Proposé au président de l'OPIC (Overseas Private Investment Corporation), en septembre dernier, lors de la conférence sur l'investissement et le commerce en Afrique du Nord, organisée à Marrakech. Le projet d'un fonds d'investissement à capitaux arabes pour financer des projets américains au Maghreb est en cours d'élaboration. Explications de Me Moncef Barouni, président de la Chambre tuniso-américaine de commerce. Y'a-t-il des retombées pour la Tunisie de la conférence sur l'investissement et le commerce en Afrique du Nord, organisée en septembre dernier à Marrakech, par l'OPIC (Overseas Private Investment Corporation), l'organisme américain de promotion de l'investissement à l'étranger ? La première retombée est un projet de fonds de développement triangulaire proposé par l'OPIC, à Marrakech même. C'est un fonds dont les ressources vont provenir des pays du Golfe, pour lequel la Tunisie servira de plateforme pour la réalisation du projet, et les Américains participeront par des projets à haute valeur ajoutée sur le plan technologique. Ce projet est dans la phase finale de sa mise en forme. Il sera prochainement présenté à l'OPIC pour examen et étude. La TACC n'est que l'initiateur de l'idée. Le projet sera réalisé par les parties concernées. Quelles sont les priorités de votre plan d'action pour l'année 2006 ? Les priorités sont de deux sortes. D'abord, continuer d'uvrer à l'ouverture des deux marchés américain et tunisien aux échanges entre les deux pays. Ensuite, poursuivre les efforts en vue d'attirer le maximum d'investissements américains en Tunisie, en attendant la conclusion d'un traité instituant une zone de libre-échange entre les deux pays. Cela fait longtemps qu'il n'y a pas eu de nouvel investissement américain en Tunisie ? Si, quand même. Il y en a eu au moins deux. Le premier investissement est dans l'emballage métallique. Il est d'une taille importante et met en uvre une technologie très avancée. Actuellement en exploitation, le projet souffre un peu de quelques problèmes administratifs que le gouvernement est en train de résoudre. Ce projet a été réalisé à un moment où il y a un manque d'initiatives en matière d'investissement. Un deuxième investissement américain a été réalisé dans les composants électroniques pour les télécommunications. Vous savez, les projets de ce genre ne cherchent pas la publicité ! Je crois que la tendance est vers l'attraction de plus d'investissements américains en Tunisie. Pour cela, il faudrait, d'abord, que les investisseurs opérant actuellement en Tunisie soient satisfaits, parce que ce sont eux qui vont pouvoir convaincre les autres. Ensuite, il faut que notre appareil administratif, législatif et financier soit au niveau des attentes des investisseurs. Ces conditions sont-elles réunies ? On n'est jamais dans une situation parfaite. Des efforts sont faits . Quels genres de problèmes se posent encore aux investisseurs ? Par exemple, le projet de l'emballage métallique souffre un peu de problèmes au niveau de la douane. Et heureusement que le gouvernement se penche maintenant sur ce dossier d'une façon officielle et à très haut niveau. Donc, on est conscient qu'il y a encore beaucoup à faire dans le domaine de la dérégulation et de l'assouplissement des systèmes, surtout en matière de douane. Deux cent cadres dirigeants de sociétés informatiques américaines ont assisté au SMSI. Que va-t-il en rester ? A court terme, on ne peut pas juger de l'impact du SMSI sur la très large délégation américaine qui y a assisté. La Chambre tuniso-américaine de commerce a pris la responsabilité d'assurer le suivi. Donc, nous sommes en contact avec ceux qui sont venus à l'occasion de ce grand événement. Il y a un échange de points de vue et d'informations. A moyen et long terme, on verra certainement des retombées positives pour la Tunisie. Comme d'habitude, vous organiserez, en 2006, des missions d'hommes d'affaires tunisiens aux Etats-Unis. Est-il prévu des visites d'hommes d'affaires américains en Tunisie ? On s'attend à ce qu'il y en ait. Nous avons demandé à l'OPIC d'organiser une mission d'hommes d'affaires en Tunisie, comme cela a été fait à Marrakech. Nous voulons avoir exactement le même programme, dans le cadre du suivi. De nombreuses organisations américaines professionnelles et d'affaires s'intéressent d'une façon particulière à la Libye et l'Algérie. Elles reconnaissent que la Tunisie est effectivement partie prenante dans cette région et c'est comme ça que nous allons recevoir des délégations qui viendront dans les pays de la région. Ainsi, et en avril prochain, la Chambre nationale américano-arabe (NUSAC) va organiser une mission en Algérie, en Tunisie et en Libye.