Les absents ont -très souvent- tord. Bon nombre de banques tunisiennes absentes à la première édition du Salon de l'Immobilier Tunisien à Paris (SITAP, juin 2008) s'étant probablement convaincues de la vérité de cet adage, se sont hâtées de s'inscrire à la seconde pour rattraper le temps perdu. De fait, pas moins de 6 banques (Attijari bank, Banque de Tunisie, Banque Internationale Arabe de Tunisie, Société Tunisienne de Banque, Union Bancaire pour le Commerce et l'Industrie et l'Union Internationale de Banque) se sont jointes lors de cette édition (12-14 juin) aux quatre qui étaient de la première (Amen Bank, Arab Tunisian Bank, Banque de l'Habitat et l'Union Tunisienne de Banque). La plupart voire l'ensemble des nouveaux arrivants se sont probablements laissés convaincre par la très belle opération réalisée il y a une année par ce quator et en particulier par la Banque de l'Habitat. C'est le cas par exemple, de la Société Tunisienne de Banque (STB), qui avait brillé par son absence en 2008, et a été l'une des premières à s'inscrire en 2009. Pourquoi ce revirement ? Pour la simple raison qu'entretemps, la STB, l'une des plus importantes banques du pays, a vu arriver à sa tête un nouveau président-directeur général, en l'occurrence Abou Omar Hafs Naji, qui connaît bien l'importance et l'impact du SITAP, tout bonnement parce qu'il a pu en mesurer l'impact sur le chiffre d'affaires de la Banque de l'Habitat qu'il dirigeait jusqu'en septembre 2008. Idem pour la Banque de Tunisie, dont l'un des représentants au SITAP reconnaît que le compte rendu que lui ont fait des confrères de la participation de la BH a été pour beaucoup dans la décision de sa banque d'y prendre part cette année. Les «récidivistes» parmi les banques exposantes au SITAP ont pour la plupart renforcé leurs moyens mobilisés pour cette manifestation. C'est le cas notamment de la BH qui s'est adjugé le plus grand stand de tout le salon plus de 200 m2- et a renforcé son équipe. Attijari bank a fait, pour sa première présence, une entrée en force fort remarquée, mobilisant pour l'occasion une équipe mixte composée d'agents et cadres d'Attijari bank et Attijari bank Paris en guise de répétition générale de la collaboration que les deux établissements se préparent à inaugurer en vue de servir au mieux les Tunisiens résidents à l'étranger (TRE). Plus, les filiales tunisienne et parisienne du groupe Attijariwafa bank ont continué sur leur lancée en organisant au lendemain du salon, lundi 15 juin 2008, des journées portes ouvertes à Paris et dans d'autres villes de France au profit de prospects repérés principalement lors du SITAP. Bien que cette manifestation soit dédiée à l'immobilier, les banques tunisiennes présentes ne se sont pas limitées à proposer des solutions de financements pour l'acquisition d'habitations, de terrains ou de commerces. Toutes ont élargi leurs offres aux solutions pour le transfert d'argent, le leasing, etc. Leurs représentants ont également dû faire face et répondre à un flot de questions qui n'avaient parfois rien à voir avec l'activité bancaire. «Une dame intéressée par l'achat d'une habitation en Tunisie, m'a demandé de l'aider à choisir le lieu où elle pourrait le faire», note Khaled Mokaddem, directeur des marchés de capitaux, paiements, marketing et clientèle à Amen Bank. D'une façon générale, les TRE «sont plus exigeants que les Tunisiens de l'intérieur et posent des questions plus pointues», témoigne Fethi Mzali, responsable animation et marché des particuliers et professionnels à Attijari bank. Au final, plus personne ne doute plus aujourd'hui dans le monde bancaire tunisien de la nécessité d'aller au devant des TRE en prenant part à des manifestations comme le SITAP. Pour deux raisons au moins, d'après Khaled Mokaddem. D'abord, parce que la plupart des banques -pour ne pas dire toutes- n'ont pas de représentations en France pouvant être à l'écoute et au service des Tunisiens résidant dans ce pays. Ensuite, parce que ces derniers, lorsqu'ils viennent en vacances en Tunisie, dédient tout leur temps au repos et à la famille. «C'est pour cette raison qu'il faut aller vers eux, par exemple en prenant part au SITAP, pour leur proposer des solutions répondant à leurs besoins». A bon entendeur salut.