Tunis, 21 janvier 2004 Dans son allocution de bienvenue aux participants à la séance d'ouverture de la session plénière du Partenariat stratégique pour l'Afrique (PSA), qui se tient du 19 au 21 janvier 2004 à Tunis, parrainée par la Banque africaine de développement (BAD) et la Banque mondiale, en présence de ministres et de hauts fonctionnaires venus des pays membres régionaux de la BAD, le Président de la BAD, M. Omar Kabbaj, a appelé, mardi 20 janvier 2004 à Tunis, la communauté des bailleurs de fonds à accroître sensiblement le volume de l'aide au développement destinée à l'Afrique, conformément aux engagements pris au niveau international. Une telle assistance, a-t-il déclaré, est devenue nécessaire pour aider les pays africains à « enregistrer des avancées notables vers la réalisation des Objectifs de développement du Millénaire » (ODM). Il a appelé les pays donateurs à poursuivre les actions en faveur de l'allégement de la dette au titre de l'Initiative Pays Pauvres Très Endettés (PPTE). Il a recommandé à cet égard de « suivre attentivement l'impact de l'aide octroyée à ces pays en vue de l'allégement de leur dette dans le cadre de l'Initiative PPTE afin de veiller à ce que leur endettement soit effectivement ramené à un niveau soutenable », étant donné que « les pays pauvres très endettés sont extrêmement vulnérables aux fluctuations défavorables des cours des matières premières ». Il a également souhaité que les négociations relatives au Programme de développement de Doha reprennent dans les meilleurs délais et que les pays donateurs reconsidèrent leur position vis-à-vis de l'épineuse question des subventions agricoles. De leur côté, les pays africains doivent redoubler d'efforts pour atteindre les ODM. A cet égard, l'intensification des réformes en matière de gouvernance en vue d'améliorer le climat des investissements est devenue pressante. Ils doivent également faire preuve d'une volonté accrue dans la lutte contre la pandémie du VIH/SIDA et veiller à poursuivre la tendance récente à l'accroissement des investissements dans la mise en valeur des ressources humaines. Parmi tous ces efforts, le Président Kabbaj a salué l'adoption, par les pays africains, de stratégies de réduction de la pauvreté, qui sont devenues le mécanisme indiqué pour assurer la cohérence des politiques au niveau national. « Ces stratégies permettent également à la communauté des donateurs de coordonner son appui et d'accroître l'efficacité de son assistance », a-t-il souligné, en appelant « les pays africains et les bailleurs de fonds à explorer les voies et moyens de développer davantage ce mécanisme important ». A propos du Nouveau Partenariat pour le développement de l'Afrique (Nepad), le Président Kabbaj s'est félicité de la décision du PSA de resserrer les liens avec le Nepad. Il a dans ce contexte rappelé que le Comité des chefs d'Etat chargé de la mise en uvre du Nepad a confié à la Banque le rôle de chef de file dans les domaines de l'infrastructure et de l'élaboration de normes bancaires et financières. « Dans l'un et l'autre domaine, nous avons pris, en coopération avec le FMI, des dispositions importantes concernant l'élaboration de normes bancaires et financières d'une part, et avec la Banque mondiale et la Banque européenne d'investissement, des initiatives relatives à l'infrastructure, d'autre part », a-t-il ajouté. Pour sa part, la Banque a pris certaines dispositions pour traiter certaines des questions considérées par le PSA comme essentielles pour le renforcement de l'efficience et de l'efficacité de l'aide au développement. Ainsi, l'affectation des ressources du Fonds africain de développement aux pays membres régionaux sur la base de leurs performances est destinée à s'assurer que l'essentiel des ressources aille effectivement aux pays qui mettent en uvre des politiques judicieuses, disposent d'institutions solides, et sont résolument engagés en faveur de la réduction de la pauvreté et de l'égalité entre l'homme et la femme, signalant que le FAD-IX affecte un coefficient de pondération plus élevé à la gouvernance. Par ailleurs, la Banque aligne de plus en plus ses documents de stratégie-pays (DSP) sur les stratégies de réduction de la pauvreté (SRP) des pays membres régionaux là où elles existent. En outre, l'élaboration de ces DSP repose sur une approche participative associant les pays concernés et les partenaires au développement. Le Président Kabbaj a également annoncé que la BAD a parachevé l'élaboration des directives concernant l'appui budgétaire et les approches sectorielles, et de tels programmes sont déjà en cours de réalisation dans le cadre du concours qu'elle apporte à des pays comme le Ghana, le Kenya et l'Ouganda. « Nous espérons recourir davantage à ces instruments dans un nombre accru de pays, à mesure que des stratégies de réduction de la pauvreté sont élaborées et que les systèmes de dépenses publiques sont plus efficients et plus transparents », a-t-il souhaité. S'agissant de la coopération avec les autres partenaires au développement, il a indiqué que « la Banque élabore actuellement un Plan d'action en vue de l'harmonisation, qui comprend des activités visant à opérationnaliser le programme international d'harmonisation et l'élaboration d'indicateurs appropriés de suivi et d'évaluation ». Il a annoncé à cet égard que la BAD accueillera le mois prochain à Marrakech, en collaboration avec la Banque mondiale, la Deuxième table ronde internationale sur la gestion axée sur les résultats du développement. Cette table ronde sera coparrainée par toutes les banques multilatérales de développement en étroite coopération avec le Comité d'aide au développement de l'OCDE. Le Partenariat stratégique pour l'Afrique (PSA), créé en 1987 dans le but de contribuer à la mobilisation de ressources en vue d'aider les pays africains à surmonter leurs difficultés économiques graves, est le forum des bailleurs de fonds qui coordonne l'assistance aux pays africains à faible revenu lourdement endettés qui ont des programmes de réformes économiques avec les institutions financières internationales. En janvier 2000, le PSA a lancé la 5e phase de son programme (2000-2003), et a fait de la réduction de la pauvreté son objectif primordial.
Ce faisant, le PSA a entériné la décision de la communauté internationale de fournir une assistance aux pays à faible revenu sur la base de la soumission de leurs documents de stratégie de réduction de la pauvreté (DSRP) aux conseils d'administration des institutions financières internationales. Durant ses quinze premières années, l'adhésion au PSA était réservée aux principaux bailleurs de fonds bilatéraux et multilatéraux soutenant le développement en Afrique. Récemment, un certain nombre de pays africains ainsi que le Secrétariat du Nepad ont été invités à se joindre au PSA. * Le texte intégral du discours du Président Kabbaj est disponible dans le site Web de la Banque : www.afdb.org
R.B.H
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