Il y a quelques années, le Maroc annonçait un objectif de 10 millions de touristes à l'aube de l'année 2004. Il y a quelques jours, c'est au tour de la Jordanie d'annoncer un objectif de 12 millions de visiteurs d'ici 2010 et ce dans le cadre d'un plan national pour le développement du tourisme. Aussi bien pour le Maroc que pour la Jordanie ou la Tunisie, le tourisme est une source de devises très importante et il est donc normal que ces pays investissement largement dans le secteur et annoncent des objectifs à moyen et long terme. Cela dit, quand on sait que la Jordanie n'a que 1,6 million de touristes (chiffres de 2003) et compte passer en sept ans à 10 millions, il y a lieu de s'interroger sur le comment de ce passage et, surtout, sur ses conséquences sur notre pays. Outre la concurrence Nord-Méditerranéenne et des pays voisins comme le Maroc et l'Egypte, l'ONTT devra préparer très sérieusement l'émergence de ces nouvelles destinations qui, qu'on le veuille ou pas, vont nous prendre des parts de marchés. Parmi les pistes à exploiter figure les nouvelles technologies et Internet qui restent, jusqu'à aujourd'hui, délaissés par l'ONTT et son service marketing. Un grand tour opérateur français sur Internet (qui génère des dizaines de milliers de touristes chaque année pour la Tunisie) s'est plaint de ce désintérêt de l'ONTT. Ce manque d'intérêt a pu être observé depuis plusieurs mois et les différentes manifestations organisées (Séminaires, forums,...) ne semblent pas avoir modifier cette situation. Or, qu'on le veuille ou pas, la majorité des touristes américains (plus que 40%) et une bonne partie des touristes européens utilisent ce moyen pour réserver leurs vacances. Si on était assurés par nos TO sur nos objectifs, cela passe, mais face aux nouveaux marchés, face à une conjoncture loin d'être rassurante, il est impératif qu'on ne délaisse aucune piste permettant de nous ramener quelques milliers de touristes grâce à notre valeur ajoutée et notre présence sur des niches où les concurrents n'y sont pas. A ce jour, ce sont les concurrents qui gagnent des parts de marché, qui annoncent des objectifs importants (un passage de 1,6 à 10 millions de touristes, soit 6,25 fois, vaut pour nous un passage de 5 millions de touristes actuellement à 31,25 millions de touristes dans six ans) alors que nous continuons à utiliser des mêmes méthodes d'antan pour générer des visiteurs. Face à l'ambition des concurrents, il est urgent de se préparer ! Il en va de toute notre économie !