Hamma Hammami, porte-parole de la Coalition du Front (précédemment nommée la Coalition du Front populaire) et secrétaire général du parti des travailleurs est intervenu, ce jeudi 5 décembre 2019 sur les ondes de Mosaïque FM. Invité de Elyes Gharbi, M. Hammami est revenu sur les résultats du Front aux élections législatives assurant que "cet échec électoral ne les vaincra pas puisqu'ils défendent un projet". Toutefois, il a relevé que les conflits politiques au sein du Front populaire déclenchés depuis 2014 ont été très mal gérés ce qui a créé une "immobilité" au sein du parti. Dans ce sens, Hamma Hammami a affirmé que le différend, vu par certains comme une querelle à propos des postes et du pouvoir, aurait dû être résolu par le dialogue. Et d'ajouter qu'il était "responsable d'une grande partie des erreurs commises".
En effet, la crise au sein du Front populaire s'était graduellement aggravée jusqu'à ce que le parti se soit fragmenté en un parti et deux coalitions. Le parti du Front populaire fondé par Mongi Rahoui avait annoncé la formation d'une nouvelle coalition baptisée « Front populaire » et composée du parti du Front populaire, de la Ligue de la gauche ouvrière, le parti d'avant-garde arabe démocratique ainsi que du Parti unifié des patriotes démocrates (Al Watad) qui avait proposé Mongi Rahoui à la présidence de la République.
De son côté, Hamma Hammami est resté le porte-parole de la première coalition du Front populaire créée en 2012 et son candidat à la présidentielle. Sa nouvelle coalition électorale a été nommée « Le Front » au lieu de « Le Front populaire » tout en gardant le même logo utilisé lors des précédentes élections. Concernant le programme du prochain gouvernement, Hamma Hammami a souligné la nécessité de "rétablir la souveraineté nationale" notamment lutter contre l'endettement précisant que le parti des travailleurs propose d'examiner les causes de cet endettement. Il suggère, ainsi, une nouvelle politique économique et sociale qui "rompt avec le passé" qui doit être menée par des personnes "convaincues de ces choix".
Hamma Hammami a, par ailleurs, exprimé sa crainte par rapport à la préservation des acquis et libertés de la Tunisie notamment celle d'expression car "ceux qui gouvernent sont vindicatifs et malveillants".