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Alors que le secteur croît partout malgré la crise, le nôtre ne décolle toujours pas : Tourisme à dos de chameau !
POINTS CHAUDS
Publié dans Le Temps le 24 - 11 - 2008

Le produit touristique tunisien manque d'agressivité
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L'Egypte, une destination culturelle qui s'affirme
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Au Maroc, 17 % de taux de croissance du trafic aérien global et 13 % pour le tourisme
Les neuf premiers mois de la saison touristique 2008 a certes généré de meilleurs résultats qu'en 2007 mais le saut qualitatif escompté n'a pas eu lieu. Les principaux indicateurs du tourisme comme la fidélisation,
les dépenses par nuitée ou par touriste demeurent très faibles. De même, les résultats sur les marchés porteurs comme les Allemands, les Espagnols et les Italiens restent toujours approximatifs.
Libyens, Français et Algériens représentent toujours le trio de tête des arrivées avec plus de 60 % des touristes. Chacune de ces nationalités dépasse le million d'entrées. Mais l'essentiel de l'activité touristique reste saisonnier et collé au balnéaire.
Au même moment, les concurrents directs du marché tunisien comme le Maroc et l'Egypte développent d'excellentes performances sans avoir investi autant dans ce secteur, ni disposer d'une infrastructure hôtelière aussi performante que celle de la Tunisie, ni des compétences humaines et l'expérience dont disposent les Tunisiens.
D'ailleurs, une étude conduite par la FEMIP (Facilité Euro-Mediterranéenne d'Investissement et de Partenariat) intitulée "Le tourisme dans les pays de la FEMIP : Stratégies, politiques et propositions pour son développement à l'échelle sous-régionale » et rendue publique en mars 2008 lors de la Bourse Mondiale du Tourisme, a montré la faible croissance du secteur touristique en Tunisie en le comparant avec les autres pays compétiteurs le Maroc, l'Egypte, la Turquie et la Jordanie. Cette étude s'est basée sur une analyse complète de toute la chaîne du tourisme en intégrant 60 indicateurs, comprenant les politiques nationales, les structures touristiques, le nombre de touristes, le financement, le respect de l'environnement etc.
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Le produit touristique tunisien manque d'agressivité

L'étude a conclu que la croissance prévue du secteur en Tunisie est de 7 % pour la période 2006-2010, ce qui est inférieur au Maroc, l'Egypte et à la Turquie.
Cette étude montre également la faible rentabilité du tourisme tunisien, si on prend en considération les dépenses touristiques où la Tunisie n'occupe que la 5ème place en 2006, avec 2,193 milliards US $ devant la Jordanie, mais loin derrière la Turquie, l'Egypte et le Maroc.
Ladite étude a fait une rétrospective du tourisme dans le bassin Méditerranéen depuis 2001 et a formulé des projections pour 2010. Elle explique les problématiques de chaque pays, dévoile ses faiblesses et propose les moyens de les combler.

L'état des lieux
Les résultats montrent qu'au moment où les Marocains tablent sur un tourisme de haute gamme comme l'indiquent les ratios des dépenses (953 $ par séjour moyen de moins de 3 nuitées), les Egyptiens encouragent les croisières menant à leurs sites historiques. C'est ce qui explique la moyenne de séjour de 10 nuitées et une catégorie de moyenne gamme caractérisant le tourisme culturel. Alors que la Tunisie offre plutôt des séjours à bas prix tournant autour d'une semaine à 400 $ (300 Euros).
Or, de tels prix ne sauraient sortir le tourisme tunisien de sa crise structurelle.

Les problèmes du tourisme tunisien
Le rapport de la FEMIP invite la Tunisie à réinvestir et à diversifier son offre touristique et à miser sur d'autres formes de tourisme, comme le tourisme saharien, qui a réussi à tripler le taux d'occupation ainsi que le nombre des lits offerts. De même que le tourisme thermal. Ces slogans ont longtemps fait la une des projets de mise à niveau du secteur touristique sans pour autant être sentis sur le terrain.
Les résultats affichés par le rapport de la FEMIP rejoignent ceux des multiples experts qui ont été appelés au chevet du tourisme tunisien. Ils ont été unanimes pour annoncer trois constats. D'abord, le produit local ne parvient pas à soutenir la concurrence impitoyable livrée par nos compétiteurs sur les mêmes marchés pourvoyeurs de clientèle grâce à des budgets de promotion, qui dépassent et de loin l'enveloppe tunisienne des 15 millions de dinars allouée annuellement à la promotion et au marketing et qui a été renforcée en 2008 pour atteindre 37 millions de dinars consacrés, essentiellement, au marketing sur les marchés allemand, anglais, espagnol et italien qui ont connu des baisses pour la 2ème année consécutive. Il est utile de savoir qu'un spot publicitaire de 30 secondes diffusé en prime time sur une chaîne à grande audience comme TF1 ou M6, coûte 100.000 euros, soit 180.000 DT.
Ensuite, Il serait intéressant de constater la dégradation du produit touristique tunisien et essentiellement du parc hôtelier. Même le plan de mise à niveau entamé il y a quelques temps, il ne concerne dans sa phase pilote 45 unités hôtelières et touchera 200 hôtels à la fin du 11ème plan. Un tel rythme ne peut pas entraîner une transformation radicale de l'état des lieux et maintiendra le rendement moyen du secteur touristique tunisien en terme de recettes, de nuitées et d'arrivées. Pire encore, ceci n'aide pas à sortir de la politique du bradage des prix, qui s'explique certes en partie par les prix d'appel pratiquée par les Tours Opérateurs faisant main basse sur les allotements importants, mais aussi par une situation financière chaotique de plusieurs professionnels. Ces derniers se trouvent dans l'obligation de vendre à n'importe quel prix pour éviter l'asphyxie. Le revenu moyen par chambre et par nuit du secteur en Tunisie n'est que de 100 DT, soit 63 Euros, loin derrière les Egyptiens et les Marocains (voir les tableaux).
Enfin, une telle situation provoque inéluctablement le ralentissement des investissements touristiques, qui s'explique par le taux d'occupation moyen, qui ne dépasse pas 51% et qu'il est nécessaire de développer pour attirer l'investissement. Il faudrait parvenir à un taux d'occupation minimal de 65 % pour redynamiser de nouveau les investissements touristiques. En espérant que les grands projets comme ceux du Groupe Boukhater et de Sama Dubai vont donner une nouvelle impulsion au tourisme tunisien, grâce à des nouveaux produits et une autre gamme de touristes.
Concernant la mauvaise exploitation du segment des arrivées des Algériens et des Libyens, il faudrait aménager des projets touristiques adaptés à cette clientèle. Là encore, on ne cesse pas d'entendre des paroles sans pour autant voir des projets se réaliser. Et les deux millions et demi de touristes algériens et libyens (40 % des entrées) ne font même pas 10 % des nuitées passées en Tunisie. Ce n'est pas normal que l'on gaspille un tel potentiel touristique porteur.
Tout comme le tourisme local et au moment où le même segment fournit au Maroc 22 % des nuitées passées dans les hôtels, il ne fournit en Tunisie que moins de 8 % et l'on continue à dire que c'est à cause du calendrier de vacances qui coïncide avec la période de pointe et du fait que le Tunisien réserve tardivement et ne passe pas par des centrales de réservation.
La politique de sensibilisation à l'attention de la clientèle locale et l'offensive de charme à l'attention des Algériens et des Libyens doivent aboutir à réussir à faire grimper le taux d'occupation jusqu'aux 65 % escomptés. Il s'agit de clientèles acquises n'attendant que le cadre adéquat pour s'installer dans les hôtels. Les professionnels ne doivent pas manquer d'imagination pour réussir ce petit coup.
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L'Egypte, une destination culturelle qui s'affirme
Le secteur du tourisme est primordial pour l'économie égyptienne. Les revenus qu'il génère représentent 11,6% du P NB. Il assure 20% des recettes en devises et emploie environ 12% de la population active.
en 2007, les recettes issues du secteur, soit environ 9,4 milliards de $, ont augmente de 19,6% par rapport a 2006.

Caractéristiques
Destination culturelle pour une élite européenne et américaine jusqu'au début des années 80, le tourisme égyptien de masse n'a vraiment pris son essor que dans la seconde moitie des années 90. Après avoir oscille, selon les événements, entre 4 et 5,5 millions jusqu'en 2003, il connaît une très bonne progression depuis 2004.
Côté marchés, les grandes tendances dessinées ces dernières années se confirment. En 2007, et pour la seconde année consécutive, trois pays ont envoyé plus d'un million de visiteurs en Egypte : le Royaume-Uni, l'Allemagne et la surtout la Russie (+52% de visiteurs russes en 2007, soit 1,5 million de touristes).
Le marché des pays arabes continue également sa bonne progression. les événements du 11 septembre 2001 et de l'été 2006 (guerre du Liban) ont favorise l'Egypte en tant que destination pour les touristes en provenance des pays arabes tels que la Libye, l'Arabie saoudite et les Emirats Arabes Unis. Ils ne se contentent plus d'aller au Caire, mais sont de plus en plus nombreux à se rendre sur les côtes ou à acheter des résidences secondaires en bord de mer. Depuis 2001, les touristes arabes représentent entre 15 et 20% du visitorat. La Libye reste le premier émetteur et l'Arabie saoudite poursuit une croissante régulière.
La durée moyenne de séjour stagne autour de 10 nuitées durant ces cinq dernières années. Le gouvernement encourage fortement le tourisme résidentiel pour améliorer encore cette performance.
L'Egypte représente encore un fort potentiel de développement
L'Egypte s'est affirme comme la destination n° 1 dans la région, mais n'a pas encore trouve, au niveau international, la place qui devrait lui revenir compte tenu de ses atouts. Elle n'attire en effet que 1,2% des touristes dans le monde.
Malgré des progrès considérables, sa capacité hôtelière, soit 191.000 chambres en 2007, est encore restreinte. 150 000 chambres sont actuellement en construction. Le secteur peine aujourd'hui à répondre à la demande.
Le développement doit donc se poursuivre. L'objectif gouvernemental est d'atteindre 14 millions de touristes d'ici 2011, d'aménager plus de 500 km de cotes, de construire et de réhabiliter plusieurs aéroports.

La diversification des produits touristiques sera la clé du succès
Le fort développement du tourisme balnéaire a change la structure du tourisme égyptien qui cherche actuellement a trouver un équilibre entre tourisme culturel et balnéaire. Le pays dispose de nombreux atouts encore insuffisamment exploités : les oasis, l'écotourisme, le tourisme de bien être, les congrès, le tourisme religieux et le tourisme régional qui générerait en des revenus plus élevés.
Il en ressort également que, se développant tout azimut, le tourisme égyptien attire de nombreux investissements (+25% en 2007), notamment en provenance de pays arabes de la péninsule. La côte de la mer rouge, le golfe d'Aqaba (de Sharm el sheikh à Taba) et la côte méditerranéenne attirent des centaines de projets de villages de vacances et de complexes hôteliers.
Ces infrastructures construites ex-nihilo, ne doivent pas faire oublier les programmes de conservation, de rénovation et de mise en valeur du patrimoine existant. De nombreux projets, aux sources de financement diverses sont actuellement en cours ou en préparation. Citons notamment la refondation du centre ville de Louxor dont la première phase des travaux a été achevée début 2008 et le projet du grand musée du caire. Prévu pour accueillir 8 millions de visiteurs par an sur 50 hectares, ce projet devrait s'achever en 2011. Ce sera alors le plus grand musée du monde
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Au Maroc, 17 % de taux de croissance du trafic aérien global et 13 % pour le tourisme
142 fréquences par semaine ont été crées en 2007 dont 91pc par des Low cost, et l'objectif est d'atteindre 990 fréquences/semaine d'ici 2010. Le trafic aérien international est boosté par le Low cost. depuis 2004, plus de 360 fréquences/semaine ont été crées au niveau national avec une contribution du Low cost a hauteur de plus de 228 fréq/sem (+60 pc). La politique de l'Open sky, lancée par le Maroc a contribue a accélérer la cadence de réalisation en connectant les nouvelles dessertes aériennes et les capacités d'hébergement. Ainsi, 22 nouvelles fréquences ont été réalisées à partir d'octobre avec 5 nouvelles routes.
Le taux de retour au Maroc est de 2,31 contre 1,74 pour la Tunisie, 1,70 pour l'Egypte, 2,31 pour la Turquie, 2,67 pour la Grèce, 5,3 pour l'Espagne et 4,35 pour l'Italie.
Marrakech constitue l'épicentre de ce tourisme avec une capacité d'hébergement de 40.000 lits (sur les 143.000 lits que compte le Maroc) et la capacité aérienne a atteint 3000 sièges d'avion (30 vols/jour).
En 2009, on doit s'attendre à une capacité de 60.000 lits et à une capacité aérienne de 4.500 sièges d'avion (45 vols/jour) pour arriver en 2012 à 80.000 lits (hébergement) et 6.000 sièges d'avion (60 vols/jour).
Le nombre de touristes ayant visité le Maroc a fin 2007 a atteint 7,4 millions de touristes, soit une évolution de +13 pc par rapport à 2006 et + 69 pc par rapport à 2001.
Le volume des nuitées réalisées à fin 2007 dans les établissements d'hébergement touristique classés a également enregistré une hausse de +3 pc par rapport a 2006, soit 16,9 millions de nuitées.
Le transport aérien a également enregistré en 2007 des résultats remarquables. Le trafic aérien a dépassé le cap des 10 millions de passagers, un vrai essor réalisé en moins de quatre ans. Ce chiffre était de seulement 5,2 millions de passagers en 2003.
Cette tendance s'est confirmée en 2008, avec un taux de croissance de 16 pc a fin mars.
Dans une logique de continuité, le Maroc a décidé de se doter d'une approche stratégique qui délivre une vision prospective du secteur touristique à l'horizon 2020, à travers la construction d'une offre solide, différenciée, diversifiée et équilibrée.


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