Webmanagercenter: Estimez-vous en tant qu'opérateur dans la commercialisation d'équipements de cogénération que le marché tunisien soit arrivé à maturité pour le développement d'une industrie destinée aux énergies renouvelables? Ali Hjaiej: Je ne pense pas que le marché tunisien soit assez réceptif quant au principe de la cogénération. Pour qu'il le devienne, deux acteurs principaux doivent être sensibilisés : le gouvernement et les opérateurs (les clients). A ce stade, l'Etat a prouvé sa volonté de développer ce domaine en mettant en place une réglementation adéquate. Reste le deuxième acteur qui est le client et qui est le plus concerné par la cogénération et qui devrait envisager sérieusement les économies qu'il pourrait réaliser en adoptant cette technique dans un contexte où la facture énergétique pèse de plus en plus lourd sur le chiffre d'affaires. Pensez-vous que les encouragements de l'Etat plaident en faveur de l'adoption de techniques innovantes en matière d'économie d'énergie ? L'évolution constante de la législation et les réglementations en Tunisie a bien confirmé l'attention particulière accordée par l'Etat pour encourager la production des énergies vertes et renforcer l'efficacité énergétique. Reste à concrétiser toutes ces actions par des projets pilotes dans certains domaines, tels que la cogénération dans les secteurs tertiaires (hôpitaux, ministères, hôtels ), la valorisation énergétique des déchets (décharges, méthanisation ) ainsi que le gaz de pétrole. Quelle est la part de Clarke Energy dans le marché national ? C'est trop tôt de parler de la part du marché en Tunisie, car la cogénération y est récente; par contre, je tiens à préciser que la part de marché de la filiale Clarke Energy France qui gère la Tunisie est de plus de 80% en France, de Clarke Energy UK de plus de 85% en Grande-Bretagne, et Clarke Energy Australie de plus de 75%, ce qui est considérable. Vous opérez uniquement sur le marché tunisien ou vous exportez vos équipements et votre savoir-faire dans d'autres pays? Si c'est le cas, sur combien de pays exportez-vous vos équipements et quelle est la part des exportations dans le chiffre d'affaires de l'entreprise? Clarke groupe est composé de Clarke UK, Australie, France, Nouvelle Zélande, Irlande, Nigéria, Chine, Inde et Tunisie (notre présence est très forte dans ses pays). Comment voyez-vous l'avenir des opérateurs dans les nouvelles énergies dans notre pays? Notre pays est un marché pilote en Afrique, je pense que nous devons nous montrer optimistes quant à son évolution non seulement à l'échelle nationale mais également à l'échelle régionale et celle de tout le continent. Pensez-vous que l'organisation de salons tel Ecomed soit de nature à dynamiser le marché et l'industrie des énergies renouvelables? Le marché de cogénération et énergies renouvelable a besoin de beaucoup plus qu'ECOMED pour qu'il arrive à maturité. Je profite de l'occasion pour inviter les acteurs concernés par l'énergie à visiter plus qu'un salon par an et ne pas se limiter à ECOMED et aux salons tunisiens seulement. Je pense qu'ils doivent prendre l'initiative d'aller loin afin de ramener les meilleures idées qui permettent de construire la Tunisie de demain, l'avenir est à l'énergie verte.