Nos banquiers devraient méditer longuement sur la définition du vocable 'diligence'' car nous sommes là devant l'une des doléances les plus récurrentes de la clientèle des banques (l'un de nos collègues préfère parler d'usagers mais nous préférons parler de clientèle en ce que cela évoque de fidélité et d'attachement). Selon le Petit Larousse, la diligence est le soin attentif, la minutie, la promptitude dans l'exécution, l'empressement, le zèle. Pensez un moment à votre banquier et demandez-vous si tous ces qualificatifs s'appliquent à lui. C'est d'ailleurs ce qu'a fait l'un de nos lecteurs qui nous confia quelques épisodes passablement douloureux dans son chemin de croix pour un crédit bancaire. Cela se passe dans l'une des banques les plus grandes de la Tunisie ; celle qui est peut-être réputée disposer de la plus forte liquidité. Notre lecteur nous raconta d'abord la manière avec laquelle il fut accueilli par les gens responsables des dossiers du crédit. De la froideur, voire de la morgue, comme si cette personne, ce client (ou cet usager) était venu demander une sorte d'obole. C'est en tout cas ce que ressentit notre lecteur qui nous dit n'avoir rien vu de cette chaleur et de cet empressement qui font le succès des grands prestataires de services. Il est vrai que, chez nous, tout le monde n'a pas encore pleinement compris la haute signification du vocable 'services'' ! Son dossier complet, notre lecteur le confia à ces messieurs de la banque en se disant que la froideur de l'accueil allait certainement être balayée par la chaleur de la diligence dans le déblocage des fonds qui, soit dit en passant, n'étaient que de deux mille dinars. Mais telle ne fut sa surprise quand on lui annonça qu'il fallait attendre la fin de la semaine d'après pour espérer voir le petit pécule sur son compte. En Tunisie, on nomme cela un 'crédimédia'' (contraction de Crédit immédiat) et il est censé ne pas dépasser les quarante-huit heures !