Presque trois mois après l'annonce officielle de l'annulation de la Omra, un premier bilan s'impose du côté des agences de voyage tunisiennes. (Conf. notre article du 10 juillet : 'Agences de voyage tunisiennes : Victimes collatérales de la Grippe A''. Mais une autre inquiétude a saisi toute la corporation. En effet, selon nos informations, on se dirigerait vers sinon une annulation pure et simple du moins une limitation drastique du nombre de pèlerins tunisiens pour cette année. Coupable désigné: la Grippe A (H1N1) ! Et en Tunisie, on ne joue pas avec la santé de la population. Revenons à la situation actuelle des agences de voyage (plus ou moins) spécialisées dans les voyages vers les Lieux Saints, essentiellement Omra, pour dire que cette partie de la profession est en proie à des grosses difficultés. Selon une source bien informée, les premières défaillances ont déjà été enregistrées, avec leur cortège de malheur : ne pouvant plus assurer leurs charges, elles ont licencié, mis leurs employés en chômage forcé voire technique, donné des congés prolongés... D'autres se trouveraient dans une situation précaire : elles ne parviennent pas à rembourser leur clientèle des avances perçues avant juin pour la Omra. Pour les gens de la profession, si l'on est arrivé là, c'est parce que jusqu'ici aucune mesure n'a été prise en faveur des agences de voyage. Alors, pour 'sauver'' certaines agences qui peuvent encore l'être, la Fédération tunisienne des agences de voyage (FTAV) aurait explicitement formulé une demande pour avoir un quota de pèlerins. C'est une des solutions préconisées par la FTAV, et ce d'autant plus que certaines agences estiment avoir une grande expérience du terrain, un savoir-faire avéré, et sont donc à même d'acheminer les pèlerins tunisiens vers La Mecque dans des conditions sinon autant voire plus favorables que l'Etat. D'ailleurs, sur ce sujet, un plan de travail serait en train d'être élaboré, au cas où les autorités compétentes donneraient leur accord En effet, le quota serait attribué à la Fédération qui s'en chargerait de la répartition laquelle se ferait selon la capacité, l'expérience et les moyens de chaque agence LA FTAV souhaiterait également que la profession bénéficie 'des crédits bancaires non seulement à taux avantageux'' mais surtout 'remboursables qu'après la crise''. Il est vrai que, dans le même chapitre, on parle d'allégement, pour les agences de voyage, des charges patronales, de réduction de la retenue à la source, et une éventuelle amnistie fiscale pour celles qui seraient dans cette situation-, mais ces trois dernières 'pistes'' ne semblent pas emballer les agents de voyage. Les agences de voyage constituent un domaine d'activité économique, au même titre que d'autres secteurs, en termes d'emplois, de création de richesses. Autrement dit, si les entreprises exportatrices ont leurs problèmes dus à la crise économique et financière, les agences de voyages subissent, de leur côté, les conséquences de la Grippe A (H1N1). On appelle cela «Un partout». 'Pourtant, les entreprises qui exportent ont bien reçu de soutien de la part des pouvoirs publics, pourquoi pas tous les secteurs qui contribuent à la création petite soit-elle, de la richesse nationale ?'', s'interroge un analyste. A cet égard, un agent de voyage nous a déclaré en substance que 'la situation des agences de voyage, notamment celles spécialisés Omra, est telle qu'il faut agir vite, des centaines d'emplois sont en jeu D'autant plus que l'emploi est désormais élevé au rang de priorité nationale''. Il ajoutera que 'personne ne souhaite licencier ses agents ou collaborateurs, mais à l'impossible nul n'est tenu''. C'est clair !