En difficulté financière depuis plusieurs années, la société Les Ciments de Bizerte a confié fin 2024 la réalisation d'un plan de restructuration à un cabinet externe. Cette restructuration demeure toutefois dépendante de la mobilisation des ressources nécessaires, selon le rapport sur les états financiers intermédiaires du premier semestre 2025 publié sur le site de la Bourse de Tunis. Le rapport, élaboré en collaboration avec les équipes de la société, souligne la capacité de Les Ciments de Bizerte à poursuivre son exploitation et à honorer ses engagements, sous réserve de l'obtention des financements requis et de la mise en œuvre effective du plan de restructuration. Il est important de rappeler que depuis le 15 octobre 2023, la société a suspendu la production de clinker, faute d'approvisionnement en matières premières essentielles, notamment le coke de pétrole et les briques réfractaires, en raison de contraintes financières. Au 30 juin 2025, la société affiche une perte nette de 26,7 millions de dinars (MD). Le premier semestre 2025 a été marqué par une sous-activité par rapport à la capacité normale de production, engendrant un coût de sous-activité de 11,3 MD pour la production vendue et de 0,3 MD pour les stocks. La marge brute s'établit à -2,6 MD au premier semestre 2025, contre -1,8 MD pour la même période en 2024, soit une détérioration de 781 622 dinars. Cette performance négative s'explique essentiellement par l'arrêt de la production de clinker. Afin d'assurer la continuité de son activité et de préserver sa clientèle ainsi que sa part de marché local, la société a procédé à l'achat de 58 536 tonnes de clinker au cours du premier semestre 2025. Néanmoins, ces volumes restent insuffisants pour faire face pleinement à ses engagements et à ses difficultés financières. Les revenus du quai ont progressé, passant de 1,3 MD à 2 MD sur la période. Les charges financières ont, quant à elles, légèrement diminué, atteignant 5 MD à la fin du semestre, contre 5,9 MD un an auparavant. Enfin, l'examen des comptes fiscaux a conduit à la constitution d'une provision supplémentaire pour risque fiscal de 4,4 MD, liée au retard des déclarations fiscales mensuelles en raison de la baisse des revenus et de la situation financière critique de la société.