétique.
Deux objectifs sont recherchés : le premier, d'ordre écologique consiste à développer de nouveaux palmeraies pour lutter contre l'avancée des sables, préserver la biodiversité et valoriser des variétés de dattes plus résistantes aux parasites telles que le kintichi et El bisr.
L'agronome rappelle ici que le principal fléau qui menace les oasis tunisienness a pour nom "Bayoudh". Ce parasite a décimé au Maroc et en Algérie une dizaine de millions de palmiers. La Tunisie qui ne compte que 4,5 millions de palmiers risque de connaître le pire des scénarios si jamais ses palmeraies sont affectées par ce parasite.
La deuxième motivation, d'ordre économique, vise à restaurer le rôle de production des oasis. Il s'agit d'exploiter à bon escient la bonne image dont jouit la variété "deglet nour" pour accroître, au plan international, la demande pour les autres variétés (kinta, kintichi...).
D'ou l'enjeu d'explorer de nouveaux marchés tels que les marchés africains, les pays d'Europe centrale et orientale (Peco) et la colonie maghrébine en Europe qui reste attachée aux traditions culinaires à base de dattes.
La non diversification des débouchés n'est pas le seul problème auquel est confronté le secteur. La dépendance des aléas climatiques et l'insuffisance des eaux d'irrigation tunisiennes, le faible rendement du palmier dattier tunisien (25 kg actuellement contre 100 kg et plus ailleurs) entravent, également, le développement des oasis et compromettent leur pérennité.


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