Les échanges commerciaux ont été de tout temps au cur de la dynamique d'une civilisation ou d'un pays donné. Une dynamique qui confère aux acteurs économiques l'ouverture sur leur marché et sur les marchés extérieurs. Comme tout pays, le secteur du commerce en Tunisie occupe une place importante dans le tissu économique national. "Il participe à hauteur de 10% dans le Produit Intérieur Brut et concourt à la création d'emplois à hauteur de 10%", affirme M. Ridha Ben Mosbah, ministre du Commerce et de l'Artisanat, lors du séminaire organisé, le 9 juillet 2009, par la société Tunicode ou GS1 Tunisia au CEPEX. La distribution constitue aussi un noyau dur de la dynamique dans ce secteur puisque son chiffre d'affaires représente 15% de l'ensemble du secteur et participe à hauteur de 2% dans le PIB. Un domaine qui promet un bel avenir avec la multiplication des grandes surfaces et l'installation de grandes marques de distribution en Tunisie. Mise à niveau du commerce... Ce qui exige une adaptation des mécanismes de distribution et d'échanges aux dernières évolutions, à savoir le commerce électronique, qui connaît actuellement une évolution considérable. Cependant, en Tunisie, le commerce électronique tarde encore à s'imposer dans les murs des Tunisiens, qu'ils soient entreprises ou clients. Faute de culture adéquate ou manque de confiance? Peut-être les deux à la fois. Mais disons que c'est au niveau professionnel que cette culture devrait s'imposer pour une plus grande efficience des échanges commerciaux et une plus grande réactivité. Le programme national de mise à niveau commercial a déjà prévu cette question. Lancé depuis 2005, ce programme prévoit d'améliorer l'environnement des affaires, la protection du consommateur et la pression sur les coûts de distribution. Le ministre a indiqué que la législation a prévu tout pour améliorer la rentabilité des réseaux commerciaux que ce soit pour les petits commerçants ou pour la grandes distribution. "La loi sur les réseaux de distribution a été révisée pour conserver l'équilibre entre le petit commerce et le commerce moderne. Nous avons également encouragé à créer les réseaux modernes à l'instar de la franchise pour améliorer le système commercial", a-t-il ajouté. Tunicommerce pour la facilitation du commerce électronique... Dans le cadre de cette réforme du secteur, GS1 a créé un réseau de services à valeur ajoutée, "Tunicommerce", qui consiste en un système d'échanges électroniques B2B développé spécialement pour les entreprises. C'est une plateforme qui regroupe tous les produits tunisiens dans un e-catalogue. Il s'agit d'un projet-type offrant un ensemble de services électroniques entre les différentes entreprises commerciales (fournisseurs, industriels, grandes surfaces). Les inscrits à ce réseau pourront accéder à tous les réseaux de distribution à travers le site web de "Tunicommerce", qui compte également s'ouvrir sur le marché maghrébin et international. Le site propose une gamme de solutions et services, qui permet aux industriels et distributeurs du secteur agroalimentaire d'assurer la conservation, la visualisation, l'archivage et la restitution des données de traçabilité logistique. M. Karim Gharbi, représentant de GS1 Tunisie, a précisé que les échanges B2B constituent 95% des échanges électroniques dans le monde contre 5% seulement pour les B2C. En France, 95% des achats des grandes surfaces se font via EDI, soit un total de 447 milliards d'euros. "Une grande surface comme Carrefour reçoit près de 30.000 messages normalisés EDI (Echanges de Données Informatisées) par jour. En Corée du Sud, les échanges B2B représentent 88% alors que les B2C ne représentent que 2,6%", souligne M. Gharbi. Ceci montre que les échanges électroniques dans le secteur du commerce sont impératifs pour développer le secteur sur le marché local et surtout sur le marché extérieur qui offrent plus de potentialités dans ce domaine.