Ridha Charfeddine condamné à trois ans de prison et 72 millions de dinars d'amende    Tunisie – Démission du député Abdelaziz Chaabani    Qui est Léon XIV, le premier pape américain de l'histoire ?    Hommage à Farès Khaled : un espace inauguré à l'Institut des langues de Gabès    Bouderbala reçoit l'ambassadeur d'Egypte en Tunisie    Foot-CAN U20: La Tunisie éliminée de la compétition    Tunisie – Quoi de neuf dans le dossier d'Ahmed Souab ?    Réconciliation pénale : la conférence annulée, les salles devenues soudain indisponibles    Tunisie – Le ministère de la défense lance un appel urgent à ces personnes    Photos virales : une affaire égyptienne prise à tort pour un scandale tunisien    La Tunisie s'engage pour la complémentarité africaine lors de la visite de l'AUDA-NEPAD    Tunisie – METEO : Pluies orageuses et grêle sur le nord et localement le centre    Xi et Poutine changent la donne mondiale au nez de Trump    Le Parlement se mobilise pour renforcer le rôle législatif en période critique    Les dégâts agricoles pèsent sur les agriculteurs: Comment réduire la facture ?    Fête nationale de l'agriculture : des produits frais à prix de gros sur l'avenue Habib Bourguiba    50 joueurs, 25 pays : l'Open de Tunis célèbre son 20e anniversaire    GNV investit encore dans la rénovation de sa flotte    QR code, devises, e-paiement : les nouveautés de la douane tunisienne cet été    Banque franco-tunisienne : l'affaire de corruption renvoyée au 26 mai    Kairouan – Sidi Bouzid : vaste opération sécuritaire    Education : boudée par les élèves, la filière mathématiques en voie de disparition    Avril salé pour les Tunisiens : fruits et légumes à des prix records    Ons Jabeur se qualifie pour le troisième tour du tournoi de Rome sans jouer    Ligue 1 : Désignation des arbitres pour la 29e journée, avec un trio marocain pour le clasico C.Africain-Etoile du Sahel    Indice Couscous – Mai 2025 : Combien Coûte un plat de couscous pour 4 personnes en Tunisie ?    Bonne nouvelle : PSG – Inter en clair !    Affaire Kamel Daoud : L'Algérie cible l'écrivain avec deux mandats d'arrêt internationaux    Ben Arous : Interdiction totale de camping et feux face au risque d'incendie    L'UA devant la CIJ : la réaffirmation des droits collectifs et individuels des Palestiniens, et donc des obligations d'Israël, est essentielle pour préserver la crédibilité de l'ordre juridique international    Tensions indo-pakistanaises : une explosion secoue Lahore après les frappes indiennes    Le député Ben Zineb accuse Saloua Abassi d'avoir œuvré à la désintégration de l'Etat    Le ministre des Affaires religieuses en visite de travail à Djerba    Sliti fait la différence et envoie Al-Shamal en quarts    Ministère du Commerce : Poursuite de la maîtrise des prix durant les quatre premiers mois de 2025    Abdelaziz Kacem: Il n'y a pas de civilisation judéo-chrétienne    Abdelhamid Mnaja : pas de rationnement d'eau prévu cet été    Al-Charaa depuis l'Elysée : " Des négociations indirectes sont en cours avec Israël "    Ce pays Schengen va refouler la majorité des étrangers sans papiers    Accord de libre-échange entre Londres et New Delhi : un tournant stratégique post-Brexit    Disney Land bientôt à Abu Dhabi : immersion totale pour les familles du monde arabe    Zaghouan : La 39ème édition du Festival Nesri aura lieu du 17 au 25mai 2025    « Le Retour des Phéniciens » : La 2e édition se tiendra dimanche au vieux port de Bizerte    Tunisie : Ariana célèbre sa 29e édition du Festival des Roses du 09 au 25 mai 2025    "Les Enfants Rouges" de Lotfi Achour doublement primé au Festival de Malmö en Suède    Fathi Triki présente "Philosopher en terre d'islam" à l'IFT ce jeudi 8 mai    Masters 1000 de Rome : Ons Jabeur espère rééditer son exploit de 2022    Natation : la Tunisie accueille le 8e Open Masters avec 18 pays représentés    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Législatives 2019 : L'adieu à la gauche et au front populaire
Publié dans WMC actualités le 09 - 10 - 2019

Une évidence : la gauche tunisienne vient d'essuyer un cuisant échec aux élections générales (la présidentielle et les législatives) de 2019. Ses trois candidats à la présidentielle anticipée -Mongi Rahoui (mouvement des patriotes démocrates, Watad), Hamma Hammami (Parti ouvrier communiste tunisien) et Abid Briki (Mouvement Tunisie en avant)- n'ont pu obtenir, ensemble, que 1,67% des voix.
Aux législatives, selon les sondages à la sortie des urnes, seul le Front populaire (Watad) a pu décrocher un siège, à Jendouba (Mongi Rahoui) contre 15 sièges lors de la dernière législature.
Cette disparition de la gauche du paysage politique –ou presque- est inquiétante au regard de son apport "positif" au sein de l'Assemblée des représentants du peuple (ARP).
En effet, le Front populaire, qui représentait cette gauche au Parlement, s'est distingué, depuis la Constituante de 2011 jusqu'à la législature de 2014, comme une force de propositions pour la consécration des libertés fondamentales et pour la lutte contre la corruption et le lobbysme que favorisaient certaines lois scélérates soumises à l'ARP.
Au nombre de ces acquis, figurent en bonne place l'adoption par la Constituante de l'article 6 de la Constitution sur la liberté de conscience et le blocage au niveau des commissions de lois scélérates qui servaient les lobbies économiques (loi sur l'urgence économique...).
Par ailleurs, ce recul de la gauche, même s'il était prévisible pour des raisons objectives, tombe mal par son timing. Il intervient à un moment où le "terrorisme légalisé" fait son entrée au Parlement.
Les ennemis jurés de la gauche, des islamistes djihadistes regroupés au sein de la coalition d'Al Karama et de ses dérivés (parti Rahma et compagnie), font une entrée massive au palais du Bardo avec plus de 25 députés, sans doute aux dépens de la gauche.
Des erreurs tactiques
Pour revenir aux erreurs qui ont fait chuter la gauche, elles sont, à notre avis, fort nombreuses. On pourrait les compiler en deux catégories. Des erreurs d'ordre tactique et d'autres d'ordre stratégique.
La principale bourde tactique aura été, à notre avis, la scission en deux clans, à la veille des élections générales, du Front populaire. En effet, au mois de mai 2019, ce rassemblement politique des gens de la gauche, nationalistes, écologistes et autres indépendants, né en 2012, a volé en éclats. Neuf députés sur 15 que comptait le groupe parlementaire de ce mouvement ont décidé de démissionner. Il s'agit pour la plupart de députés du Watad.
Pis, le fait que les deux clans portent l'appellation de «Front» a créé une grande confusion auprès des électeurs. Conséquence : en présentant trois candidats à la présidentielle avec trois programmes différents, la gauche n'avait aucune chance de réaliser un score acceptable.
Il faut reconnaître, en même temps, que le vote utile pour le candidat laïc, Abdelkrim Zbidi, et les enjeux que représentait ce vote pour contrecarrer le péril islamiste, même s'il n'a pas abouti, les ont beaucoup défavorisés.
La gauche ne s'est pas adaptée
Sur le plan stratégique, la gauche tunisienne n'a pas su s'adapter dans les temps aux évolutions qu'ont connues les partis de gauche dans le monde. Elle aurait pu ainsi s'inspirer des expertises réussies développées par la gauche européenne ; laquelle, malgré quelques ratés, résiste dans certains (Espagne, Italie, Portugal, France, Allemagne...).
Ainsi, en s'investissant dans l'économie et l'écologie sociales créatrices d'emplois (agriculture bio, énergies vertes, recyclages de déchets, résilience au réchauffement climatique...), elle a récemment récolté quelques bons résultats lors des élections européennes.
Elle est devenue, en France et en Allemagne, la troisième force politique. Malheureusement, le Front populaire n'a pas jugé indispensable de suivre ce bon exemple européen d'autant plus qu'il existe en Tunisie une forte demande environnementale.
Cette non-acceptabilité environnementale s'est amplifiée, depuis le soulèvement du 14 janvier 2011, dans toutes les grandes villes du pays, à Gafsa, à Sfax, à Gabès, à Monastir, à Tunis, à Bizerte...
Autre erreur stratégique, la gauche n'a pas su être à l'écoute du sous-prolétariat rural et suburbain lesquels auraient pu être son vivier électoral.
Ainsi, le Front populaire, qui s'est focalisé sur la critique du surendettement du pays et sur le rôle nuisible que joue, dans ce contexte, le FMI, a rarement présenté d'alternatives crédibles devant profiter aux démunis du pays.
Il s'agit, notamment, de l'exploitation des femmes rurales, du retard qu'accusent les projets de lois sur l'économie solidaire, la micro-assurance agricole, la micro-finance, les énergies vertes, la pollution...
Cela pour dire que les erreurs étaient assez significatives et assez nombreuses pour justifier la chute libre de la gauche tunisienne. Cette dernière a intérêt à cravacher aux fins de se réinventer une identité visible et de refigurer dans le paysage politique.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.