«L'aviation traverse actuellement la période la plus difficile qu'elle n'a jamais connue». C'est en ces propos que M. David Fordham, directeur commercial de British Airways pour le Maroc, l'Algérie, la Libye et la Tunisie, a exprimé son inquiétude face à la crise actuelle, et ce à l'occasion de la conférence de presse organisée par la compagnie le 26 novembre 2008 à Tunis. La marge de bénéfice de British Airways a en effet diminué de 75%, selon le responsable commercial. Les profits étaient de 140 millions de livres sterling, entre le 1er avril 2008 et le 31 octobre 2008. M. Fordham estime que la crise devrait durer 18 mois si ce n'est pas deux ans. «Toutes les compagnies doivent faire des changements radicaux si elles veulent faire face à cette crise», souligne le responsable. La consolidation, c'est-à-dire se rapprocher d'autres compagnies, par exemple, pourrait être une solution. British Airways est en effet en train d'étudier une possibilité de rapprochement avec American Airlines. Par ailleurs, le responsable a mentionné que le kérosène présente 30% des dépenses. «Il y a cinq ans, ça représentait 5% de nos dépenses», rappelle-t-il. Le kérosène est le premier poste de dépense pour la compagnie avant même la charge salariale. Les dépenses en kérosène pour les six premiers mois de l'année en cours étaient de un million et demi de livres sterling enregistrant une augmentation de 52%. Un autre problème rencontré par la compagnie, c'est le taux de la livre sterling qui a chuté par rapport au dollar. «Ça va être plus difficile pour les mois à venir», précise le manager commercial. Ceci impose la prise de quelques mesures qui serviront à limiter les dégâts. Ainsi, le manager annonce les mesures suivantes pour les mois à venir : - réduction des horaires de 3% - restructuration de la compagnie : 1/3 des managers vont quitter d'une façon volontaire, soit 450 directeurs. - réduction de la capacité pour l'été 2009, de 1% (la capacité actuelle est de 8.000 voyages/jour). Cependant, le manager semble plutôt optimiste pour le deuxième semestre de l'année : «A partir de septembre 2009, on va enregistrer des bénéfices», affirme-t-il. La chute qu'a enregistrée par la livre semble servir les zones non européennes en général et la Tunisie en particulier : «Maintenant que la livre a perdu sa valeur, la Tunisie est devenue une destination encore plus importante, parce qu'avant, les pays de la zone européenne étaient plus attractifs pour la Grande-Bretagne mais depuis que la livre sterling a baissé, les zones non européenne deviennent attractives», explique le manager. La compagnie compte en effet augmenter le nombre de vols qui relient la Tunisie à la Grande-Bretagne, de cinq à sept vols par semaine. «British Airways mise beaucoup sur la Tunisie. Nous sommes très intéressés pas le développement que va connaître le pays (la porte de la Méditerranée, Tunis sport city, le port en eaux profonde d'Enfidha )», conclut le responsable de la compagnie. G.K.