Lamia Fourati est sûre d'elle. Etre numéro un sur le marché régional est une visée première pour le développement de TTE, société membre de One Tech Group. Cette société, ayant à l'origine une activité industrielle, s'est transformée, avec l'instauration de la zone de libre-échange avec l'Europe, en une société de services. Depuis, quatre nouvelles filiales ont vu le jour, en Tunisie, en Algérie et en Libye. Un positionnement stratégique que Mme Fourati, à la tête de ce pôle télécom depuis l'année 2000, compte consolider davantage en visant encore le marché européen et le marché africain. Webmanagercenter : Tout récemment, vous avez ouvert une nouvelle antenne en Algérie et nous savons déjà que vous êtes implanté en Libye. Que représentent pour vous ces implantations et quelles sont vos attentes ? Lamia Fourati : C'est un changement de fond pour le pôle télécom de One Tech. Sur ces deux années, on a opéré beaucoup de changements en créant une nouvelle société en Tunisie, deux en Algérie et une en Libye. Nous nous positionnons aujourd'hui en tant qu'intégrateur de solutions télécoms, réseaux et sécurité. Notre valeur ajoutée est donc essentiellement dans l'ingénierie et la fourniture et l'installation de solutions et de services à nos clients en fonction de leur besoins. C'est donc une activité de proximité. Nous devons être proches du client, d'où notre installation en Algérie et aussi en Libye. Il y a deux ans, nous avons ouvert une société spécialisée dans l'intégration des solutions en Algérie. Une deuxième a vu le jour, en ce début d'année pour s'occuper de la distribution. En Libye, nous nous sommes déjà implantés depuis mars 2008. Nous attendons beaucoup des marchés algérien et libyen. Comme ce sont des pays où il y a d'importants potentiels, nous voyons notre implantation comme un positionnement stratégique essentiel. C'est très valorisant pour nous de contribuer au développement de ces pays en termes de technologies. Nous y allons en tant que partenaires de sociétés locales qui fonctionnent. On remarque que TTE ou le pôle télécoms de One TECH a noué plusieurs partenariats avec des groupes étrangers. Que représentent pour vous ces partenariats ? Et quels avantages pour TTE ? Notre stratégie consiste à nouer des partenariats avec des sociétés multinationales leaders dans leurs marchés, à l'instar d'Alcatel Lucent, CISCO, Honeywell, Motorola, etc. Nous avons conclu ces partenariats pour acquérir de la technologie, et pouvoir offrir de nouvelles solutions up-to-date à nos clients de plus en plus exigeants. Notre valeur ajoutée, c'est les ressources humaines. On capitalise sur cela pour pouvoir aller sur les marchés limitrophes. D'ailleurs, tous les partenariats que nous avons signés sont des partenariats sur la région Tunisie, Libye, Algérie, à l'instar d'Alcatel Lucent, Honeywell, Cisco. Dans notre stratégie, nous capitalisons beaucoup sur les compétences techniques de nos ingénieurs et axons notre démarche sur l'acquisition de savoir-faire, la formation, le recyclage. Sur nos filiales, nous adoptons la même stratégie. Nous formons nos ingénieurs sur place et nous essayons d'apporter du savoir-faire. En Tunisie, nous avons une centaine d'ingénieurs et nous capitalisons notre savoir-faire sur toute la région. Nos filiales sont autonomes par leur direction, et le staff est indifféremment tunisien, algérien ou libyen. C'est la compétence qui prévaut. Quel positionnement pour TTE sur le marché local ? Notre objectif est définitivement le marché régional, et nous investissons beaucoup pour cela. Le marché tunisien est assez exigu et vu le coût des ressources, de l'acquisition des compétences techniques, notre objectif d'être un intégrateur régional leader dans les domaines des réseaux et télécoms, sécurité est un «must». Cela fait déjà partie de la culture maison vu qu'au niveau du groupe One TECH, 80% de l'activité sont orientés vers l'export. Le pôle télécoms ne suit pas encore cette tendance, mais l'objectif est aussi d'atteindre le même taux. Envisagez-vous de vous implanter dans d'autres zones ? Tout d'abord, les investissements en Algérie et en Libye sont récents, nous voulons consolider nos nouvelles structures sur les trois ans qui viennent, par la suite, nous développer sur d'autres marchés. Pour nous, en matière de télécoms, de réseaux et de sécurité, le marché africain est très porteur, beaucoup de choses restent à faire. Ajoutons aussi qu'on a d'autres projets à l'étude pour des clients en Europe. La crise a-t-elle eu son impact sur votre activité ? Je ne vous cache pas que nous la ressentons mais elle n'est pas aussi grave dans notre secteur que dans celui de l'automobile, par exemple. Le fonctionnement de l'entreprise et la maîtrise de ces couts dépendent aujourd'hui des investissements dans les TIC. De même, L'évolution des technologies fait que les investissements dans les TIC, en général, sont nécessaires et incontournables pour l'entreprise. Certes, le volume des investissements diminue ou s'étale dans le temps mais aucune entreprise ne peut se permettre d'arrêter d'investir dans son réseau ou dans la sécurité de ses installations. Au niveau de nos partenaires, ils ont été bien sûr touchés. Ils ont eu des réductions de chiffre d'affaires, de personnel, etc. Mais, je reste optimiste. 2009 sera sûrement une année difficile, mais je pense qu'au troisième trimestre de l'année, les choses vont s'améliorer. Y a-t-il de nouveaux partenariats en vue ? En tant qu'intégrateur, on est toujours prêt à nouer de nouveaux partenariats. On n'est pas dédié à un seul partenaire. Quand nous allons à la rencontre d'un client, il faut avoir une palette de produits. Nous lui vendons le conseil et la solution qui va avec ses besoins spécifiques. Nous avons un grand soutien de la part de nos partenaires. Ils comptent beaucoup sur nous dans la région. Dernièrement, nous avons conclu un nouveau partenariat régional avec Honeywell, qui est l'un des leaders mondiaux en matière de sécurité, CCTV. Pour 2010, nous lancerons de nouveaux projets, essentiellement sur des nouvelles activités orientées vers le marché européen. Actuellement, nous attendons que l'Europe reprenne son souffle pour nous y atteler.