Après plusieurs tentatives infructueuses, l'Etat tunisien a pu trouver acquéreur à la Socomena (Société tunisienne de construction et de réparation mécaniques et navales), l'une des premières entreprises placée sur la liste du programme de privatisation. Créée en novembre 1963, elle devait réactiver le complexe mécanique et naval hérité de la colonisation française. Société anonyme d'un capital d'un peu plus de 5 MDT, la Socomena réalisait en 2001 un chiffre d'affaires de 3,5 MDT (chiffre entreprise 21), un chiffre en hausse par rapport à celui de 2000 (2,9 MDT), année où il avait alors chuté de plus 1,5 MDT par rapport aux résultats de l'année précédente. Chantier naval de 22 hectares, dont 42 000 m2 couverts, il est constituée de 4 bassins de radoub jaugeant jusqu'à 60 000 tonnes, dont l'un avec un tirant d'eau de presque 14 mètres et deux autres de plus de 11 mètres. Le chantier comprend aussi des quais, des appontements et différents ateliers de chaudronnerie, de mécanique, d'électricité et de menuiserie couvrant plus 34 000 mètres carrés. Pilotée par la banque d'affaires IMBank que dirige M. Afif Chelbi, l'opération de privatisation du complexe mécanique et naval de Menzel Bourguiba a été remportée par la Compagnie Marseille Réparation CMR dirigée par Claude Miguet, en partenariat avec la société Pireco de l'homme d'affaire sfaxien et président de la Chambre de commerce et d'industrie de la même ville, M. Abdessalem Ben Ayed. Cette «privatisation», selon nos informations, s'est faite sous la forme d'une concession pour une période de 30 ans, extensible à 50 ans. On ne connaît pas encore le montant et les conditions de cette concession dont la signature définitive devrait intervenir dans les jours qui viennent. Selon des informations puisées sur le site «Societe.com», la CMR est une société par actions simplifiée d'un capital de 610 000 euros, domiciliée à Marseille. En 2002, elle réalisait un chiffre d'affaires de 4,9 millions d'euros et un résultat net représentant 6,5% de ce chiffre d'affaires. Selon le même site, l'entreprise marseillaise a une situation nette de 933,5 mille euros et une trésorerie de 1,446 millions d'euros, malgré des dettes bancaires et financières de plus de 800.799 euros. Il semblerait en tout cas que cette entreprise ait connu d'énormes difficultés financières. L'entreprise marseillaise a en effet risqué, au moins deux fois, la liquidation. Pendant la séance du 6 mars 1997 du Sénat français, un sénateur a indiqué que la CMR risque une liquidation judiciaire à dater du 25 mars 1997. En 2001, un article de la revue française Le Point écrivait dans son n° 1500 en date du 15 juin 2001, que «si aucun repreneur ne se manifeste, le compagnie marseillaise de réparation devra déposer son bilan». Il semblerait, par la suite, que la CMR ait été sauvée par la holding anglaise travaillant dans le même secteur de la construction et de la réparation navale Cammell Laird. De son côté, Pireco (Petroleum & industrial realization contractors) est une SA d'un capital de 2,8 MDT créée en 1991 par l'homme d'affaires Abdessalem Ben Ayed, employant 80 personnes, spécialisée dans l'ingénierie et les travaux de construction d'ouvrages pour l'industrie pétrolière et gazière. Avec un chiffre d'affaires pour 2002 de 30 MDT, en augmentation depuis 1999. Ce nouveau partenariat étend le champ d'action de la société PIRECO à un secteur où il n'a pas encore exercé auparavant, du moins sous le nom de Pireco. Les clients les plus importants de cette entreprise sont en effet la Serept, l'Etap, Marathon Oil, la Trapsa ou British Gaz (BG). Ses projets les plus importants, selon l'annuaire « Entreprises 21 » réalisé par Phoenix Editions, sont essentiellement la construction en 1994 d'une centrale de traitement de gaz pour BG et l'installation d'une plateforme de forage contrôlée à distance sur le champ offshore Ashtart pour le compte de la Serept. Elle réaliserait aussi des travaux en Libye, en Algérie et en Irak.