Ils étaient 75, venus de tous les coins du pays, pour un week-end d'un genre très particulier, dans un hôtel de la banlieue Nord de Tunis. Ils, ce sont des employés, cadres et dirigeants de l'Arab Tunisian Bank (A.T.B), réunis à l'initiative de la direction générale de la banque, à l'hôtel «El Mouradi Gammarth», pour un exercice auquel cette dernière se prêtait pour la première fois de son histoire : un séminaire de culture d'entreprise. Conçu et animé par M. Ezzeddine Saidane, l'ancien dg d'ABC Tunis, et n°2 de la BIAT reconverti dans le conseil financier et la formation, ce séminaire visait à amener les employés de l'ATB à définir la culture de leur banque et à s'y identifier collectivement. Les participants au séminaire ont débattu au sein de trois commissions -de vingt-cinq membres chacune- qui ont élaboré des propositions concernant les «valeurs de base» de l'ATB, sa «raison d'être» et son «objectif à très long terme», dont est sorti par la suite un document faisant l'objet d'un consensus. Ainsi, l'ATB a désormais quatre valeurs de base «l'Excellence et le plaisir de servir», «Innovation, créativité et ouverture d'esprit», «honnêteté, intégrité et respect de l'individu», et «élévation du secteur bancaire et de l'économie nationale»-, une raison d'être «uvrer pour la création de richesses et offrir des services financiers de haute qualité»-, et un objectif à très long terme «dominer le secteur bancaire tunisien et acquérir une dimension maghrébine et africaine pour devenir la première banque du Groupe Arab Bank avant 2032». Ce qui veut dire que l'ATB créée en 1982- voudrait devenir un champion national et régional avant l'année de la célébration de son cinquantenaire. L'ATB est la quatrième banque à se livrer à cet exercice. La première à avoir fait l'expérience du séminaire de culture d'entreprise en 2001- est ABC du temps où elle était dirigée par M. Ezzeddine Saidane qui en avait été lui-même l'animateur. Attijari Bank en avait fait de même en décembre 2007, peu de temps après le rachat de l'ex-Banque du Sud, par le groupe bancaire marocain éponyme. La BNA s'y est livrée en 2008. Toutefois, le séminaire de la culture d'entreprise n'est pas de la magie : il ne suffit pas de l'avoir fait pour que l'entreprise en l'occurrence la banque- se transforme de manière radicale et se lance comme un seul homme vers les objectifs qu'elle s'est fixés. A l'image d'un accouchement, il faut mettre en place un suivi destiné à transformer l'essai, c'est-à-dire à concrétiser les promesses. Et rapidement, car les effets bénéfiques de l'exercice s'estompent au bout de quelques semaines quelques mois au maximum.